L
a Sicile est déjà fort loin et le sud de la Péninsule s’avère être une nouvelle terre de conquête pour cette petite noblesse normande sevrée de richesses et de titres. Mais ni le royaume de Byzance, ni le souverain pontife ne laisseront un Normand mettre à sa main la botte italienne.
Avec ce troisième volet, Ira Dei cultive toujours le goût du sang et des échauffourées meurtrières.
À l’évidence, Ronan Toulhoat ne souhaite laisser aucun répit à quiconque. De la composition de ses planches jusqu’à ses encrages marqués ou à la mise en couleurs, tout est fait afin d’exacerber la détermination des belligérants et la danse macabre des armes de taille ou d’estoc. Italie oblige, si les combats sont dantesques, le scénario est machiavélique et Vincent Brugeas s’adonne avec brio aux subtilités de la Realpolitik médiévale. Soif de (du) pouvoir, désir de gloire, fourberies en tous genres et manœuvres de basse politique sont les maîtres-mots d’une intrigue qui ne compte pas ses morts. Qu’importe celui qui tient l’épée, pourvu que la victoire soit au bout.
Des assauts nocturnes d’un repos toujours guerrier aux mortelles chevauchées diurnes, Fureur normande ne ménage en rien celui qui a décidé de suivre Tancrède sur les chemins sanglants de sa rédemption.
Premier tome du second cycle, avant dernier tome de la saga, le récit est bien mené avec une bonne intrigue, des personnages intéressants et un décors général haut en couleur. Le dessin est peut-être un peu trop brouillon à mon goût cependant c'est une lecture plaisante, on passe un bon moment à lire ce tome et je suis intrigué pour la fin de cette histoire.
Le meilleur tome de la série.
Les personnages du premier cycle refont leur apparition, attendons le prochain tome pour savoir si l'essai est transformé.
Ce troisième tome est marqué par le sceau de la violence. Les auteurs s'en donnent à cœur joie livrant une aventure épique sans retenue. Piochant librement dans la réalité historique, ils proposent un récit haut en couleurs fait de complots, de cynisme, de trahisons, de bruit et de fureurs, et de personnages fort bien campés.
Même si la caractérisation des personnages peut être parfois un peu sommaire, les évolutions de certains, dont le héros Tancrède -un peu en retrait ici- font naître des subtilités intéressantes.
Évidement, le dessin de Ronan Toulhoat participe pleinement à la narration. Dans ce récit débridé et dans un style parfaitement achevé, le dessinateur se fait plaisir en brossant des "gueules" et en développant sa science du mouvement. Les descriptions des batailles qui font ressentir toute la confusion et la folie de ces instants sont particulièrement réussies.
Pour moi, le meilleur tome de la série jusqu'à présent.
7/10
J'avais déjà émis quelques réserves sur le tome 1 de la série... avant de me déjuger tant le tome 2 était flamboyant. Cette seule couverture (qui part illico dans mon top thématiques de l'année) suffit à m'émoustiller en illustrant l'art de la mise en scène extravertie de Ronan Toulhoat. Comme j'essaye de rester objectif, je dois reconnaître que cette fureur normande souffre de l'habitude que l'on a à la lecture de ces auteurs: la réalisation globale est excellente, c'est bien dessiné, bien écrit (bien qu'un peu obscure en matière de stratégie),... mais il manque un sel, peut-être un personnage, peut-être un retournement, je ne sais. Cette série s'inscrit dans l'exotisme d'une période méconnue du grand public et dans la finesse des manigances politiques. Le premier cycle a montré combien il fallait juger du double album-cycle dans son intégralité tant cette histoire est imbriquée, aussi je me garderais de rabaisser ce tome 3, mais j'ai éprouvé des difficultés avec une introduction où il est difficile de comprendre si l'on se place dans la suite directe (et dans ce cas pourquoi une narration) ou dans une variation. Sans-doute ais-je du mal à saisir le concept d'une série qui reste néanmoins fort agréable à lire.
Lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2019/10/02/bd-et-vrac-12/
J’ai vraiment un peu de mal avec le dessin de Ronan Toulhoat. Je ne le trouve pas mauvais mais il me donne une impression d’inachevé. La violence de l’histoire monte encore d’un cran avec des scènes de batailles où domine le rouge couleur sang. Ce sont d’ailleurs, selon moi, les pages les moins bien réussies où la confusion semble de mise. Robert, où Tancrède comme il aime se faire appeler, se trouve un peu en retrait dans ce troisième album. Une certaine langueur semble s’être emparée de lui. Est-ce pour mieux être lui-même dans le prochain tome qui lui sera consacré ?