C
ousance et ses amis sont désormais séparés. Elle est partie suivre Dosnon, devenu capitaine, pour faire des reportages de guerre tandis que Tillois, qui n’a pas supporté ce départ, s’est engagé comme Gaspard et s’apprête à rejoindre les tranchées. En l’apprenant, et en prenant conscience de la vanité de son travail de propagande, Cousance décide de le retrouver et de se confronter à la réalité des combats.
Avec un vernis steampunk moins visible ici que dans les premiers tomes, Morvan décide de transposer la première guerre mondiale dans un futur indéterminé. Les technologies sont différentes, l’angle cynique est absent ici, mais la similitude avec le film Starship Troopers est frappante. Comme le cinéaste Paul Verhoeven , Morvan aborde donc le thème de la guerre absurde et le déchirement qu’elle provoque chez des amis qui ne la vivent pas de la même façon, selon qu’ils soient gradés ou non. Mais là où Verhoeven se moquait de ses personnages manipulés, Morvan les montre également sous un jour qui évoque des récits plus classiques sur la Grande Guerre. De fait, ses héros deviennent alors un peu prévisibles et la portée du propos s’en trouve atténuée.
Au dessin, Tamiazzo cultive cette veine manga plutôt rétro, caractéristique des deux premiers tomes, qui colle d’ailleurs bien avec l’univers steampunk. Le traitement des combats est très réussi, notamment grâce à la sobriété des dessins et à l’excellente idée d’en ôter tout dialogue ou légende. C’est sans doute le meilleur passage de l’album, qui permet au lecteur de percevoir un peu de la terreur et des divers sentiments qui animent ces fantassins. Le contraste avec d’autres planches aux couleurs saturées apparaît en revanche d’autant plus déplacé.
Ce troisième tome relance donc intelligemment cette série, avec néanmoins toujours ce sentiment que l’histoire aurait pu être plus aboutie. Le comportement des mandis notamment, est complètement éludé ici alors que le tome 2 lançait des pistes intéressantes. On peut néanmoins faire confiance à Morvan pour conclure astucieusement sur le prochain tome qui devrait être le dernier d’une série qui, quoique intéressante, reste un ton en dessous de la plupart de ses autres productions.
Pour commencer un mot sur les couleurs : 3 albums 3 coloriste differents :confused:, je prefere d'ailleurs les couleurs de ce tome 3. Niveau histoire c'est le meilleur tome, on est enfin au coeur du conflit, on suit donc nos 3 amis aux parcours different, celui de Tillois est bien sur le plus interressant : trouffion dans les tranchées : sa peur est tres bien retrancrit d'ailleurs, on ne connait toujours son lien avec les ptites bebetes. Le final promet un tres bon quatrieme tome :ok:
Une série excellente qui est une transposition dans un futur lointain et intergalactique de la Première Guerre Mondiale. Les héros, Dosnon, Tillois, Cousance, sont sympathiques ; on les sent proches de nous par leur jeunesse, leur aspiration à la gloire, à la reconnaissance (qui ne l'a pas souhaité à cet âge-là ?). Ils sont plains de fougue, d'entrain et tellement sensibles au monde. Ils se rendent vite compte que l'Union Sacrée tient un discours bien éloigné de la réalité. Tillois est sans doute le personnage le plus attachant ; issu d'une famille aisé il n'en est pas moins sensible à la détresse humaine, interpellé par la nature du mandi qu'il rencontre. Morvan a su rendre la cruauté de la guerre et tous les abus, folies, etc qu'elle entraîne. Tamiazzo possède un trait vigoureux qui, s'il n'est pas des plus fins, s'accorde bien avec l'épaiseur brute de la guerre.
Dans le tome 1, le carnet qui débute la série nous brosse un tableau de la situation et on remarquera quelques clins d'oeil des auteurs.