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n orbite autour de la Terre, une station accueille les principales fortunes du monde. Elle se nomme officiellement Club diamant, tous l’appellent cependant la planète des riches. Le couple Delatune a élu domicile dans cet univers idyllique, mais leur vie n’est pas sans tracas. Face à une boite verte d’aspect monolithique, Antoine remet toute son existence en question (dans une délirante parodie de 2001 l’odyssée de l’espace), le tandem vit des tensions lorsque Diane découvre que son mari dissimule sous ses draps la silhouette d’une amante dessinée avec des billets de banque et c’est le drame lorsque le milliardaire se voit menacé de se débarrasser d’une partie de sa collection de locomotives à vapeur. Quoi qu’on en dise, ce n’est pas tous les jours facile d’être privilégié.
L’humour de Mo\CDM se montre typique de Fluide glacial et de son ton grinçant ; cette fois la cible est la haute bourgeoisie et son insensibilité. L’intention est là, le propos n’a toutefois rien de bien nouveau, dans son fond comme dans sa forme. Le trait d’esprit manque de hauteur et les clichés se multiplient : une femme se prélasse dans un bain de pièces d’or, un homme embrasse ses dollars, sans oublier les cigares, les bijoux et le champagne. Certes, le stéréotype demeure un outil connu et reconnu pour enclencher la mécanique du rire, mais peut-être y a-t-il un certain abus. L’album n’est tout de même pas déplaisant et le lecteur le trouvera sympathique, sans pour autant être totalement rassasié.
L’auteur, qui porte également la casquette de l’illustrateur, propose un dessin nerveux, voire névrosé. Chaque illustration présente un fouillis où, dans une joyeuse anarchie, personnages, objets, phylactères et onomatopées semblent se livrer un combat pour occuper l’espace, tellement qu’il leur arrive parfois de déborder du cadre. La composition s’avère à l’avenant, les scènes les plus chaotiques se traduisent du reste par des mises en page extravagantes faites de cases trapézoïdales et de vignettes en équilibre précaire. De toute évidence l’artiste s’amuse ; le bédéphile se laisse d’ailleurs prendre au jeu.
Deuxième opus de la série La planète des riches, La bourse et la vie offre un moment de douce rigolade. Le sujet a néanmoins ses limites.
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