I
l était une fois, dans le triste comté de Bren Arvor, une petite fille du nom d'Astrée retenue captive dans la Tour Noire de Castel Mauvais pour un crime qui n'était pas le sien. Seule au monde, la pauvre petite ne pouvait que se réfugier dans les bras de Morphée et rêver à un monde meilleur, un monde où elle s'envolerait dans les cieux entourée de mille et unes petites fées. Ces petits êtres doués de magie semblent résolus à sauver la jeune captive de son triste sort. Las ! Après Folianne la bergère, c'est au tour d'Ombreux, un noble cavalier en errance, de se faire guider sur le chemin de la prison qui, pour Astrée, pourrait bien être celui de la liberté. Pourra-t-il venir en aide à notre jeune infortunée ? C'est ce que vous découvrirez, amis lecteurs, en lisant la suite de ce beau conte de fées.
Car c'est bien de cela qu'il s'agit. Erik Arnoux se révèle être un conteur hors pair, maniant le vieux français avec dextérité et nous invitant à le suivre au sein d'un univers médiéval digne des contes et légendes que se racontaient nos aïeux le soir au coin du feu. A force de puiser dans notre imaginaire collectif, il aurait pu s'installer dans un certain conformisme et ne reprendre que les clichés de ce genre d'histoires. Ce deuxième tome nous rassure sur ce point : l'histoire gagne en originalité, l'intrigue en complexité et les personnages en caractère. Au final, le lecteur est surpris, le mystère entier et cette série plus attachante que jamais.
Au niveau visuel, nous retrouvons l'ambiance « conte de fées » qui avait fait la qualité du premier tome. Elle est d'ailleurs présente dès la couverture dont l'illustration, alliée à une calligraphie moyenâgeuse de toute beauté, est le reflet parfait du contenu de l'album. Le trait à peine esquissé de Michaud ne prend toute son ampleur qu'après une mise en couleurs directes parfaitement maîtrisée. Si les tonalités employées peuvent parfois paraître trop lumineuses, elles ne gênent jamais la lecture ni la lisibilité des pages (exception faite peut-être de l'une ou l'autre planche). Mieux, elles contribuent largement à donner à la série un cachet vraiment particulier, hors du commun.
L'ambiance distillée par les auteurs est à comparer à certains Walt Disney: la légèreté du trait et la chaleur des couleurs contrastent par rapport au côté tragique du récit. Un propos dur dans un cadre enchanteur, une histoire triste servie par un graphisme haut en couleurs.
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