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ernier baroud pour Pierre Loutrel et ses complices. La paix et une certaine normalité revenue dans la République, ces voyous retournent aux « affaires » en ciblant particulièrement les convoyeurs de fonds et les bijouteries. La fête ne durera pas longtemps, car la police a décidé d’utiliser les gros moyens pour mettre un terme aux agissements criminels de l’ennemi public numéro un.
Rodolphe et Gaël Séjourné clôturent avec élégance À la vie et à la mort !, triptyque retraçant la vie tumultueuse de Pierrot le fou. Comme dans les autres tomes de la série, ce troisième album regarde vers le passé et retrace des étapes qui ont mené le meurtrier à son trépas. Petite nouveauté, la narration lorgne également vers les années qui ont suivi la mort du gangster. En effet, le scénariste n’a pas oublié le reste de la bande et détaille le devenir de cette brochette de malfrats. Il élargit ainsi son propos et dresse un portrait plus général du monde interlope français des années trente et quarante, une génération traversée par la Guerre et l’Occupation. Soigneusement réalisé et s’offrant même quelques petits clins d’œil au cinéma et à la littérature de l’époque, l’ouvrage s’avère efficace et agréable à parcourir. Également positives, les couleurs chaudes et très bien dosées de Jean Verney renforcent l’excellente atmosphère générale de cette biographie.
Morts ou vifs ! À force de jouer avec le feu, on finit par se brûler. Pierrot le fou aura marqué les esprits de son temps et particpé à définir un archétype culturel encore largement en usage aujourd’hui.
Ce dernier volet est toujours aussi bon, le graphisme toujours une belle réussite et la manière choisie par Rodolphe pour conter l’histoire de Pierrot le fou captive de bout en bout.
Il est indéniable que Pierre Loutrel a une certaine dose de courage. Forcer les contrôles de police pour porter secours à ses compères encerclés par la police et l'armée ce n’est pas donné à tout le monde.
Après la bêtise et/ou la malchance va mettre fin à la furie Pierrot le fou. Suite au braquage d’une bijouterie il va lui-même se tirer dessus en rangeant son revolver dans son pantalon. Cela lui sera fatal. Ses amis vont l’enterrer, ni vu ni connu, sur une petite île de la seine près de Limay faisant croire ainsi à la police qu’il est toujours vivant.
La suite de la BD raconte comment un à un les anciens complices vont se prendre dans les mailles des filets policiers. Trois ans après le décès, une ancienne connaissance de Loutrel dévoilera le pot aux roses à la police.
Au final, nous avons là un excellent triptyque !