S
ierra Nevada, comté d'Alpine. Le promoteur l'assure, après les gros travaux de rénovation de la station hivernale, la vallée rayonnera d'attractivité : remontées mécaniques, domaine skiable aménagé, hébergements de standing, restauration de très haute qualité et animations variées pour tous. À n'en pas douter, Winter station apportera un nouvel essor économique à la région. Mais avant que les touristes ne déboulent en nombre, c'est le shérif et ses adjoints qui doivent chausser les raquettes à la recherche d'un tueur en série particulièrement barbare. Qui est-il et pourquoi se focalise-t-il sur Lisa, la jeune administratrice de biens, envoyée à 2.000 mètres d'altitude afin de sonder la viabilité de ce programme immobilier ? La piste rouge pourrait n'avoir jamais aussi bien porté son nom !
Le scénario de Christophe Bec (Sanctuaires - Carthago) ne s'attarde pas sur les enjeux d'un projet immobilier et ses méandres, mais va à l'essentiel en se concentrant sur les investigations menées dans la traque du criminel et ses mobiles. Habilement, l'auteur parvient, grâce à quelques subtiles déviations, à brouiller les pistes et semer dans les esprits une confusion saine et bénéfique à l'immersion. Réaliste, le trait de Cristi Pacurariu (Assassins – Saliman le magnifique) aurait pu être beaucoup plus précis qu'il ne l'est, la faute certainement à un découpage perfectible et des cases trop riquiqui. Conséquence, ce sont les bouilles de la plupart des personnages qui en pâtissent, car, dépourvues d'expressions, elles finissent par se ressembler et, par moments, prêtent à confusion. Le noir et blanc ainsi que le format comics de ce one-shot, ne fournissent pas non plus l'atmosphère escomptée puisque les notions d'angoisses et sentiment d'oppression ne parviennent pas à se dégager et être ressentis à leurs justes valeurs.
Pourtant biens accrochés aux basques du psychopathe, les enquêteurs en herbe ne pourront que regretter quelques défauts suffisamment préjudiciables pour les priver de ce qui aurait pu être un très bon moment de lecture.
(5/10: moyen)
Avec "Winter Station", comme avec son précédent album ("Fulgur", 2017) Christophe Bec a saisi l'opportunité de rendre hommage, et décidé d'exploiter les codes, de genres délaissés (dépassés?) de la bédé ou littérature populaires.
Alors que "Fulgur" était une évocation des romans d'anticipation à la façon de Jules Verne, "Winter Station" marque un retour aux Fumetti italiens et autres pulps américains des années 60, avec leur mélange de morbide et d'allusions légèrement érotiques.
D'ailleurs, l'album est publié dans "Flesh & Bones", la collection aux "sensations fortes" de Glénat (ps: après versification, Bec y a déjà publié 4 autres titres).
A la lecture, le scénario de Bec ne semble tenir que si on le considère le tout comme un hommage référencé. Si on prend l'histoire au premier degré, alors le scénario est trop creux, et les personnages pas assez charismatiques.
L'interrogatoire sous la torture d'un couteau n'est soutenable par le lecteur que parce qu'on lit l'album un certaine prise de distance.
De même, Lisa qui se met en sous vêtements (sur le télésiège! en hiver!) pour "être libre de tous ses mouvements" nous ramène aux series B légèrement érotico-macabres.
Coté dessin, le trait de Pacurariu est lui aussi très influencés par les fumettis et pulps, sans beaucoup d'innovation. En fait, le dessin manque de vie propre, et parait surtout exister pour illustrer les dialogues un peu trop lourd que C. Bec a conçu.
En avançant dans l'album, les décors de montagne se font assez monotones, pour être finalement remplacé par de grands aplats noirs.
Album à lire à l'occasion.
L’histoire se tient globalement bien. Sauf qu’elle a un petit côté froid, lisse, distant…
Je n’ai jamais ressenti l’angoisse de cette femme ; j’ai vu des flics qui enquêtaient mais froidement, presque comme des robots, sans passion ; j’ai vu des gens parler de fantômes sans qu’ils y croient…
La mère m’a plus convaincu dans ses sentiments – ou le contremaître pervers qui regarde la femme – mais c’est tout.
Les dessins, en noir et blanc, sont plutôt jolis et bien faits mais j’ai parfois eu du mal à reconnaître les personnages…
Le tout n’est pas désagréable mais ce côté froid, lisse, m’a empêché de rentrer pleinement dans l’histoire et de m’inquiéter pour les persos…
Un bon album de plus de Bec dans la collection Flesh & Bones. Scénario prenant, angoissant et au final surprenant car totalement à l'opposé de ce que l'on peut attendre de ce type de récit.
Le dessin peu paraitre un peu brouillon mais il reste lisible et va à l'essentiel.
L'album est plus bien réussi.