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éroutant album que La mort aux yeux de cristal. Thriller psychologique ? Peut-être ! Récit horrifique ? À l’évidence ! Conte érotique ? Si peu ! Réflexion sociétale ? Un peu ! Métaphore sur la commercialisation de l’apparence et les turpitudes intérieures ? Certes ! Mais encore ?
À l’image de la postface, le propos de Lancelot Hammelin s’avère difficile à cerner. Trop de sujets s’entrecroisent et conduisent à une confusion préjudiciable à la compréhension d’une histoire qui bien que s’inspirant des gialli italiens ne permet d’en saisir ni les spécificités, ni les particularités. Parallèlement et avec un certain mimétisme, le dessin d’Étienne Oburie prend le parti de subtilités graphiques dont l’évidence peine à faire sens et ne s’attache curieusement pas - au regard de la thématique générale - à l’apparence des choses comme le fait Guillem March sur Monika.
Finalement, Lancelot Hammelin et Étienne Oburie n’auraient-ils pas dû limiter leurs ambitions et rester sur un registre plus classique, mais mieux exploité ? La question se pose !
Je trouve la chronique très dure. Etant fan de Gialli, j'ai bcp apprécié cet album malgré ma réticence face au graphisme (bien qu'au fil de la lecture, on s'y fasse). J'aime bcp le virage fantastique pour ne pas dire Lovecraftien ... une originalité de traitement. On y adhère ou pas. (pour les lecteurs plus terre à terre, je recommande l'excellent "Midi-Minuit" qui non seulement excelle dans le genre mais est un véritable livre de cinéma)
Cette BD est un très bel hommage au Giallo, genre cinématographique Italien qui consiste en de sanglantes scènes de meurtres dont uniquement le décor est en couleur. Le reste est en noir (comme sur la couverture de l'album).
Le résultat sur papier est tout simplement bluffant. Les dessins et les couleurs sont très stylisés et théâtralisés.
Les auteurs ont vraiment bien réussi cet exercice de style.
L'histoire, principalement policière, (même si elle vire à la science-fiction vers la fin) est quant à elle relativement bien construite.
Indices, mystères, révélations, rebondissement, suspens, horreur sont autant d'ingrédients savamment dosé et placés tout au long du récit afin que le lecteur ne reste jamais sur sa faim.
Il en ressort un album atypique mais pas moins réussi.