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Alix Senator 8. La Cité des poisons

07/01/2019 5369 visiteurs 6.0/10 (2 notes)

L a perte de Kephren a endeuillé Enak, Titus et Alix. L’empereur Auguste confie néanmoins une nouvelle mission à ce dernier. Les trois compagnons se rendent alors dans la cité de Pétra, en Nabatène. Le roi de la province, Obodas, s'emploie à festoyer et délègue volontiers les rênes du pouvoir à son ministre, Syllaios. Celui-ci fomente d’ailleurs un coup d’État, afin de rendre officielle cette situation instable et hypocrite. Pour mener à bien son projet, il demande l’aide de Rome et sollicite Alix. Mais le sénateur exige une contrepartie qui ne convient pas au conspirateur. Dans le même temps, Titus, fils d’Alix et fiancé de Camma, voit en Alexandre, rejeton de Syllaios, un dangereux rival amoureux. Chacun trouvera chez Babalat, marchande de poisons et de potions en tous genres, de quoi réaliser ses désirs : un philtre d’amour, une poudre d’invocation ou une substance pour chasser.

L’épisode porte bien son titre, car les règlements de compte se font via une série d’empoisonnements, avec ce que cette pratique a d’imprécis et de non maîtrisable. La légitimité du tandem Valérie Mangin (scénario) et Thierry Démarez (dessin) n’est plus à commenter. L’esprit de Jacques Martin est respecté, l’esthétique est soignée et la narration est de qualité. Le visuel de l’album est superbe, ravissant le regard sur les intérieurs comme les extérieurs, les perspectives profondes ou les gros plans, le mouvement des personnages aussi bien que l’aspect des objets. La colorisation de Jean-Jacques Chagnaud est également irréprochable. L’art des ombres, des textures et des nuances est maîtrisé avec brio.

C'est du côté de l’intrigue que naît un reproche lié à un manque de dynamisme et d’originalité. La conquête des royaumes voisins, les projets de vengeance ou la rivalité amoureuse sont des motifs usés jusqu’à la corde. Plus d’audace et d’action auraient servi indéniablement La Cité des poisons. Reprendre la série de Jacques Martin, faire de son héros un homme mûr, c’est se donner la possibilité de dépasser le carcan mis en place par le créateur. Oser explorer des nouvelles contrées, bousculer les personnages et leur public, ce n’est pas être irrévérencieux. Le tome 9, Les Spectres de Rome, semble déjà écrit. Mais pour les éventuels suivants, les auteurs pourraient se souvenir que Les Aigles de Rome et Murena sont entrés dans le paysage de la bande dessinée depuis plusieurs années et que la représentation littéraire ou graphique de l’antiquité romaine a fortement évolué.

Par F.Houriez
Moyenne des chroniqueurs
6.0

Informations sur l'album

Alix Senator
8. La Cité des poisons

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Note: 3.5/5 (32 votes)

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L'avis des visiteurs

    yannzeman Le 13/04/2020 à 18:04:40

    Cet album est mieux que le précédent.

    Graphiquement, déjà, je retrouve le Démarrez que je connais. Son dessin est plus fouillé, moins flou, plus maitrisé, et ça change tout.

    Les personnages sont mieux maitrisés, et à défaut d'une histoire trépidante, j'arrive à suivre sans trop de souci.

    Ce n'est pas le souffle de la grande aventure, ni du niveau des "Alix" de Martin, mais enfin c'est une déclinaison intéressante d'une série phare de l'age d'or.

    Je regrette le rôle que l'on confie à Enak, qui n'est certes plus aussi "victime désignée" que dans la série classique, mais qui traine son spleen d'album en album, et c'est un peu pénible.
    J'aurais espéré un Enak plus joyeux, et plus adulte, au lieu d'aigri.

    Enfin, Alix n'est pas le personnage principal de cet album, c'est un peu dommage ; son fils est mis en avant, et l'histoire tient plus de la rencontre de la tragédie grècque et du vaudeville que d'un "Alix".

    Pas grave, j'ai quand même envie de lire la suite.

    Rouge Capitaine Le 31/05/2019 à 01:21:50

    Bon album : Dessins très beaux, couleurs magnifiques. La série Alix Senator sauve la série d'origine qui devrait cesser de changer d'auteurs et décevoir les lecteurs...
    Senator est une renaissance !

    kingtoof Le 04/12/2018 à 23:10:04

    Un album complet qui mélange diplomatie-géopolitique, intrigue de cours et rivalité amoureuse.
    Les dessins sont magnifiques, surtout les expressions des personnages.
    Bon opus aux limites de l'Empire romain.

    kurdy1207 Le 03/12/2018 à 08:45:46

    Certes le scénario n’est peut-être pas fantastique, mais l’intrigue est bien menée. Pas le temps de s’ennuyer entre les différentes cabales qui se montent et la jalousie du jeune adolescent qu’est le fils d’Alix. Les dessins sont plutôt bons dans cet album et Petra est magnifiquement représentée. Un bon tome 8 !

    kergan666 Le 02/12/2018 à 14:03:23

    bon, le scénario n'est pas fantastique mais il se laisse lire avec plaisir même s'il ne casse pas trois pattes à un canard.
    le dessin quand à lui est superbe avec des couleur parfaitement associées.
    c'est un plaisir de découvrir les cases une par une et les détails.
    la qualité du papier est également un plus car trop souvent les ceux utilisés pour les albums sont souvent trop brillants dans la production actuel.
    bref, j'ai bien aimé et je vais attendre le prochain tome avec impatience.

    TEDDY BULL Le 27/11/2018 à 11:12:50

    Voila notre vieil Alix toujours plus fatigué et lassé de vivre (s'il en marre de faire de la BD, qu'il se retire sur l'Aventin !), parti à nouveau en mission d'espionnage au service d'Auguste, en compagnie de son godiche de fils Titus et du lourdingue et grimaçant Enak (quelle poisse celui-là, il est plus collant que le sparadrap du Capitaine Haddock) : bon, ça ne fait pas un commando de choc, tout ça… Pas étonnant que les Nabatéens se gaussent de cette fine équipe! Cela dit, le scénario s'est un peu amélioré et surtout les dessins de Démarez et les couleurs de Chagnaud sont au top (beaux décors, grandes ambiances)!