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inalement débarrassé de son « don », Michel pensait reprendre le cours de sa vie, certes banale et tranquille, mais plus équilibrée, en compagnie de Cléo. Pas de chance, son sex-appeal légendaire a attiré l’attention de Giuliani, un redoutable chef mafieux. Jaloux maladif, ce dernier veut tester la fidélité de sa femme Priscillia et lui demande de la séduire. Comment notre French Lover déclassé va-t-il pouvoir se sortir de cette situation impossible ?
Arnaud Le Gouëfflec retourne sa veste dans Just a Gigolo et laisse son héros se débrouiller alors qu’il a perdu tous ses moyens. Sans être particulièrement originale, l’idée est cependant amusante. Malheureusement, celle-ci s’avère rapidement limitée. Passés les habituels dialogues où parrain et sbires commentent en décalé les efforts du pauvre Michel et la leçon de réalisme féministe de Priscillia, l’album se dégonfle et tombe dans la répétition. Le lecteur retiendra les quelques bons mots et la volonté un peu maladroite du scénariste de souligner les tares des machos et l’intelligence de ces dames. Très mécanique et inégal, le reste de la narration repose beaucoup sur des stéréotypes ou des coups de manche trop téléphonés pour vraiment convaincre.
À la tablette numérique, Yannick Grossetête propose un travail appliqué et dans l’air du temps. Réalisées en couleurs directes digitales, les planches donnent une atmosphère remarquable à ces pérégrinations mexicaines. Les scènes nocturnes et crépusculaires se montrent extrêmement réussies. Malgré une utilisation trop systématique des gros yeux pour renforcer les effets comiques, les protagonistes sont bien croqués et apportent un côté burlesque supplémentaire et bienvenu à cette tragi-comédie ancrée dans son époque.
Comme c’est souvent le cas, ce tome deux n’apporte pas grand-chose de fondamentalement nouveau ou d’indispensable à la série. Le contre-pied se révèle néanmoins intéressant en dépit d’un déroulement un peu trop attentiste et attendu.
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