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aris, milieu du XIXème siècle. Sorti des nombreuses filatures en vue de constats d'adultère, les affaires intéressantes ne se bousculent pas à la porte de la garçonnière de Stanislas Andrzej. Aussi, quand un jeune homme se présente à son domicile pour le supplier de retrouver sa petite sœur disparue depuis une dizaine de jours, le détective comprend qu'il y a là de quoi rompre sa monotonie. Assisté de son colocataire, il saisit l'opportunité en acceptant de bûcher sur ce dossier. Et ce qu'ils vont découvrir ensemble dépassera l'entendement.
La bande dessinée accueille un nouveau duo d'auteurs. Une équipe de « bleus » aux styles déjà très affirmés et qui, pour leur premier album, font preuve déjà de qualités hors du commun. Attention, talents !
Tout d'abord, il y a Alexie Durand qui a choisi pour cadre de ce thriller terrifiant une capitale française, qui après les grandes épidémies de choléra, est en pleine restructuration et modernisation dans bien des domaines : alimentation en eau potable, constructions de plusieurs édifices publics toujours en fonction et d'utilité à ce jour, approfondissement des connaissances médicales et évolution des techniques chirurgicales. Outre l'intérêt indéniable porté à une enquête solide et déconcertante, le scénariste privilégie, une fois n'est pas coutume pour l'époque, une attention toute particulière envers la défense des petites gens au détriment d'une aristocratie et d'une bourgeoisie qui continuent de se gaver de privilèges. Son binôme d'enquêteurs et la méthodologie utilisée afin d'aborder cette énigme ajoutent de l'engouement pour ce premier acte d'une trilogie où les frissons et le suspense sont garantis. Influence probable, Tyria Jacobaea rappelle Les Mystères de Paris, le roman-fleuve écrit par Eugène Sue ou encore les excellentes enquêtes de Hyacinthe et Narcisse Roquebère aux éditions de l'Atalante.
Pour évoquer le dessin de Sylvain Ferret, nul besoin d'aller bien loin. Sa couverture soignée et surtout très énigmatique est une invitation à s'engouffrer dans l'album. La publicité n'est pas mensongère puisque le lecteur est aussitôt happé par un tourbillon de cases superbes, toutes plus véridiques les unes que les autres. Cette agréable impression est vite confirmée par des seconds plans hyper réalistes : rues pavées à se tordre une cheville, carrosses qui incitent à la ballade ainsi que des bâtiments religieux à faire pâlir d'envie n'importe quel ecclésiastique. À cela, il faut ajouter un souci prononcé du détail, des cadrages variés, et une colorisation qui alterne le clair et le froid. Enfin, pour amplifier le suspense lorsque la tension monte de plusieurs crans et que l'action s'emballe, l'illustrateur a su poser un encrage beaucoup plus vif et des prises de vue qui sortent de l'ordinaire.
Scénario incisif, dessin envoutant, tout est réuni pour tenter de percer les nombreux mystères laissés en chemin et qu'il plaira d'élucider en lisant la suite.
Cet avis porte sur l'ensemble de la série (les 3tomes) que j'ai lu d'une traite.
C'est bien la première fois que je mets "zéro" à une série/un album, mais là, je n'ai pas, mais alors vraiment pas aimé.
J'ai été sensible au tome 1 qui pose bien les bases d'une aventure hors du temps et technologique (j'ai apprécié les noms en références aux grands savants du début du 20ème siècle!). Un peu l'atmosphère de la série 1800 et de ses Sherlock Homes.
J'ai décroché au milieu du tome2 et ensuite je n'ai fait que lire les textes rapidement. Honteux de moi, je suis revenu sur ce second opus que j'ai essayé de relire mais je n'y suis pas arrivé n'y trouvant aucun intérêt.
Ne renonçant pas, j'ai plongé avec espoir dans le tome 3, mais je m'y suis noyé et ennuyé. Je n'ai rien compris. Rageant :(((
Flash back ...
Mon libraire préféré, qui m'a fait découvrir tant de pépites, me conseille cette série à laquelle je n'accroche pas graphiquement. J'hésite longtemps, au point que les 3albums sont sortis lorsque je me laisse tenter et achète le tout.
Si le scénario est intéressant, c'est la manière dont il est traité, tant dans l'histoire que dans le dessin qui m'ont déçu (et même mis en colère car acheter 3albums sans tirer plaisir d'aucun des trois, ça rend triste car l'argent pour les acheter, il faut le gagner ...).
En fait, ça m'a rappelé (c'est juste une image!) les repas de famille bien lourds avec tonton André qui raconte ses histoires en passant du coq à l’âne et nous on essaye de suivre mais on ne comprend rien. Et puis, au fil des verres et des plats, la diction de tonton André devient de moins en moins claire et plus il parle, bah ... moins on comprend. C'est un peu l'effet que m'a fait cette série.
C'est rageant! Oui!!! Et bien voici pourquoi, vu de moi:
1) Les dessins sont majoritairement très sombres. Désolé, mais je n'ai pas des lunettes de vision de nuit greffées sur mes cristallins. Par moment, on en arrive à ne pas comprendre ce qui se déroule. D'ailleurs, j'ai plus appris/compris sur l'histoire du tome 2 lors du résumé en introduction du tome 3 (initiative appréciée, merci!) qu'à la lecture de l'album! C'est quand même un comble
2) Justement, entre la difficulté à voir qui est qui dans les planches trop sombres et un scénario qui passe du coq à l'âne sans nous donner le fil d'Ariane pour suivre, on ne comprend pas où veulent nous emmener les auteurs.
3) J'ai gardé le plus pénible (vu de moi) pour la fin : la multiplication des dessins par page. J'en ai compté jusque 18 et à part quelques "à-plat" c'est facilement une dizaine de dessins par page comme si les auteurs n'arrivaient pas à nous transporter dans leur univers et multipliaient les dessins (sans forcément de valeur ajoutée) et les efforts en besogneux (il faut reconnaître leur travail) pour tenter de nous raccrocher. C'est physiologiquement épuisant et, désolé, moi ça a été l'inverse : j'ai laissé tomber.
4) La fin (dont la post-face du tome2 à laquelle je n'ai rien compris et dont je n'ai pas vu ce qu'elle apportait), la fin donc m'a laissé d'une part totalement indifférent car je n'ai absolument rien compris aux 12dernières pages et d'autre part un peu en colère car j'ai eu le sentiment qu'on se moquait de moi, lecteur et surtout client passionné qui consacre une partie non négligeable de son budget loisir âprement gagné à l'achat de BD. J'espérais que l'épilogue m'apporterait la lumière. Non! C'est juste une énigme de plus à laquelle je n'ai trouvé aucun intérêt.
Bref, vous l'aurez compris : je n'ai pas apprécié cette série! A vous de vous faire votre opinion. Mais si, comme moi, votre premier ressenti en feuilletant ces albums est dubitatif : passez votre chemin.
PS à l'attention de mon libraire favori : Non, je ne vous en veux pas, vous m'avez fait découvrir tellement de belles choses :)
C'est une bd dont le traitement est assez intelligent dans un milieu proche de Sherlock Holmes, Frankenstein et Jack l'éventreur pour ne citer que quelques références. Il y a tout un mystère autour d'affaires de meurtres de jeunes femmes à élucider dans le Paris de 1858 qui reste uchronique.
Le dessin est assez détaillé avec des décors particulièrement réussi. Il concourt à créer un climat d'ambiance assez mystérieux bien qu'ancré dans une réalité historique. Il est vrai que la couverture ne laisse pas indifférent.
Malgré toutes ces qualités objectives, j'avoue avoir été un peu saoulé par tout ces effets de style. Il manque une véritable adhésion à nos deux héros qui douvent démêler tous les fils de cette enquête les menant à une horrible machination. Cependant, je reconnais que pour un premier titre, les jeunes auteurs s'en tirent plutôt pas mal. Cela trouvera son public.
Le dessin extrêmement précis est un vrai régal pour les yeux et le scénario, qui mêle efficacement polar et fantastique, tient bien en haleine. L'ambiance macabre de l'histoire, des lieux inquiétants et morbides (cimetière, morgue, catacombes ...), une palette de couleur alternant entre le terne et le sombre ... tout concourt pour créer un climat pesant, rendant la lecture particulièrement prenante. Un premier tome irréprochable, qui donne bien évidemment envie de lire la suite.
Pour ce premier volet, toute l'originalité est ce sublime parallèle avec Thérèse Raquin lors de la visite de la morgue de Paris. J'ai été scotché lorsque je suis tombé sur ces planches.
Le dessin est époustouflant tout comme la couverture qui donne vraiment envie de lire ce qu'il y a à l'intérieur.
Le scénario est très bien monté. Je recommande. Bravo aux auteurs. Mais gare à la suite...
Une excellente BD très prometteuse aux ambiances Steampunk très réussies.
Tout, absolument tout est maitrisé. Cela commence par une somptueuse couverture qui donne tous de suite envie d’aller voir plus loin, et se poursuit par une histoire qui mélange habilement l'enquête policière avec le thriller et le fantastique.
Le scénario est très bien construit et nous tiens jusqu'à la fin en laissant son lot de mystères et de questions pour la suite.
Le dessin est quant à lui absolument magnifique avec une mise en couleur terne et angoissante teintée de vert, de rouge et de gris.
Sylvain Ferret à fait un travail époustouflant sur le découpage, le cadrage et les prises de vue. On peut admirer une case dessinée dans le reflet de l'eau, une autre dans le reflet d'un œil, ou encore une à travers le trou d'une serrure. On peut contempler des scènes vues du dessus, des plongées ou contre-plongées captivantes. Il y a également plusieurs pages ou on voit les personnages dessinés plusieurs fois sur le même plan, comme pour suivre leur évolution dans la scène... Bref beaucoup de bonnes idées et de nouveautés qui donnent à l'histoire une dimension presque réelle.
Pour couronner le tout, l'album peut se découvrir en réalité virtuelle grâce à l'application développée par Delcourt-Soleil. Il suffit de scanner les pages pour y découvrir des bonus (pages en noir en blanc, dessins inédits, animations...).
Pour leur premier album, les auteurs ont fait les choses en grand et nous ont livré un travail irréprochable.
On en redemande.