Stabat Mater raconte l'histoire d'un homme qui souffre de n'avoir aucun sentiment, de ne jamais éprouver la moindre émotion. Habitué de peep-shows, il voit un soir, dans un quartier pourri, une femme nue en spectacle et éprouve alors des sensations qui lui étaient jusqu'alors inconnues. Quelques jours plus tard, quand celle-ci disparaît, il n'aura alors de cesse de la retrouver.
Eric Omond est un auteur très polyvalent : de Toto l'ornithorynque à la Voleuse du père fauteuil en passant par Féroce ou l'Epouvantail pointeur (déjà avec Boris Beuzelin) il a abordé de nombreux genres en y amenant à chaque fois une touche particulièrement originale et décalée. Avec Stabat Mater, il nous propose un polar noir, dans une atmosphère malsaine et perverse. Bien qu'assez classique, l'histoire est bien construite, intrigante jusque dans les dernières pages. On regrettera par contre le format choisi : 46 planches pour un one shot, c'est bien trop court. Cela laisse à peine le temps de tout survoler et s'il n'y a pas de suite pour revenir plus en profondeur sur les personnages et leur caractère, c'est typiquement le genre de récit qui ne marquera personne.
Beuzelin, quant à lui, confirme son talent et son style personnel. Il a un trait nerveux et efficace et on ne peut que regretter qu'il ne fasse pas plus souvent parler de lui.
Stabat Mater procure une lecture agréable sans pour autant être indispensable. Un traitement plus approfondi aurait pu donner un résultat bien meilleur. Enfin, on ne peut conclure sans un mot sur la couverture : très attirante, elle laisse présager un côté SF qui ne reflète pas le véritable genre de l'album.
Par D. Wesel
Pas la moindre émotion. Rien. Il a beau passer ses journées à photographier des cadavres et ses nuits à écumer les peep-shows, rien n'y fait. Il ne vit pas. Il se laisse vivre. Il va mécaniquement d'un point à un autre, sans autre but que de "titiller la corde sensible".
Stabat Mater est donc une découverte : celle que le personnage principal fait de lui-même, de la vie, du monde qui l'entoure. D'un ton froid et imperturbable qui rappelle la vie de cet homme dénué de sensibilité, le texte glisse progressivement vers le doute et l'impatience qui s'emparent du héros à mesure que le dénouement approche. Cette montée en puissance rend le récit prenant et l'issue incertaine jusqu'à la dernière case. Comment se terminera cette histoire ? Comment un homme d'une trentaine d'années supportera-t-il d'être confronté avec l'humanité qu'il conserve au fond de lui-même ? Voilà des questions auxquelles chacun devra répondre seul : comme souvent avec Eric Omond, la fin est pour le moins ouverte et ne donne pas d'explication précise. Par cette conclusion que certaines qualifieront (peut-être à raison) de précipitée, l'auteur nous invite à nous approprier le personnage et pourquoi pas à imaginer ce que sera sa vie par la suite. Tout du moins pouvons-nous essayer de nous représenter un monde sans rire ni pleur, sans joie ni désespoir. Peut-être pousserez-vous même la curiosité jusqu'à lire le Stabat Mater originel, chant liturgique dédié à la Vierge Marie qui, debout près de la croix du Christ, pleure la douleur de son fils.
Le travail de Boris Beuzelin est en tous points remarquable : une mise en couleur des plus sombres accompagne un trait vif et expressif pour se fondre dans un découpage classique mais efficace. L'ambiance qui ressort de ses planches convient parfaitement à ce récit présenté comme un polar qui a pour cadre les ruelles devant lesquelles vous passez peut-être tous les jours sans forcément y prêter attention. Ou ces quartiers déshérités que vous évitez soigneusement…
Les vieux titres n’ont généralement pas ma préférence car ils sont vites dépassés. Il faut surtout vivre avec son époque et être un peu dans le vent pour ne pas tomber dans la ringardise. De toute façon, j’estime que la jeunesse est un état d’esprit.
Ce thriller se voulait certainement novateur à l’époque avec une narration peu conventionnelle et des images chocs. Aujourd’hui, cette lecture m’a paru totalement ridicule car le récit est totalement décousu. Oui, c’est bien une œuvre de 2005 qui n’a pas dépassé l’épreuve du temps.
Un mot sur le dessin pour dire qu’il est à l’image de cette bd c’est-à-dire très dénué pour ne pas dire dénudé ou désuet.
Pour moi, pas d'hesitation, je deconseille...
Passons sur le dessin qui est franchement laid, mauvais.....pour en venir au scenario qui est sans interet, avec une profondeur psychologique proche du néant... L'auteur a du penser qu'en mettant des situations assez trash, cela pourrait renforcer l'interet, c'est raté..
Bref mauvais album
J'ai été assez dérangé par cet album. Je ne sais pas trop si j'ai aimé ou pas en fait ... J'ai trouvé le scénario plutôt bien écrit et bien pensé, plutôt entraînant. Mais le tout reste assez glauque et le dessin est bien adapté à la chose, c'est le moins qu'on puisse dire.
En tout cas un album intéressant, ça vaut le coup de jeter un oeil pour se faire sa propre opinion je pense.
Personnellement je ne regrette pas mon achat, même si je me suis retrouvé un peu surpris et quelque peu piégé par l'album (mais peut être est-ce le but ?)
Petite note pour les collectionneurs : l'album a été tiré à "seulement" 5000 ex.
Album très surprenant qu'il est assez difficile de conseiller ou de déconseiller. Tout est baser sur les sentiments d'un photographe de police. Au début de l'histoire le "héro" ne ressent absolument rien est petit à petit il va commencer à ressentir différentes choses. C'est assez intéressant mais ça ne m'a personnellement pas vraiment passionné.