Cash cowboys

D epuis les conflits en Irak, les armées privées américaines ont pignon sur rue et recrutent les meilleurs soldats déçus du peu de reconnaissance de leur pays. Quand Sam Hicks est contacté, ce n'est pas l'appât du gain qui le convainc. Cet ex des SAS a une toute autre ambition. Mais sa nouvelle mission s'annonce bien dangereuse et semée d'embûches. Le jeu en valait-il vraiment la chandelle ?

Malgré une couverture explosive, Cash Cowboys n'est pas un récit de guerre nouvelle génération. L'inspiration d'Amazing Ameziane (Clan) est plutôt à chercher du côté des récits d'espionnage, où luttes de pouvoir et faux-semblants règnent et, bien sûr, des films d'action. Après une mise en route un peu laborieuse, la faute à une narration hachée par les différents retours en arrière pas toujours opportuns, il entre dans le vif du sujet. L'auteur connaît manifestement son sujet et parvient à retranscrire les enjeux de ces milices légales, pour chaque protagoniste. Stratégies militaires, manigances politiques, intérêts économiques, à mesure que les éléments apparaissent, la lecture se fait prenante. Non pas que les personnages soient particulièrement bien caractérisés - difficile d'échapper aux poncifs du genre - mais le rythme et la tension sont habilement gérés.

Généreux dans son dessin, avec un encrage très travaillé, l'artiste de Muhammad Ali progresse encore. Ses cadrages et sa mise en page s'avèrent efficace, tant pour le dynamisme que la lisibilité. La constance dont il fait preuve sur la longueur (près de deux cents planches tout de même) est aussi à saluer. Une fois débarrassé des petits effets de manche qui nuisent plus qu'ils n'apportent, l'ensemble se montre divertissant dans le genre thriller.

Très à son aise dans ce type d'histoire, Amazing Ameziane propose avec Cash Cowboys un album musclé et plein de rebondissements. Il faudra toutefois avancer dans sa lecture avant d'en tirer le meilleur et passer un bon moment de détente.