S
ix ans se sont écoulés depuis l'échec de l'utopie de la Résilience et la catastrophe de la vallée. Pour tout le monde, les choses ont changé. Du moins en apparence...
Après l'agriculture intensive et l'omnipotence des conglomérats industriels, c'est la mer qui sert de cadre à cette aventure. Le contexte désormais planté et l'essentiel des protagonistes présentés, Augustin Lebon peut laisser libre court à son imagination tout en restant dans la lignée des thèmes abordés précédemment. Plus axé sur l'action, avec de la piraterie et l'accumulation de déchets au large, ce troisième opus ne s'encombre pas d'une mise en place trop longue en plongeant directement dans le vif du sujet. Adam et Agnès doivent reprendre du service et risquent de recroiser certaines connaissances. Si, en tant que futurs parents, leurs ambitions ont changé et leur insouciance s'est envolée, leurs convictions les poussent à ne pas rester inactifs. Jouant sur les ressentiments qu'ils éprouvent envers Ellen et les dangers inhérents à la mission qu'ils se voient confier, le scénariste expose rapidement les enjeux et s'appuie sur les tensions existant entre ses personnages pour entretenir celle de son récit. Efficace dans sa mise en scène, l'artiste et son trait réaliste vont à l'essentiel, sans pour autant la jouer à l'économie. Grâce à des décors aux allures de Waterworld et aux couleurs d'Hugo Poupelin, les ambiances sont marquées et habillent chaque scène avec force.
Contre-temps, disputes, rebondissements et obstacles jonchent évidemment le parcours des héros. Sans livrer toutes les clés de ce diptyque, l'auteur lance suffisamment de piste et sème quelques indices pour entrevoir des développements intéressants. Un univers maîtrisé en somme qui trouvera son dénouement avec Les tombeau des glaces prévu pour 2020.
Résilience progresse à chaque parution et prouve qu'il faut parfois laisser du temps à une série pour qu'elle mûrisse et s'installe. Avec La mer de plastique, Augustin Lebon et Hugo Poupelin proposent une œuvre de qualité dont l'action ne dilue pas le propos.
Lire la chronique du tome 1.
Lire la chronique du tome 2.
Un scénario très prenant qui vous tient en haleine.
Quant au dessin toujours aussi bon, il suffit de jeter un œil sur son blog:
http://augustinlebon.blogspot.com/2019/05/resilience-t3-la-couverture-etape-par.html
pour mesurer la complexité pour réaliser un tel ouvrage.
Nous attendons la suite avec impatience.
Quel plaisir de retrouver cette série qui ne perd pas en qualité. Ce troisième album débute le second cycle. La lutte contre Diosynta se poursuit à travers un scénario toujours bien construit. L'ensemble est toujours très proche de notre actualité et reflète indéniablement ce que sera surement et malheureusement notre futur si rien ne change.
Coté dessin, le travail est lui aussi toujours aussi bon même si on a quitté les paysages verts de la vallée au profit du climat froid et hivernal du Nord de l'Europe.
Au vu de la constance dans la qualité des albums j'espère que cette série vivra longtemps. En attendant je vais attendre avec impatience la conclusion du second cycle.
On sent que l’histoire « futurise » l’actualité et la société Dionsynta a une bonne tête de Mosanto le roi du glyphosate. Dionsynta travaille sur une nouvelle plante au nom de code POP 1 qui résiste à toutes les conditions climatiques mais qui, selon la résilience, menace la biodiversité.
La décision est alors prise, un commando va se rendre dans le nord, lieu d’expérimentation de la nouvelle plante. Adam en sera le chef de file. Cet album est placé sous le signe de l’action et on le dévore à grande vitesse.
L’histoire est très intéressante où deux catégories de barges, les apprentis sorciers scientifiques et les ultras écolos s’envoient des bourres pifs à tire larigot. Et, au milieu… il y a la majorité, les autres qui ne savent qui croire. Un consensus serait certainement possible entre personnes raisonnables car après tout une plante qui résiste à tout et peu nourrir la planète c’est plutôt une bonne idée, non ? Mais lutter pour la biodiversité c’est aussi une bonne idée, non ?
Un bon album d’anticipation proche ou loin de la vérité, l’avenir nous le dira. Reste que l’ennui, à sa lecture, n’est pas de mise.