S
uite au décès de son grand-père, un éminent chef d’orchestre, un trentenaire travaillant en Écosse revient précipitamment au Brésil dont il est originaire. L'ombre du patriarche a plané sur son enfance avant que leur lien ne s’étiole.
Quand il rejoint la vaste propriété familiale - aussi imposante que son illustre parent, il est littéralement rattrapé par le passé suite à une chute. Retourné à l’âge où il séjournait dans l’ancienne plantation, ses camarades de jeu resurgissent, suivis de leur cortège de souvenirs et secrets refoulés. Voilà le héros embarqué dans une odyssée fantasmatique, empreinte de symbolisme, qui lui apportera – tout comme aux lecteurs et lectrices - fort peu de réponses pour beaucoup de mystère. Impossible de ne pas penser à Alice au pays des merveilles, lors de cette aventure surréaliste et parfois menaçante, presque psychanalytique et très (trop ?) dense, où la frontière entre rêve, inconscient et réalité s’efface… Un sentiment d’étrangeté oppressante bien rendu par un dessin qui flatte l’œil : un noir et blanc doux, nuancé de gris et aux contours flous.
Cependant, cette influence très présente, une trame au goût de déjà-vu empêchent La légende du coucou de se démarquer malgré l’univers séduisant développé par Willian Wagner : un récit qui laisse dans l’expectative, mais rend curieux de ses autres titres, non traduits pour le moment.
C'est une oeuvre beaucoup trop longue qui se perd dans des métaphores ésotériques. Le thème est celui de la crise de la trentaine et du retour vers l'enfance suite au décès du grand-père.
Il y a des effets de style pourtant réussi ainsi qu'un graphisme tout à fait convenable. C'est la première publication de cet auteur brésilien en France. Il a connu un important succès dans son pays en remportant de nombreux prix.
Une oeuvre mi-poétique, mi-onirique qui souffre d'une certaine longueur et construction dans le scénario. Reste que tout n'est pas à jeter mais cela ne m'a pas convaincu au final.