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ctobre 2016, Kim Kardashian est de passage à Paris. Une petite bande de malfrats vieillissants flaire la bonne affaire. À vélo et vêtus de gilets jaunes (improbables précurseurs d’une mode qui s’affirmera deux années plus tard), ils se rendent à son hôtel, la ligotent et s’enfuient avec des bijoux d’une valeur de plusieurs millions. La jeune femme est en état de choc, la presse en émoi et les limiers pressés de boucler l’enquête. D’un indice à l’autre, ils arrivent à coffrer les membres du gang au terme d'une investigation somme toute classique. Le procès aura lieu en 2020.
François Vignolle et Julien Dumond signent un récit en trois temps. Tout d’abord celui d’une starlette. Ensuite des bandits plus attachants que véritablement méchants. Et enfin des policiers, un peu roublards, quoique efficaces. Dans l’ensemble, Les bijoux de la Kardashian apparaît comme un jeu de (fausses) pistes. Le titre évoque Hergé, mais il n’en sera pas question. La couverture laisse entendre que la pin-up se trouvera au cœur de l’action, pour dire vrai, elle est plutôt effacée. Au début de l’album, les auteurs consacrent une page à l’arrestation d’un barbu, puis une seconde à un blagueur qui tente de franchir le filet de sécurité entourant la vedette, deux anecdotes sans lendemain. Bref, les scénaristes jouent avec le lecteur. Le traitement demeure pourtant réaliste ; la victime réagit comme telle, gendarmes et délinquants font leur boulot, et la prestation de l'ensemble des acteurs se révèle tout en sobriété.
Le dessin caricatural de Grégory Mardon tranche avec le ton général du projet, sans que cela ne soit embêtant. L’amateur reconnaît son trait gras et ses couleurs très crues ; dans la nuit un visage peut être rose et bleu, et pourquoi pas strié de hachures grossières pour créer un effet d’ombres. Les points de vue se suivent et ne se ressemblent pas : champ, contrechamp, plongée, contre-plongée, plan rapproché ou de loin, l’artiste sait de toute évidence construire une image et une planche.
Alors, Grégory Mardon s’intéresse maintenant à la téléréalité ? Si les midinettes le croient, elles risquent fort d’être déçues. Pour les aficionados de L’extravagante comédie du quotidien, ce sera a contrario une chouette lecture.
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