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lympus Mons est le plus grand volcan connu du système solaire ! C’est aussi le site où Elena Chevtchenko pose - en 2026 - le premier engin habité sur Mars et découvre les restes d’un vaisseau spatial. Au même moment sur Terre, une équipe de plongeur d’Océan Pathfinder met à jour un artefact d’origine inconnue en mer Baltique. À plusieurs milliers de kilomètres de là, Aaron Goodwin est saisi de visions prémonitoires annonçant un cataclysme à l’échelle planétaire. Existe-t-il un lien entre tous ces éléments et si oui, quelle est sa nature ?
À première vue, Olympus Mons présente de grandes similitudes avec Prométhée. Un récit choral, des extraterrestres belliqueux, les mêmes flashbacks récurrents et une destruction probable de l’espèce humaine. Alors, qu’est-ce qui pousse le duo Bec-Raffaele, ainsi que Soleil Productions, à proposer simultanément deux séries - a priori - si semblables ?
Tout l’art de Christophe Bec consiste à partir d’une part de réalité pour développer son récit. L’énigme du mont Ararat d’un côté, la découverte d’Océan X dans le golfe de Bothnie de l’autre. De là, le scénariste de Sanctuaire tisse les fils d’un récit pluriel où se mélangent anticipation (et non science-fiction ou théories complotistes), fantastique et realpolitik, le tout pris dans une matrice narratrice où les incursions dans le passé historique mettent les événements présents en perspective. Pour rendre le tout plausible, à défaut de crédible, Stefano Raffaele propose un dessin réaliste qui crée parfaitement l’illusion, relayé en cela par la mise en couleurs de Digikore Studios qui participe grandement à l’immersion visuelle sur Mars l’ocre ou dans les fonds marins froids et bleus.
Proches sans être similaires, Olympus Mons et Prométhée jouent certes les variations sur un même thème, mais savent s’affirmer l’une indépendamment de l’autre…
Depuis le lancement de la série, cet album est pour moi le plus abouti et le plus intéressant. On y comprend enfin ce qu'il s'est passé que ce soit sur Mars, sur le Mont Ararat ou dans la mer de Barents. Toutes les interrogations et les Flash-back initiés dans les 3 premiers tomes trouvent dans celui-ci leur explication.
Les enchainements sont fluides, les rebondissements présents et les révélations troublantes.
On sent vraiment que le rythme s'intensifie et s'accélère.
Coté dessin, c'est la même chose. Il est énergique et offre de plus en plus de points de vue cinématographiques. Les doubles pages de l'Olympus Mons et du hangar 754, qui sont magnifiques, en sont le parfait exemple.
Il aura fallu du temps à travers les premiers tomes pour installer le contexte et l'histoire, mais avec celui-ci on peut dire qu’elle prend véritablement une tournure, à tel point qu'elle nous emporte avec elle et qu'on la dévore d'une traite, en nous laissant une furieuse envie de découvrir la suite.
L’histoire prend du volume avec ce quatrième tome.
J’aime beaucoup l’idée de deux mondes extraterrestres qui viennent batailler dans notre système solaire. L’homme avec sa technologie balbutiante (à l’échelle cosmique) est comme un enfant dans un affrontement d’adultes.
Le dessin est le seul point un peu gênant dans cette série. D’album en album il ne s’arrange pas et on a vraiment l’impression que c’est exécuté à la va vite. Mais comment pourrait-il en être autrement avec tous les albums dessinés par Stefano Raffaele. Il y a un manque flagrant de précision dans les visages des personnages. Dommage, car je suis certain qu’en prenant plus son temps M. Raffaele pourrait nous montrer tout son talent.