L
orsque le papa de Max et Lily a quitté sa compagne, le couple s’est partagé la marmaille. Rapidement, la mère a entrepris de se nourrir d’antidépresseurs et le père de roucouler avec sa nouvelle flamme. Et les enfants dans tout ça ? Ah oui, les enfants… Eh bien ils font ce qu’on leur dit de faire. Mais voilà que les garnements entretiennent secrètement une correspondance. Leur objectif : réconcilier leurs géniteurs. Les choses ne se passent évidemment pas comme ils le souhaitent.
Bien qu’il soit à classer au rayon des livres jeunesse (il compte tout de même cent-vingt-huit pages), Les petites cartes postales gagnerait à être lu par ceux qui ont du mal à réaliser que fiston et fistonne ne divorcent pas en même temps qu’eux. Le texte est en grande partie constitué des échanges épistolaires entre les deux gamins qui écrivent leurs douleurs, alors que les adultes, aveuglés par leur bonheur (lui) ou leur malheur (elle), se montrent d’une insensibilité crasse. Le ton est réaliste ; si le lecteur tend l’oreille, il pourra pratiquement entendre les marmots zozoter. Une réserve, la finale fait un peu penser à celle d’un film moralisateur américain.
Le dessin de Cyrielle est à la fois simple et joli. Son style est de toute évidence influencé par le manga ; les personnages ont de grands yeux et le visage très rond, quand ils parlent leur bouche ressemble à une demi-lune blanche et quand ils pleurent, ce sont des hectolitres de larmes qui coulent. Les vignettes n’ayant pas de cadre, les illustrations dégagent une douceur qui tempère la dureté du propos. Les couleurs, souvent dans des tons pastel, vont dans le même sens.
Une bande dessinée que les mômes devraient prêter à leurs parents qui ne comprennent jamais rien.
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