À la surprise de l'entrée en scène de la commandante Willow et de ses hommes, succède la colère. Simon comprend que son ami Marshall vient juste de l'entuber. Pas que lui d'ailleurs, la majorité de l'équipage de la compagnie Antarès devient l'otage des rebelles de Thêta. Les masques tombent et les traitres s'affichent au grand jour, seule l'identité de l'assassin d'Edward reste incertaine. Sa femme Annabelle reste la principale suspecte mais le doute persiste. L'enquête se poursuit tandis que les enjeux prennent une envergure galactique.
À la fin de Meurtre en apesanteur, Kyle Higgins et Alec Siegel avaient laissé le lecteur sur un cliffhanger au potentiel alléchant. L'arrivée fracassante du nouveau personnage féminin et de sa clique permet de voir au-delà du mur et élargit l'intrigue de base - la résolution de la mort d'Edward - à des motivations patriotiques universelles, pas toujours très morales chez certains. Les scénaristes reviennent également sur les liens et l'origine des dissensions dans le triangle amoureux, rendant de plus en plus attachant ces pauvres pantins, victimes des élans du cœur. Dans Révélations, le récit explore donc à la fois le drame intimiste et l'ambition de tout un peuple.
Le style original de Reis Rod ne laisse pas indifférent. Le travail soigné sur les traits de texture et de structure associé à quelques effets informatiques et une utilisation du blanc judicieuse restitue à merveille l'ambiance tendue et suspicieuse qui règne dans le vaisseau. Avec ses ambiances bleutées, vertes et fauves, la colorisation crée une étrangeté réellement séduisante.
Dans le néant de l'espace, les passions se déchaînent à tous les niveaux : l'humain minuscule prisonnier de ses affres et toute une nation dans ses aspirations à la liberté. Fin d'un diptyque de science-fiction noire à tiroirs qui confirme l'excellente impression de départ.
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