L
a Isabela, forteresse des inquisiteurs, abriterait un immense trésor. Alléché par cette fortune, le sultan Soleman, chef des Omeykhim, assiège la cité depuis des semaines et espère en venir bientôt à bout. Au milieu de la bataille qui fait rage, Jakob Kayne dernier survivant du peuple des Hippocrates, s’infiltre pour sauver une jeune fille du choléra qui gangrène la ville. Aidé de son pouvoir de mange-mémoire qui empêche quiconque de se souvenir de son visage, il va tout faire pour soigner la demoiselle.
Ce nouvel univers uchronique imaginé par Sylvain Runberg, auteur entre autres d’Orbital, est un savant mélange de fantastique et d’Histoire. Le dessin riche de Mateo Guerrero et la belle colorisation de Javi Montes posent les bases d’un joli monde rappelant la Renaissance tandis que la condition du personnage principal, entre malédiction et superpouvoir, met en place les prémices d’une série prometteuse.
Malheureusement, le déroulement de l’aventure reste très classique et sans réelles surprises. Les différents éléments tels que le don et le passé du héros sont surprenants et intelligemment amenés, mais ne parviennent pas à faire sortir l’album du lot. Le dessin dynamique et détaillé apporte bien des décors et des scènes d’actions immersives mais ne sauve pas l'histoire qui pâtit d’une fin trop rapidement bouclée fatale au rythme de l’histoire.
Bon album de divertissement, Isabela est le premier tome d’une série aux postulats intéressants et agréable à lire. S’il lui manque l'attrait du "neuf" pour se démarquer, le graphisme et l’univers de Jakob Kayne sont eux, pleins de potentiel.
La jolie couverture à l'ancienne est efficace et semble proposer de la grande aventure maritime. La focale mise sur le héros avec son masque (qui n'est dans la BD pas aussi important que cette couverture le laisse penser) laisse de côté le cœur de l'intrigue du premier tome: le siège de la cité des Inquisiteurs par les forces du Sultan. Et c'est le principal problème de ce très joli album, on ne sait pas bien vers quoi on va. En effet, si l'univers est plutôt original avec cet affrontement féodo-religieux entre les Omeykhim (inspirés des ottomans du XVIII° siècle) et une Inquisition dirigée par Torquemada qui remplace tout à la fois le Vatican et l'ensemble des puissances catholiques, l'intrigue de ce premier volume se contente de nous montrer les capacités extraordinaires de Jakob Kayne, dernier descendant d'un peuple disparu, les "mange-mémoire" qui outre la possession d'artefacts magiques, ne peut jamais être reconnu... Quelques éléments fantastiques et mystérieux (comme ces hommes-poissons dont on ne sait absolument rien), l'infiltration de Jakob pendant le siège de la cité inquisitrice et c'est tout. On a l'impression d'un album en milieu de cycle ou d'un one-shot en raison de l'absence d'éléments introductifs. Ce n'est pas dramatique mais il faudra attendre la suite pour une série plutôt prometteuse qui sait nous allécher par divers éléments assez sympathiques (même si un peu patchwork) en plus d'un dessin et d'un design donc très sympa.
Lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2019/03/23/bd-en-vrac-5
D'accord, il est vrai que cet album se lit très vite et que l'histoire manque de profondeur et de complexité.
Mais l'idée de ce "mange-mémoire" guérisseur, dont il est impossible de se rappeler le visage, est vraiment intéressante et donne à tendre vers un scénario original et plutôt captivant.
En tout cas, pour ma part, j'ai été pris jusqu'à la fin dans cet univers.
J'ai aussi trouvé le dessin très propre, les costumes soignés, les décors précis et l'atmosphère authentique, le tout appuyé par une belle colorisation qui authentifie bien l'époque dans laquelle se déroule cette histoire.
On peut aussi souligner le travail soigné et recherché sur la couverture qui est une véritable invitation à ouvrir l'album pour en savoir plus.
Je vais suivre avec attention cette série en espérant que la suite ne s’éparpille pas trop...
J’ai connu Sylvain Runberg plus inspiré que cela. Je trouve que cela fait un peu sous-produit de « La religion » (roman de Tim willocks). Soliman et ses troupes font le siège d’une forteresse défendue par Torquemada et Jakob Kayne, mange-mémoire, tente de sauver une famille pendant la bataille. L’idée du mange-mémoire, dont nul ne peut se souvenir du visage, est plutôt bien trouvée mais l’histoire est alambiquée au possible. A suivre… (ou pas)
Histoire peu captivante, dessins qui manque de soins par moment, dommage car la couverture m'avait séduite...série que je ne suivrais pas