L
es champions des Dieux rouges continuent leurs quêtes initiatiques qui leur donneront accès au tournoi final, certains avec plus de réussite que d’autres. Poussin-Bleu s’en sort indemne et gagne le droit de se présenter dans l’arène de Zoloth, la ville trois fois maudite. L’ultime joute risque d’être sanglante, telle est la loi du roi Udras.
Humour toujours aussi déjanté, parodies et grosses rigolades sont au programme de la conclusion des aventures de Poussin-Bleu. Monsieur le Chien et Sagace en remettent une couche, sinon deux, et ne s’interdisent aucun excès dans Chacun pour son Dieu ! Menant de front une multitude de lignes narratrices (une par héros), les auteurs sautent du coq à l’âne en permanence et offrent un album foisonnant d’idées improbables et de clins d’œil à faire craquer le plus endurant des épileptiques. Et, comme si le pastiche des récits d’heroic-fantasy ne suffisait pas, ils ont ajouté à leur arsenal une revue de quelques sujets d’actualité (féminisme « #post me too », sécurité alimentaire, etc.). Le menu est copieux, passablement confus, voire presque indigeste par moments.
Heureusement et étonnement, cette série Z aux décors de carton pâte et aux acteurs surjouant la moindre ligne de dialogue s’avère être hilarante. De plus, aucune séquence ne dure plus que trois strips, la « pression » et le rythme ne retombent donc jamais. Résultat, cette course à l’échalote dessinée en devient quasiment hypnotique.
Perdue quelque part entre le Holy Graal des Monty Pythons et Kaamelott d’Alexandre Astier, Poussin-Bleu est une lecture étrange et improbable, mais infiniment drôle, que les amateurs d’absurde forcé devraient apprécier.
Cycle conclu en beauté avec tout l'humour et la folie d'un Monsieur Le Chien digne des Monty Python ou des Nuls période Cité de la peur. Mais il n'en a pas oublié l'action et la bagarre dans ce tome 2 qui montre les crocs et ose de belles compositions de pages.