E
n une vingtaine d’années, Étienne Davodeau est devenu la référence de la bande dessinée de l’humain. Aussi bien dans ses fictions que ses documentaires, les hommes et les femmes se retrouvent toujours au centre de la narration. Si l’histoire avec un grand H ne se souvient seulement de quelques épisodes majeurs et que d’une poignée de figures emblématiques, il préfère focaliser son attention sur les "Monsieur-et-Madame-tout-le-monde" ; toucher le réel, montrer et raconter le quotidien pour en faire ressortir le meilleur. L’auteur de Rural! comprend le monde à la hauteur du regard, là où le concret veut encore dire quelque chose.
Outre les albums classiques, la carrière de dessinateur de BD est également faite de récits courts. Participation à des collectifs thématiques, demande spéciale de la presse ou d’autres partenaires, Davodeau a eu l’occasion d’écrire de nombreuses nouvelles au fil des ans. L’avancée des travaux regroupe seize collaborations s’échelonnant de 1999 à 2013. Mini-reportages, travelogues plus ou moins autofictionnels, fables muettes et même une satire politique aux acteurs déjà oubliés, les genres et les propos sont multiples, mais portent tous un même ADN immédiatement reconnaissable.
Cerise sur le gâteau, les récits sont entrecoupés par des entretiens entre l’artiste et son éditeur, Claude Gendrot. Précisions sur l’origine de tel ou tel projet, démarche créative, petits « secrets » de fabrication et quelques remords, le lecteur a ainsi la chance d’appréhender l’envers du décor. Le procédé permet surtout de suivre l’évolution graphique et scénaristique du natif des Mauges.
À défaut d'une vraie nouveauté, L’avancée des travaux est un excellent recueil retraçant une vision artistique très claire malgré la variété des sujets abordés.
Non, désolé, j'ai lu par curiosité et soucis de varier mes lectures et ... je me suis bien ennuyé.
Cette production pseudo-intellectuelle qui fait florès nous éloigne, à mon sens, de la bande dessinée telle qu'elle se définit.
Avec le temps certains auteurs émergent et certains albums nous accompagnent tout au long de notre vie, il n'y a pas de place pour tout le monde dans cette arche de la BD.
Je n'aime pas trop quand les auteurs font de leur petits bouts de récits un album à part entière. C'est une démarche commerciale qui peut être risquée. Je dois reconnaître qu'en l'occurence, Etienne Davodeau (qu'on ne présente plus) s'en tire pas trop mal.
Au début de chaque récit, il y a un échange avec son éditeur. Cela commence d'ailleurs assez fort par une première histoire assez marquante sur l'écart entre l'extrême pauvreté et les riches qui ont un comportement parfois bizarre.
Bien entendu, il y aura du bon et du moins bon mais globalement, cela demeure assez intéressant. Les fans de l'auteur seront comblés car ils y retrouveront sa patte assez singulière avec des histoires parfois assez engagées.
Une oeuvre subtile qui constitue une petite parenthèse pour l'auteur.
16 histoires courtes et parfois très courtes. Certaines sont réellement jubilatoires, par exemple celle du patineur ou celle sur les jumeaux japonais... d'autres sont peut être un peu en dessous . Mais c'est aussi affaire de goût. Il faut dans tous les cas remarquer la capacité de l'auteur à imposer très rapidement ces microhistoires en quelques cases et donc à nous capter très rapidement. L'intérêt de l'album réside aussi dans la diversité des styles graphiques et des principes de narration, cela prouve pour ceux qui doutent qu'Etienne Davodeau est un auteur important.