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rsène Lupin est fauché. Il a investi des sommes importantes dans la peinture canine (délaissant du coup des croûtes signées Pablo Picasso et Joan Miro) et les factures s’accumulent. Pour se renflouer, il compte aider Kovalski, un faussaire de génie, à s’évader de prison. Les gars de Mariani y ont malheureusement pensé avant lui. Les gangs s’affrontent dans les rues et les entrailles de la capitale pour mettre la main sur l’artiste délinquant.
Marc Lizano s'inspire des Douze Africaines de Béchoux de Maurice Leblanc. Le scénariste n’en est pas à sa première adaptation de l’œuvre de cet auteur ; il s’est déjà mesuré à L’Île aux trente cercueils, un roman qu’il a adapté de façon assez classique. C’est tout le contraire dans Cash-cash à Paname où le gentleman-cambrioleur est modernisé. Congédiant monocle et chapeau haut de forme, il propose un récit enlevé qui se déroule à toute vitesse. Il vise de toute évidence à séduire un public jeunesse et il tire bien son épingle du jeu. Cela dit, le lien avec l’univers de l'écrivain se révèle ténu.
La volonté de plaire aux enfants se manifeste également dans le coup de pinceau de Joël Legars. Ce dernier adopte une esthétique très proche de celle de Trondheim : Arsène prend la forme d'un chat noir, sa domestique porte la tête d’un oiseau et l’inspecteur Béchoux celle d’un chien. Il n’y a pas que les faciès animaliers qui rappellent le travail du patron de l’Atelier mastodonte ; les illustrations ont ce petit côté à la fois figé et dansant qui se retrouve dans Lapinot ; une gestuelle improbable ou encore des voitures suspendues quelques centimètres au-dessus de la chaussée, un peu comme dans les dessins animés. Les joyeuses couleurs d’Anna Conzatti contribuent elles aussi au dynamisme de l’entreprise.
Le plus grand des voleurs est dépoussiéré, mais est-ce toujours lui ?
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