Il y a bien longtemps sur une planète pas si lointaine que ça…
Se passant de mot, mais pas d’esprit, Éric Feres propose une extraordinaire fable préhistorique avec Sabre, un premier album à couper le souffle. Comme elle le fait depuis des milliards d’années, la nature suit son cours régulier. Un nouvel être naît, un tigre à dents de sabre, et entame l'exploration d’un environnement infini vu de ses petites pattes. Ainsi résumé l’ouvrage pourrait ressembler à un livre d’images pour enfants. Pourtant, l’auteur, grâce à une mise en scène impeccable et énormément d’idées et d’inventivité, entraîne le lecteur dans une véritable saga moins animale qu’il y paraît.
Se rapprochant par la forme au Grand récit de Jens Harder, Sabre n’a pas l’ambition d’embrasser toute l’histoire du monde. Il se concentre juste sur un minuscule épisode prenant place il y a quelque quinze mille ans. Au contraire d’Alpha direction, il s’agit d’un vrai roman et non pas d’une encyclopédie. Le héros – une caricature maladroite et décalée délicieusement croquée – connaît toute une série de péripéties à travers les régions et les profondeurs de ces espaces alors vierge. Les découvertes sont multiples et les apprentissages parfois douloureux. De plus, sans en avoir l’air, le scénariste dresse également un cinglant portrait en creux de notre époque dans laquelle bien peu de territoires sont épargnés par les pollutions et autres avanies. Il met simplement en scène le déroulement de l’évolution et de la vie depuis le commencement. La durée est du côté de celle-ci, tâchons de nous rappeler que nous ne sommes qu’une quantité négligeable et en aucun cas un aboutissement.
Graphiquement époustouflant, Sabre est un régal à parcourir. Paysages et couleurs d’une beauté prodigieuse et gestion du temps irréprochable alors que les saisons se succèdent tranquillement, le dessinateur ne s’égare jamais et reste collé à son postulat de départ. Le résultat fait preuve d'une homogénéité et d'une cohérence rare, spécialement dans le cas d’une première œuvre. Chaque élément, qu’il soit visuel ou dramatique, nourrit et enrichit constamment la trame sans aucune fausse note.
Source d’émerveillement, dotée d'un soupçon d'espièglerie et d'une narration de haute tenue, Sabre est une lecture plaisir et profonde à la fois ; à conseiller autant aux petits qu’aux grands.
L'histoire d'un vilain petit canard préhistorique : comment se faire accepter par la horde quand on est un Tigrou qu'on croirait dessiné par Sfar (c'est vous dire s'il est moche !!) au milieu des majestueux tigres à dents de sabre ? Pourtant notre petit héros y arrive et va vite découvrir la cruauté de la vie terrestre (ou est-ce bien la Terre ?) qui n'a pas beaucoup évolué depuis, au cours d'un road movie lent et contemplatif, parfois cosmique (si si), mesuré, cadencé et impeccablement mis en images.
2/5 pour les dessins, magnifiques, à l'exception d'ailleurs du petit tigre qui, lui, est moche comme un pou. Pour l'histoire, comment dire ?... J'ai toujours été nul en philo.
Les quelques critiques que l’on trouve sur internet, aussi bien dans la presse spécialisée que de la part des blogueurs, sont dithyrambiques : époustouflant, incroyable, bluffant, etc. Et, en effet, aucun de ces qualificatifs ne sont excessifs pour ce premier album d’une extrême beauté. On vous invite à découvrir cette histoire poétique qui se déroule au pléistocène. Les humains n’existent pas encore. La composition graphique éblouissante (signalons aussi la qualité des couleurs) vous entraînent sur les pas d’un petit tigre très différent… Histoire d’une grande simplicité et d’une dimension philosophique très émouvante. Pour l’instant, c’est pour moi, le meilleur album de l’année.
Enorme surprise pour une première oeuvre. Un O.V.N.I de la bande dessinée. Difficile à décrire, on entre dans le rapport sensible au dessin, à l'image. Une bande dessinée muette, où on se surprend à entendre les sons de la nature en le lisant. Un personnage attachant, et des notes d'humours qui viennent rythmer l'histoire.
A lire impérativement.
Magnifique histoire sans paroles fantastico-préhistorique. Impossible de raconter ou résumer, il faut se plonger dedans et impossible aussi de décrocher. Le dessin et les couleurs sont bluffants. On vogue ici dans la BD très haut de gamme, dans les eaux du fantastique travail de Jens Harder.
Seul et unique reproche : le format est bien réduit pour des planches aussi somptueuses.