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oberto Roberti, metteur en scène bâillonné par Benito Mussolini, souhaitait que son fils étudie le droit, tout en lui ouvrant les portes du septième art. Le jeune homme fait ses classes, il dirige les figurants, travaille comme assistant avec des géants, par exemple Orson Welles et Vittorio De Sica, puis réussit à réaliser un premier film, Le colosse de Rhodes, un péplum, suivi de cinq westerns. Les producteurs raffolent de ses histoires de cow-boys qui connaissent beaucoup de succès. Mais Sergio Leone veut autre chose ; il caresse le rêve d’offrir aux cinéphiles une saga sur la pègre irlandaise des années 1920. Têtu, il rangera sa caméra pendant dix ans, avant d’arriver à tourner son ultime chef-d'œuvre Il était une fois en Amérique.
Dans ce projet, Noël Simsolo s’en tient essentiellement à la vie professionnelle de son personnage ; de ses premiers contrats, jusqu’au triomphe populaire et critique. Il donne un bon aperçu de sa vision du cinéma, de son humanité et de son flair pour dénicher les comédiens (Clint Eastwood, Claudia Cardinale, Henry Fonda, Robert de Niro, etc.). Il souligne sa vaste culture cinématographique et sa connaissance des arts en général, dont celle du neuvième. Le ton de l’ouvrage demeure descriptif et objectif ; l’auteur ne propose pas d’analyse ou d’interprétation de l’œuvre, pas plus qu’il ne succombe à la tentation hagiographique, même si le lecteur se doute qu’il voue une réelle affection au réalisateur de Le bon, la brute et le truand. Il l’a d'ailleurs fréquemment rencontré pour écrire Conversation avec Sergio Leone, un livre publié en 1991.
Aux pinceaux, Philan se montre sobre, presque discret. L’artiste soutient le propos sans véritablement l’élever. L’image ne présente pas de niveau complémentaire de lecture, sinon que le héros prend doucement du bide et que les passants finissent par le confondre avec Orson Welles. Cela dit, le trait est élégant. Le choix de la couleur sépia se révèle également heureux, mais, problème d’encrage ou d’impression, la teinte change parfois abruptement d’une planche à l’autre.
Sept réalisations auront suffi pour faire du cinéaste une légende. Pas mal tout de même.
Cet album est le deuxième de la collection 9 ½ qui a été inaugurée avec une biographie de Lino Ventura. Suivront François Truffaut, Alfred Hitchcock, Patrick Dewaere et Jane Mansfield.
Un des meilleurs réalisateurs de tout les temps a (enfin) le droit à sa bande-dessinée retraçant son incroyable parcours, de sa jeunesse à ses derniers instants.
Le dessin est très sobre et en noir en blanc, ce qui est dommage au regard des films haut en couleur auxquels il a participé. Autre défaut, les personnages ont aussi tendance à parfois se ressembler apportant de la confusion au fil du récit.
Pour le reste, c'est un régal pour tout amateur cinématographique ! Nous suivons le destin de ce réalisateur qui a participé à la nouvelle vague italienne de l'après-guerre, avec tout les acteurs, réalisateurs et scénaristes impliqués de près ou de loin (Pasolini, Bertolucci, Corbucci, Eastwood, Van Cleef, Coburn, Terence Hill, Morricone, Fonda, Cardinale, Bardot, Bronson…).
Des anecdotes de tournage sont évoquées et apportent une autre lecture ou regard sur les films du maestro. Les auteurs ne sont pas tombés dans le piège de l'hagiographie et c'est tant mieux.
Un bon album pour tout fan de Sergio Leone ou toute personne désireuse d'en connaître plus à son sujet.
Ce livre est assez décevant, par rapport au formidable "Lino Ventura et l'oeil de verre", dans la même collection.
Le dessin est sobre et en noir et blanc, alors que la vie de Leone et le monde dans lequel il a vécu étaient en couleurs.
Il n'est pas toujours facile de s'y retrouver, avec les personnages, dont on ne sait pas toujours qui ils sont (on nous donne leurs noms, mais il faudrait sans arrêt s'arrêter de lire, pour aller chercher sur internet qui ils étaient, ce qui est un peu pénible).
Une biographie quand même, pas inutile, même si l'essentiel à retenir de Léone est dans ses films.