S
ur Topoï, la vie est belle et paisible tant que le Dieu des bêtes vit en paix. C’est le rôle de Horb de veiller à ce qu’il ne manque de rien. Il prend sa tâche très au sérieux et profite de sa place pour parfaire sa maîtrise des pierres de pouvoir. La situation change du tout au tout quand des guerriers sanguinaires débarquent sur la gentille planète et se mettent à massacrer les populations. Devant protéger son aimable divinité, Horb prend la fuite avec quelques compagnons de circonstance. Il doit absolument retrouver l’Ultralazer, la seule arme capable de repousser les intrus.
Premier tome d’une saga profondément influencée tant par Dragonball que par Hayao Myazaki, Horb et Bouko est immédiatement envoûtant. Cette œuvre, née sur internet, est réalisée à six mains par Pauline Giraud, Maxence Henry et Yvan Duque. En plus de l’album et d’une intense activité virtuelle, les auteurs conçoivent également d’incroyables modèles 3D en papier à partir de leur décors, tout en alimentant les réseaux sociaux de leurs dernières créations. Cette approche multi-plateformes très exigeante ne les a pas empêchés de créer un récit initiatique fouillé et captivant. Humour, action et beaucoup de poésie sont au rendez-vous. Très intelligemment construit, le scénario pétille constamment tout en distillant de manière voilée et amusante (les remarques confondantes de Kabiyo !) les particularités de ce monde fantastique. L’ensemble est hautement sympathique et souriant, les subites exactions des envahisseurs n’en sont que plus choquantes. L’équilibre entre descriptif et dramatique est parfait.
Graphiquement, le résultat est à l’avenant. À mi-chemin entre Cyril Pedrosa et les productions Ghibli, les dessins regorgent de couleurs chatoyantes et la mise en page soignée se détaille tout en profondeur. Une attention toute particulière a été portée aux designs des personnages et autres créatures. Ceux-ci ne peuvent dénier leurs origines nippones. Manga, anime et aussi folkore, Maxence Henry a pioché ici et là avec un talent certain. Finalement très franco-belge, le découpage s’avère solide et efficace, seuls les quelques moments de combats manquent légèrement de clarté.
Excellente entrée en matière, Horb et Bouko est une franche réussite remplie de rires et d’émotion.
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