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oursuivi par un troupeau de zombies, Michel, rustre et étroit d'esprit, trouve refuge in extremis dans un chalet perdu en pleine forêt. Jean-Phi, l'occupant des lieux, plus taciturne et réfléchi, n'a pas d'autres solutions que de l'héberger. S'ils sont obligés d'unir leurs forces pour pouvoir survivre, la cohabitation promet d'être particulièrement mouvementée.
«You no ham bad... ham bad... Wooz bad ?» - Michel Martinez sur l'air de Bad de M. Jackson
Le contexte post apocalyptique de ce one-shot et l'intégration de morts-vivants servent de prétexte à Davy Mourier pour isoler et contraindre un duo de personnages aux caractères et opinions différents à se livrer l'un à l'autre. Connu pour avoir scénarisé la série La Petite Mort et de nombreux autres ouvrages principalement destinés à la jeunesse, l'auteur prend un malin plaisir à enfermer deux individus que le danger a réunis. Les langues se délient et les échanges caustiques fusent dans un déferlement de propos souvent crus. Dans ce huis clos, le scénariste privilégie un humour noir dans lequel un sujet comme l'homosexualité est égratigné. Parallèlement, il évalue le rapport de forces entre un malotru et son "concubin" d'infortune, Jean-Philippe Le Foc, dont le nom est une petite pique envers son étiquette sexuelle. Le dessin d'Édouard Cour (Heracles, et L'extrabouriffante aventure des Super Deltas) offre ce dont le lecteur a besoin pour se "fendre la gueule", à l'image du sort que le peuple d'outre-tombe aimerait réserver au couple improbable. Son trait caricatural et incisif parvient à rendre les émotions et à dégager l'aspect horrifique des revenants.
Semblable à un échantillon satirique de The Walking Dead, Les Souvivants dénonce l'absurdité de la discrimination et lance, au-delà de la rigolade, un appel à la tolérance.
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