« L’histoire illustrée de l’Olympique de Marseille » est-elle une bande dessinée ? Des personnages encrés s’expriment dans des phylactères, des planches reprennent des phases de jeu. Dessins, bulles, découpage, séquences, voilà une question réglée.
Cet album est avant tout une formidable source d’informations livrées par Jean-François Pérès, depuis l’origine du club jusqu’à la saison dernière. Sur une douzaine de décades et trois cents pages, pour son quatrième ouvrage consacré à l'institution phocéenne, il relate les épopées, les trophées (nationaux, nombreux ; européen, unique, « à jamais les premiers »), les classements ordinaires, le passage en D2 (avec redoublement). Dans cette énorme boîte de madeleines, il y a aussi les joueurs, innombrables, ceux qui ont écrit la légende comme ceux dont on avait oublié qu’ils avaient porté la tunique blanche.
Même exhaustivité du côté des officiels, dirigeants - marquants, sans éclat ou carrément fantoches – ou techniciens, la quantité d’entraîneurs ayant fréquenté le banc marseillais restant impressionnante, du stratège reconnu guidant ses troupes à des titres au fusible éphémère en passant par ceux qui sont arrivés / partis / revenus / re- / re-re-… Des entretiens avec des figures emblématiques (JPP, Deschamps, Di Meco entre autres) évitent le sentiment de monotonie cadencée propre à l'exercice.
Si le premier regard conduit naturellement à saluer la richesse et la précision factuelle de l’approche, les textes, sans être incendiaires, réservent quelques piques bienvenues. Côté graphique, Christopher (Les filles, Love song) aligne les trombines, majoritairement reconnaissables, et grave quelques actions ponctuées par des buts mémorables le temps d'arrêts sur images statiques par nature.
Il se passe toujours quelque chose dans ce club, que les résultats soient là ou pas. Pour le fan de l’OM, où qu’il habite, ce livre est un excellent moyen pour passer en revue ses souvenirs de Vél’ et d’ailleurs, de vibrer à nouveau et a posteriori, de louer, de blâmer et de railler aussi. « Aux Armes… ».
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