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ar la fenêtre de sa villa, François Manzini regarde l'incendie qui ravage, non loin, une partie de la forêt. Ce qu'il ne sait pas encore, c'est qu'au cœur du brasier termine de se calciner la voiture d'un couple d'anciens amis. Rien de tel pour dégriser après une soirée où les souvenirs, comme le bon vin, ont coulé à flots. Cet événement va le sortir de sa tour d'ivoire et le rappeler à ses anciens réflexes : criminel un jour, criminel pour toujours. Ce Monsieur Naples devra s'associer à Zinedine, un jeune délinquant qui s'était réfugié dans sa remise, pas par hasard…
Sur un pitch classique et moderne, Éric Corbeyran développe un récit qui met l'accent sur ses personnages principaux, deux individus que tout oppose, embarqués dans la même galère. D'un côté, un gangster à l'ancienne retiré des affaires, dur, discret et qu'il ne faut pas titiller, de l'autre, un petit voyou des banlieues, pas méchant mais facilement influençable. Leurs antagonismes les rapprochent et vont les amener à se serrer les coudes pour régler le compte d'une bande de caïds qui règne sur la ville. Si elle ne contient pas de réelle surprise, l'histoire se révèle solide et cohérente. Une voix off et des dialogues à la Olivier Marchal ne font pas forcément dans la finesse psychologique mais caractérise au mieux les personnalités, bien campées et le genre de l'ouvrage. Polar, vous avez dit polar ?
Manuel Garcia livre un dessin à l'image du scénario, sans chichi ni folie, mais efficace et réaliste. Le lecteur aurait apprécié une cité phocéenne plus présente, la majorité de l'intrigue se déroulant dans les bois ou des cités dégradées, peu représentatifs. La violence s'affiche, les mâchoires sont carrées et les poings serrés. Le cadrage et les plans amènent fluidité et dynamisme pour des scènes d'action chorégraphiées comme il faut.
Si quelqu'un vous propose un Barbecue Marseillais*, déclinez l'invitation. Par contre, n'hésitez pas à vous plonger dans cette lecture au rythme trépidant qui dévoile les milieux interlopes de Marseille.
* technique consistant à brûler des corps (en général à l’intérieur de l’habitacle ou du coffre d’une automobile) afin de faire disparaître des preuves.
Efficace et classique, un bon polar du début à la fin, un peu de mal au départ au niveau du dessin, mais finalement très agréable du début à la fin..
En plein tropisme. Bon polar. Marseille sera toujours Marseille. Le dessin de Garcia donne une belle gueule aux différents protagoniste.