D
epuis cinq ans, la guerre civile fait rage dans la province de Hen du royaume fédéral de Sherdao. La caste inférieure des Gathiya a pris les armes contre les nantis. Engagé aux côtés des rebelles, Ran participe aux combats, tuant sans état d’âme ceux qui refusent de se rendre. Son efficacité n’est plus à prouver, mais pour lui, cette révolution constitue d’abord le moyen de retrouver Yuri, son ami issu d’un milieu aisé. À des lieues de là, ce dernier voit les clameurs guerrières se rapprocher du village caché dans la jungle où il s’est réfugié et assure un poste sacré. Comment en sont-ils arrivés à ces extrémités ?
Lutte des classes et amitié au-delà d’un système bien hiérarchisé sont au programme de Lost children, premier manga signé Tomomi Sumiyama. Évidemment, de nombreux éléments de l’histoire ne sont pas sans rappeler des réalités existantes ou ayant existé, à commencer par la référence à des castes divisant la société imaginée par l’auteur, les exactions et injustices dont les moins bien nés sont victimes ou encore le recours aux enfants comme soldats. Cependant, la mangaka utilise habilement ces références au service d'une intrigue qui se révèle rapidement aussi riche que complexe. Alors que ce tome initial commence par présenter les deux principaux protagonistes dans un contexte des plus tendus, son dernier tiers revient sur leur rencontre des années auparavant. Ce chapitre ainsi que quelques flashbacks et réflexions des héros soulèvent bien des interrogations et titillent la curiosité du lecteur qui aimerait en savoir davantage. Tout aussi soigné que le scénario, le dessin offre une plongée saisissante dans un univers maîtrisé et restitue de façon convaincante les différentes ambiances. Les cadrages sont variés, les décors précis et les personnages aussi expressifs que bien caractérisés. L’ensemble se révèle agréable et facile à lire.
Avec cette entrée en matière réussie, Lost children s'avère plein de promesses. Le rendez-vous est pris avec la suite pour confirmer cette bonne impression.
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