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ust married ! À peine le temps de célébrer leur union que Swänn et Säti, deux extraterrestres originaires de Näkän, une des planètes majeures de leur fédération, sont mobilisés par leur gouvernement pour aller épauler l'espèce humaine complètement dépassée par les bouleversements climatiques, et par conséquent, en voie d'extinction. Sur instructions hiérarchiques et au sein d'un gros contingent, le jeune couple est dispatché l'un et l'autre à l'opposé du globe. La question est de savoir comment ils vont être accueillis. L'embarquement est immédiat.
« L'humanité s'éteint, mes frères, mes sœurs... » - Message diffusé sur les radios.
Fred Duval (Carmen Mc Callum, Travis et Hauteville house) en visionnaire alarmant, anticipe sans prendre véritablement de risques sur ce qu'il pourrait bien advenir d'une Terre, laquelle, à force d'être malmenée par des civilisations insouciantes et irrespectueuses, pourrait bien finir par rendre l'âme. Partant de ce principe presque inéluctable, à l'inverse des clichés habituels et des idées reçues, l'auteur met en scène des "nakaniens" pacifistes dont les seules préoccupations et motivations ne sont pas l'envahissement et encore moins l'hostilité, mais plutôt l'apport d'une aide et le sauvetage des populations terriennes en périls. Renaissance appuie là où ça fait mal puisque l'accent est mis sur une confrontation abrupte, qui une fois de plus et sans aucune exagération, souligne la stupidité et l'agressivité de l'espèce humaine. L'autre originalité du scénario réside dans la narration qui est faite par les deux acteurs et leurs congénères, ce qui permet au lecteur d'apprécier leur culture et mode de vie, ainsi que de prendre également le recul nécessaire pour analyser les événements dramatiques décrits.
L'album s'ouvre sur des couleurs éclatantes assises sur des décors variés et envoutants. Mathieu Ménage dit «Emem» (Carmen Mc Callum, Jour J) semble par endroits avoir négligé quelques détails qui auraient donné un peu plus d'envergure à ses planches, notamment sur certains arrière-plans. Dommageable également, le manque de forme singulière des étrangers venus à la rescousse, et dont l'apparence physique est semblable à l'espèce humaine. Néanmoins, que ce soit à travers l'univers martien ou celui du monde ravagé par les éléments, bien secondé par Fred Blanchard en charge du design, le graphisme demeure très plaisant à parcourir et procure un indéniable dépaysement visuel.
Les déracinés, premier acte d'une trilogie, se contente d'une bonne entrée en matière, mais aura besoin de rebondissements pour étoffer sa trame et susciter davantage l'engouement.
2084. L'Humanité est en voie d'extinction. En cause : l'épuisement des ressources naturelles, de multiples catastrophes climatiques d'ampleur mondiale, plusieurs conflits destructeurs de civilisations entre elles ainsi que la traque mortelle de l'espèce humaine par des IA qui se sont émancipées et sont devenues totalement indépendantes. C'est le moment que choisissent plusieurs races extra-terrestres pour débarquer sur Terre et sauver encore ce qui peut l'être. Mais tout ne va pas se passer comme prévu ...
Etant friand de récits de SF, et notamment de récits d'anticipation qui donnent une vision très sombre et pessimiste du devenir de l'Humanité, le synopsis de cette série m'a immédiatement attiré. La lecture de ce premier opus m'a totalement emballé : le scénario tient toute ses promesses et les dessins sont très réussis (mention spéciale aux décors de mondes extra-terrestres).
Problématiques écologiques, enjeux politiques forts et questions morales (notamment celle sur l'ingérence) jalonnent constamment le récit, qui n'oublie pas non plus de nous proposer des séquences d'action bien tendues et plusieurs passages forts émouvants. Du grand art !
(note=8, très bien)
Un album de SF dystopique bienvenu.
Les Humains sont empêtrés dans les problèmes écologiques et géopolitiques, la survie de la Civilisation est menacée. À des années-lumière de là, une assemblée extra-terrestre, similaire à l'ONU, vote l'envoi d'une force d'intervention.
Le scénariste parvient à montrer l'ampleur des enjeux politiques et écologiques, tout en se limitant a quelques personnages principaux. On évite ainsi le récit-choral où le récit est noyé sous les points de vue. Les personnages ne sont ni manichéens ni caricaturaux.
Le propos "adulte" est servi par un dessin réaliste et détaillé, qui ferait penser à un reportage de guerre.
A vrai dire, le scénario est assez intéressant avec ces extraterrestres qui décident afin de nous rendre visite en 2084 afin de sauver la Terre d'une destruction programmée à cause des guerres et de l'épuisement des ressources.
Il est vrai que la motivation des aliens ressemblent à s'y méprendre au film Premier contact réalisé par Denis Villeneuve. Par ailleurs, on est assez proche de Christophe Bec et de son Prométhée sur un thème finalement assez similaire avec une même mise en scène concernant l'apocalypse. Bref, aucune originalité à l'horizon ce qui est bien dommage.
Une bonne partie de l'album se passe sur la planète extraterrestre où l'on suit les aventures amoureuses de Swann et Satie. Oui, on est bien du côté de chez Swann et c'est plutôt exotique. On remarquera une touche à la Luc Besson et de son dernier bide Valérian concernant la planète plage. Encore une fois, on emprunte des univers par ci et par là.
Bref, je ne ferai pas dans la complaisance pour louanger ce qui est guère mon style. Il faudra vous y habituer. Reste néanmoins une couverture assez accrocheuse avec un graphisme assez convaincant.
Dialogues vulgaires et bons sentiments dégoulinants ne donnent pas un très bon mélange ... il y avait pourtant de la matière à exploiter !
Fred Duval est le grand Manitou de la SF d'anticipation. Depuis des années il propose régulièrement des ouvrages et des séries qui sont toujours rattachées à l'histoire ou au principe même de l'anticipation et de son "et si...". Uchronies, dystopies, anticipation sont des variantes d'un principe: utiliser des variations pour parler d'aujourd'hui.
C'est ce qu'il fait dans sa nouvelle série (courte) avec le dessinateur de la saga Carmen Mac Callum, le talentueux Emem (qui a remplacé Gess, dessinateur d'origine). La couverture vraiment réussie et intrigante a beaucoup fait parler d'elle et la communication efficace (avec une couverture au texte "extra-terrestre" par exemple) donne très envie de savoir ce que sont ces extra-terrestres.
Le travail de préparation graphique est conséquent. Ce n'est jamais évident en SF tant le mauvais goût et le déjà-vu peuvent très vite pointer le bout de leur nez... Ici pas de faute de goût même si le choix assez classique d'un univers E.T. très coloré peut paraître facile. Le projet étant une BD SF grand public les auteurs n'ont vraisemblablement pas cherché à déranger mais plutôt à assurer un design classieux, aidé par la jolie patte du dessinateur. Le plus intéressant visuellement repose sur la science des visiteurs et notamment les vaisseaux asymétriques.
Le grand intérêt de cet album est de nous proposer à la fois une inversion (les humains sont colonisés en tant qu'êtres inférieurs) et une projection de l’interventionnisme onusien et occidental sur notre monde actuel. Dans une Terre dévastée par les catastrophes climatiques issues (on ne suppose) de l'action débridée du capitalisme industriel et mercantile, une civilisation supérieure vote l'intervention (dans le cadre d'un protocole très stricte), afin de sauver la civilisation humaine car elle dispose d'un élément particulier qui pourrait enrichir toutes les espèces: la capacité artistique des humains. Ce premier tome est très linéaire bien qu'il superpose l'intrigue en cours avec un long flashback expliquant comment le protagoniste extra-terrestre en est venu à participer à ce corps expéditionnaire.
Le contexte planétaire est très proche de l'univers pessimiste et cynique de Travis/Carmen Mac Callum. Deux familles humaines seront les témoins de l'intervention et aux premières loges des écueils d'une préparation naïve. Duval touche là les déboires des interventions américaines mal préparées en mode "zéro morts" et où la violence basique à l'arme blanche peut remettre en cause l'armée la plus moderne en attaquant au moral. Malgré leur supériorité scientifique et technique absolue, les envahisseurs doutent de la pertinence de leur arrivée, de l'accueil sombre qui leur est réservé malgré leur pacifisme affiché... On ne peut forcer une population malheureuse à être secourue. C'est en substance cette constante que Fred Duval nous rappelle avec cet album hautement politique qui donne envie de connaître la suite.
Lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2018/11/14/renaissance-les-deracines
Une nouvelle série de science-fiction très prometteuse qui casse les codes du genre, puisque ce sont nos amis extraterrestres qui viennent de Nakan à la rescousse de La Terre qui est mourante.
Après une introduction et une présentation du contexte coté humains puis coté Nakan, c'est la rencontre des 2 et le début des événements qui conduiront vers le fil directeur de cette trilogie.
Je trouve l'ensemble bien construit et très prenant. On s'intéresse et on s'inquiète vraiment du sort de La Terre car, nous lecteurs, y sont avant tout habitants.
Coté dessins, une magnifique couverture d'album, et des planches soignées, détaillées et magnifiquement mises en couleur que ce soit coté Terre ou coté Nakan.
Je pense que la suite sera à la hauteur de ce premier tome.
J'apprécie vraiment toutes ces petites séries de 3 ou 4 tomes qui voient le jour et qui souvent (du fait d'un nombre d'albums limité) vont à l'essentiel et s'en retrouve relativement bien construite et intéressante.
Un très bon album servi par de bons dessins", le résumé de kurdy1207 est tout à fait approprié.
Vous aimez la BD de science fiction ? A lire d'urgence !
Une des meilleures séries de SF de ces 10 dernières années.
Des extra-terrestres qui viennent au secours des terriens, l’idée est plutôt bonne. Mais voilà, les hommes ne font pas confiance aveuglément à ces sauveurs venus de l’espace (on ne se fait déjà pas confiance entre nous…). Ces chers E.T. veulent pacifier la terre et tout ce que nous pouvons leur souhaiter c’est… bon courage !
Nous avons là un très bon album servi par de bons dessins. J’espère que la suite sera du même niveau.
J'ai un goût particulier pour les couvertures et celle-ci parle a mon âme d'amateur de SF.
Un bon tome d'introduction, une dose d'humour agréable (le co-pilote, l'IA de la voiture...).
Un récit original qui pour une fois fait l'inverse de l'habituel, l'invasion extra-terrestre est salvatrice.
Les thèmes le sont un peu moins mais parsèment subtilement l'album sans nuire au récit.
Dessins et couleurs réussit (bien que j'ai un peu de mal sur les visages mais rien de gênant). La partie sur la planète Alien est au contraire une force de l'album.
De la SF humaniste et j'attends la suite !!!
Espérant ne pas être déçu.
Je ne poste généralement pas d'avis, ne me sentant pas forcément légitime, mais au vu de ma lecture et des avis précédent dans lesquels je ne me retrouve pas (sauf celui de biggyjay) je me devais de rapporter mon opinion.
Concernant le scénario, je l'ai trouvé bon. Le point de vue croisé entre deux civilisations rappelle les débats moraux/sociaux sur l'ingérence. J'ai apprécié le temps laissé à l'installation des personnages pour qu'on s'y attache.
De plus, le petit Cliff de la fin sur un 3e camp rend les choses beaucoup plus intéressantes.
Coté dessin, le style d'Emem m'a beaucoup plu, les personnages sont de bonne facture, les décors superbes et on peut voir la précision dans les traits.
Seul petit bémol, la couleur que je trouve parfois très à propos et servant le dessin, et parfois un peu moins "fignolée". C'est je pense, là où le dessinateur peut encore progresser.
Je suis prêt pour un T2, un T3, et plus encore.
Cet album m'a plu un peu parce que j'aime la science-fiction mais je vais le considérer pour l'instant comme une introduction qui, je dois le reconnaître, ne m'emballe pas trop. C'est fade, il y a quelques très belles planches et outre des incendies et une invasions d'extra-terrestre gentils, il ne se passe pas grand chose. Les idées véhiculées qu'on y retrouvent commencent sérieusement m'énerver et elle gâchent à mon goût beaucoup dans cette BD. Je n'ai malheureusement pas confiance dans la suite de cette série. Une autre sortie de ce mois, assez parallèle sur le thème m'a beaucoup plus enthousiasmé.
Un album qui pourrait être intéressant si on passait sur le discours un peu mièvre, recyclage de bons sentiments repris des leçons de morales les plus maladroites du cinéma américain : "il faut que les gens s'aiment" ("le cinquième élément"), "il faut aimer la nature" ("Avatar"). Au final, le plus intéressant ce serait, non pas ce qui se passe sur Terre, mais plutôt ce qui se joue en coulisse d'un point de vue politique, côté extraterrestre. Espérons que les deux albums suivants en montreront plus car là on passe de "ça discute sur la possibilité d'une intervention" à "bonjour les terriens, nous sommes Renaissance". La première intervention qui aurait pu avoir un lieu un siècle auparavant titille aussi ma curiosité et serait un bon pendant d'un point de vue du débat sur la décision d'intervention (pourquoi non il y a un siècle ? / pourquoi oui aujourd'hui ?). Une bonne idée de base mais, pour l'instant, moyennement exploitée.
tout d'abord bravo pour la couverture que je trouve belle et accrocheuse.
ensuite, la vision de ces extraterrestres plus proches de ceux que l'on voit dans la série sillage que dans la guerre des mondes est sympathique.
les couleurs et les dessins sont très correctes et plaisant.
cette vision de la terre dans u future proche est assez réaliste et dans l'ordre du possible.
le seul petit défaut pour moi se situe au niveau des dialogues que je trouve relativement peu adaptés.
en effet la manière de s'exprimer des extraterrestres est trop humaine, trop proche des soldats dans les films américains.
c'est juste un ressenti mais c'est la seule chose qui m'a réellement déplut.
sinon, c'est un très bon début de série.
vivement le prochain
À l’inverse du lecteur ayant rédigé la critique précédente, j’ai adoré cet album car il est très bon. À plus d’un titre, d'ailleurs.
Tout d’abord, le récit est original. L’invasion d’une Terre mourante vue par des extra-terrestres. Tout un programme ! Au rayon des points positifs (et pour défaire les propos du critique précédent), le background et les dialogues. Le background nous projette depuis notre époque et les dialogues si brefs soient-ils évoque sont en accord avec une époque future (et oui, on ne parle plus comme nos grands parents alors imaginez nos petits enfants). Il y a ensuite les Näkän, en qui je perçois une idée utopique de ce que pourraient être des humains (presque) parfaits. Vont-ils le rester ?
Autre point positif, le dessin. J’ai découvert Emem sur les deux cycles de Carmen McCallum qu’il a dessiné et durant cette période, son dessin s’est affirmé et sa maîtrise de la série aussi. Là, il est au commande d’une série 100% originale et c’est réussi. Fred Blanchard, parsème les cases de ses créations et personnellement, j’en redemande.
Voilà la critique d’une série qui s’annonce, pour moi, d’un très bon niveau comparable aux meilleurs comics indés.
Avis aux 3 auteurs, vivement la suite !
Cela devient de plus en plus difficile de lire ces espèces de récits aux dialogues en "broken French", sans queue ni tête: franchement je n' ai pas accroché, c'est trop mal écrit ! Et on ne rentre pas dans l'histoire … Sans compter qu'il faut s'envoyer tous les détails de la cérémonie de mariage chez les extra-terrestres étalés sur 20 pages … De plus le dessin est un peu froid, avec un côté mal fini qui fait penser à certains comics indépendants US. Une question : mais que fait donc Blanchard dans ce trio, si ce n'est porter le café aux deux autres ?