A
lors qu’il vient d’être embauché par une société spécialisée dans la recherche sur les biotechnologies, Strig subit un accident à la suite duquel il est croisé avec une chouette et un matou. Du coup, il parvient à bavarder avec ces animaux et, de temps à autres, il se transforme en félin ailé. Cette nouvelle morphologie le met rapidement en contact avec d’autres hybrides. D’un côté, son patron, le Docteur Muroid, lequel contrôle une armée de rats, et de l’autre, des femmes et des hommes en partie félins, dont Cate, sa séduisante collègue de travail. Entre les deux clans, la guerre est ouverte.
La célèbre écrivaine canadienne Margareth Atwood est à la barre de cette entreprise. En préface de l’album, elle explique que, née en 1939, elle a grandi avec les comics. Une romancière consacrée qui se lance dans le neuvième art, voilà qui est intrigant. Le résultat n’est ni bon ni mauvais. Malgré son curriculum vitae impressionnant, la Torontoise n’a pas révolutionné l’univers des cases et des phylactères. Elle s’approprie le cahier des charges de la bande dessinée américaine : il y a des bons et des méchants, des savants mégalomanes et des gens ordinaires qui se réincarnent en héros. Les vilains sont clairement identifiés, les gentils sont davantage ambigus, après tout, ils dévorent les oiseaux. Au terme de ce premier tome, sur trois, le lecteur se demande tout de même de quoi il retourne avec ce récit qui n’est pas fondamentalement désagréable. Une des clés semble être l’amour que la Nord-Américaine porte aux croqueurs de souris ; les planches de ce projet parrainé par Nature Canada sont d’ailleurs émaillées d’informations sur ces bêtes, leur population, leur odorat, leur instinct de chasseur, etc.
Johnnie Christmas propose pour sa part une démarche étasunienne typique. Les illustrations sont bien faites, quoique plus efficaces qu’artistiques. Cela dit, il arrive, avec une certaine subtilité, à donner un faciès de chat à l’actrice de soutien, la face de rat de son supérieur se montre cependant caricaturale. Les décors sont quant à eux souvent sommaires, voire inexistants.
Un livre sympathique, mais le bédéphile croyait que l’auteure de La servante écarlate saurait faire preuve de davantage d’originalité.
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