R
osa ne serait-elle pas désormais sous l’emprise du Diable ? Si vouloir sauver son homme est faire œuvre de charité chrétienne, une fois celui-ci rappelé à son créateur, il est bienséant de reprendre le chemin tracé par l’Église…
Il y a du Maupassant en Dermaut lorsqu’il est question de tenir la chronique d’une France villageoise, rurale et calotine. Mais il y a aussi du Daumier quand il est l’heure de la croquer, de lui donner quelque matérialité avec des protagonistes typés à en frôler la caricature. Le dessinateur de Malefosse aime regarder vivre les gens, leur tirer le portrait et jouer de leur personnalité au travers de leur physionomie. Mais avec ce diptyque, François Dermaut semble devoir s’impliquer plus qu’à l’accoutumée ! Rosa, son épouse, la tuberculose, le cancer, la mort, la maladie… les parallèles ne sont-ils pas trop nombreux pour ne pas penser qu’il exorcise, pour partie, ses peurs par le truchement de cette histoire ? Désormais, il sait que le temps n’est plus le même, lui qui en prend tant pour chaque dessin. Trois jours entiers pour mettre une planche en couleurs. L’aquarelle sèche rehaussée aux crayons exige son tribut d’heures et une patience sans faille pour pouvoir être maîtrisée… et il y a encore tellement de choses à raconter, à illustrer !
Contemporain dans son propos et superbement dessiné, Rosa est un conte qui aurait pu mal se terminer, mais à l’évidence la jeune femme a droit maintenant à sa part de bonheur au pied du Mont Saint-Michel…
"Rosa" est un souffle de bonheur dans le monde la BD, jusque là François Dermaut a toujours prouvé son talent de dessinateur au travers de séries historiques comme "Les chemins de Malefosse" ou les débuts de "Souvenirs de Toussaint". Ici, Dermaut se livre à une œuvre plus intimiste, lui permettant d'essayer à un genre nouveau, mais toujours dans ses cordes comme le scénario se déroule à la fin du XIXème siècle. "Rosa" est une femme honnête et croyante, sujette aux fantasmes des hommes, à la manière du très bon film "La Fiancée du pirate" de Nelly Kaplan. Rosa va se lancer dans une aventure humaine riche et sensible, d'autant plus pour l'époque. Avec un tome 1 plus que réussi, et un tome 2 qui conclut le diptyque en beauté, l'ensemble se lit très bien grâce à des personnages hommes ou femmes très humains avec une personnalité riche, ils deviennent rapidement tous attachants en plus de l'univers créé autour de de ce village de campagne. Une poignée d'hommes qui sur un pari un peu débile au départ, finissent par montrer leurs cordes sensibles, car chez "Rosa" la virilité est mise de coté et laisse place a des hommes avec leurs envies, leurs peurs, leurs faiblesses, leurs douceurs. Le tableau présente des hommes tous très différents dans l'intimité et qui montre un autre visage au bar en fin de journée en partageant quelques bières et une partie de carte, au même titre que Rosa qui doute de sa condition féminine et ses croyances chrétiennes puis s'émancipe au fur et à mesure. Le thème aurait pu vite sonner putassier, mais ce n'est pas du tout le cas. Concernant le dessin, c'est au travers de traits forts que Dermaut s'exprime, proche de la caricature pour certains personnages : long nez, pommettes saillantes, traits du visage marqués avec un univers détaillé, coloré et bien équilibré, c'est un vrai plaisir de parcourir ce genre d’œuvre, un peu comme une bulle hors du temps.
Je ne sais pas…
J’étais à fond dans le premier tome.
Et puis là, moins.
L’attente du second tome ? La redondance qu’on retrouve un peu dans les situations ?
Pourtant, il y a des choses nouvelles (la mort de Mathieu, la découverte du plaisir par Rosa, le boulot de garde-champêtre, le curé…).
C’est peut-être ça : on s’éparpille alors que dans le premier, on se concentrait sur le pari et ce que ressentait Rosa. J’aurais pu me passer, dans ce tome, de l’histoire du curé, de la bonne dame qui vient tout arranger (cette parenthèse ne servant à rien) comme de l’histoire du garde-champêtre.
Ou alors, il aurait fallu développer ça sur plus de tome pour voir l’incidence du pari sur la vie de Rosa, dans tous les domaines…
Bref, j’ai eu l’impression d’un entre-deux qui ne m’a pas totalement convaincu.
Que dire de plus après tous les excellents avis sur ce deuxième tome ! Rosa en héroïne de cette incroyable histoire ne peut laisser indifférent. Elle a un cœur en or pour venir en aide à son Mathieu et prend sur elle avec un concours très indélicat. Mais au bout du compte elle sera parvenue à ce que Mathieu puisse rester au sanatorium jusqu’à son décès et en « récompense » découvrira les plaisirs du corps et surtout l’amour d’un berger.
Tres belle série ; J'aurais aimé un tome de plus , tellement c'est bien .L'evolution social de cette Rosa est tres bien décrite .Et cela se voit rien qu'en regardant les deux couverture !
Bravo Monsieur DERMAUT !
et Bravo à Rosa !
Le 1er tome m'avait déjà bien accroché et je me désespérais de voir arriver le second. 4 ans, c'est bien long et je n'avais pas oublié le personnage de Rosa mais Glénat nous ayant fait maintes fois la surprise de ne pas donner suite à certaines histoires, le doute subsistait...
Quel soulagement avec l'arrivée de ce tome 2 qui a dépassé ce à quoi je pouvais m'attendre : douceur et intensité à la fois, avec toujours une très grande qualité du dessin !
Chose que je ne fais jamais, j'ai prêté mes 2 tomes et à des amis non bédéphiles qui eux aussi ont été conquis !
ROSA : the BD to have !
Des scénarii de ce niveau, j'en redemande !
J'ai lu le premier tome avec délectation. Je me demandais comment pouvait se présenter la suite et je n'ai pas été déçu.
Un vrai bonheur.
Une description grandiose de personnages plus vrai les uns que le autres . Des dialogues truculents qui nous font découvrir des hommes plus vrai que nature, accompagnés par un dessin de toute beauté qui transcrit bien cette atmosphère rurale pleine de mystères.
Formidable galerie de portraits que nous présente François Dermaut dans ce second volume qui clôt une histoire qui aurait pu vite dériver vers une bande dessinée plus graveleuse, voire vulgaire.
Mais le talent de l'auteur est là!
Les personnages, parfois grossiers au premier abord, deviennent plus touchants, une fois seuls avec Rosa, qui, elle, au fil du récit, s'émancipe de plus en plus des codes moraux et religieux. Mais l'histoire ne s'arrête pas au défi relevé par Rosa, mais elle relate aussi la vie mouvementée d"un petit village normand, avec ses querelles "politiques" et ses secrets enfouis mais pas pour tout le monde.
Et que dire du dessin qui est admirable en tout point.
Comme je l'avais écris à propos du premier opus, je pense qu'il y a du Maupassant dans cette histoire.
Bravo à l'auteur.
Que du bonheur ! finesse du scénario, originalité de l'histoire , profondeur des caractères... La trame est très riche et se déroule admirablement au fil de l'eau.
Les dessins, les bouilles, les trognes... quelles trognes !
François Dermaut avec ça et Malefosse vous êtes un grand de la BD!
Un vrai régal que cette bd.
Une brochette de personnages absolument fantastique, avec une profondeur psychologique rarement vue.
On se fait, tout comme Rosa, une idée préconçue des protagonistes, jusqu'à ce qu'ils se confient et que notre regard change.
Et que dire de cette femme, prisonnière de son époque, prisonnière des dictats de sa famille et de la religion, qui va braver tous les interdits par affection, jusqu'à comprendre ou est le vrai pouvoir et l'utiliser sans pour autant en profiter.
Sans voyeurisme et sans jamais la moindre vulgarité, du bel ouvrage.
Je désespérais de voir édité ce deuxième tome. Mon attente n'a pas été déçue :
- l'histoire de cette Rosa est même magnifiée par rapport à ce à que laissait voir le premier tome
- rien à redire du dessin, qui illustre parfaitement l'époque.
Pour moi la bande dessinée c'est d'abord le dessin. Jetez un coup d'œil sur Émilienne page 9 de cet album. Vous voyez ce que je veux dire? Impossible de ne pas décrocher.
j'attendais le deuxième tome avec envie (depuis 4 ans !) et je ne suis pas déçu.
Je l'ai encore plus apprécié que le premier, tant les personnages sont en tous points semblables à ce qu'il y a dans le réel de la gente masculine.
Mon épouse est en train de dévorer le prermier tome et je pense qu'elle sera de mon avis !
Bravo et merci à François Dermaut.
Gérard
Voila, je viens de refermer cet album. Il y a une telle ambiance dans cette histoire que j'aurais aimé qu'elle continue.
c'est un magnifique panel de personnages qui défilent, et les vraies personnalités se dévoilent. Beaucoup d'interrogations et de doutes pour Rosa, frappée par le deuil mais aussi par la réaction hostile de l'église et des paroissiennes hostiles à cause de ce pari.
Mais les obstacles vont tomber les uns après les autres, le curé ayant quelques petites choses à se reprocher ( sujet d'actualité en ce moment ou l'Eglise n'en finit pas d'être éclaboussée par les dérives de certains prêtres), Sena le propriétaire terrien n'étant pas très clair non plus.
Il y a forcément des scènes de sexe, mais Mr Dermaut les dessine avec une grande délicatesse, sans trop montrer, beaucoup en suggestion et c'est un régal.
Rosa découvre peu à peu certaines sensations ,dont elle a un peu honte, mais elle s'ouvre comme une fleur vers un nouveau monde.
Beaucoup de candidats sont décevants,d'autres attachants mais la fin n'est pas celle que l'on pense et cette histoire est une vraie ode à l'épanouissement des Femmes, à la liberté mentale et morale, à la libération sexuelle. N'oublions pas qu'à l'époque ou cette aventure se déroule, les Femmes n'avaient pas le droit de voter.Tout était à conquérir.
Le dessin est exceptionnel, comme d'habitude avec cet auteur incroyablement doué qu'est Mr Dermaut.
La mise en page est parfaite, les couleurs sont délicates et chaudes.
Le lecteur rentre vraiment dans l'histoire, revit facilement cette époque, qui parlera plus aux gens ayant dépassé la soixantaine qu'aux plus jeunes.
Pour moi, cet album est une grande réussite .