C
e troisième tome de Deux ans de vacances, un roman de Jules Verne, met en scène un petit groupe d’adolescents naufragés, quelque part dans le Pacifique. Au fil des mois, ils ont su s’organiser et recréer un semblant d’ordre social. L’équilibre est cependant brisé lorsqu’arrive une bande de pirates, laquelle tente de s’emparer de l’île. Les gamins n’ont pas froid aux yeux et il n’est pas question de se laisser faire.
Le scénario de cet ultime album de la série, toujours signé Frédéric Brrémaud et Philippe Chanoinat, s’avère plutôt mince. Les antagonistes jouent au chat et à la souris et finissent par se tirer dessus, un peu comme dans un western (il y a même un canyon). Certes, le lecteur devine que, par le passé, des luttes de pouvoir ont divisé le clan, mais à l’heure du dénouement, tous doivent s’unir pour sauver leur peau. Alors exit la psychologie des personnages, les insulaires ont perdu leur innocence et ils n’hésitent pas à tuer.
Il y a peu à dire sur le dessin de Hamo qui réalise un travail honnête. Son trait semi-réaliste soutient bien le propos ; chacun des nombreux acteurs est caractérisé et rendu aisément reconnaissable. Les paysages sont jolis, même s'ils ont tendance à se ressembler d’une planche à l’autre. Cela dit, il n’y a pas trente-six façons de représenter une forêt sur un bout de terre au milieu de l’océan.
Une conclusion précipitée et beaucoup trop centrée sur l’action.
Ce troisième volume est un long chassé-croisé entre la colonie des jeunes naufragés et les pirates. J’ai trouvé que ce jeu du chat et de la souris était un peu long proportionnellement au nombre de pages. Ce choix ne gâche pas l’histoire pour autant. Cette trilogie est une excellente mise en image du roman de Jules Verne, réussite plutôt rare dans le monde de la BD excepté le très bon Hector Servadac de Figuière et Polls Borrell. Un grand bravo aux auteurs et qu’ils n’hésitent pas à faire « l’île mystérieuse » avec ce même graphisme.