A
près Mai 1944, le premier tome de Elle, voici qu'arrive en librairie le second, un beau jour de Juin 2005, soit une soixantaine d’année après les événements de la seconde guerre mondiale qui y sont relatés. Rappelons que Fanny Montgermont s'est vu décerner le prix ‘Décoincer la Bulle’ lors du festival d’Angoulême 2004 pour son premier album. Celui là même qui nous avait séduit par la pureté du trait, la poésie de l’histoire et la douceur des couleurs…
Elle nous conte les péripéties de Michelle, un ange sans aile. Cette énigmatique jeune femme à la beauté troublante est partie rejoindre Hippolyte, un résistant rennais, qui la croyait morte. Sans doute par amour pour lui, et par haine pour un autre homme, elle n’hésite pas à servir la Résistance ! Elle, qui n’est qu’une femme fragile, naïve et inconsciente, demeure un mystère pour le lecteur et le jeune homme.
Cette histoire d’amour quelque peu surprenante compte tenu de la situation, est douce et légère. Cela tranche avec l’aspect cruel de la guerre, cruelle et criminelle. Un ennemi toujours présent, dévoilé par instants, à coup de taches de sang. Comme dans les œuvres de Gibrat, à savoir Le Sursis et Le Vol du Corbeau, la guerre est à la fois toile de fond et personnage inhumain de l’histoire. Elle est le lien entre la haine et l’amour des personnages…
Fanny Montgermont est une auteur qu’il faudra suivre de près, tant la demoiselle est talentueuse. Pour Juin 1944, elle nous offre un dessin encore plus maîtrisé sans perdre la douceur, ni la légèreté de son trait. Elle y ajoute des couleurs empreintes de poésie pour nous faire partager une histoire utopique qui l’est tout autant. Certes, elle n’égale pas la référence en matière d’histoires d’amour sur fond de guerre, mais il faut bien avouer que ses débuts dans le monde du neuvième art sont plus que prometteurs !
Une jolie histoire se termine donc avec ce deuxième tome. Elle s’achève même sur un moment de grâce de Michelle, qui nous surprend et nous rassure aussitôt. Elle quitte alors notre champ de vision pour garder ses secrets, tout en ayant eu le plaisir de nous toucher à travers son récit… et la Musique des Anges. Alors, même si nous n'avons pas forcément toutes les réponses à nos questions, ne boudons pas notre plaisir.
Quel plaisir à lire cette BD pleine de contrastes où la poésie dégagée par le
dessin de Fanny Montgermont s'oppose à la réalité de la seconde guerre
mondiales.
D'autres diraient; quelques minutes de douceur dans un monde de brutes.
et en plus l'histoire est terminée en 2 tomes...