Mémoires de Marie-Antoinette 2. Révolution

C ourant sur le parchemin, la plume de Marie-Antoinette remonte le temps et raconte l’histoire d’un désamour et d’une chute inéluctable. Dans la froide Tour du Temple, la reine déchue se souvient des événements, des ragots et des soupçons qui les ont conduits, elle et sa famille, à ce désastre.

De l’affaire du collier (1785) à l’échafaud (le 16 octobre 1793), Noël Simsolo poursuit son exploration de l’intimité de celle qui fut surnommée l’Autrichienne durant les prémices puis au cœur de la révolution qui secoua la France et renversa la monarchie. Par le biais des mémoires rédigées, le portrait qu’il dresse est celui d’une souveraine très humaine, aimante envers les siens, se sentant injustement dépréciée par son peuple d’adoption, mais également pourvue d’un jugement aiguisé sur certains sujets et, parfois, d’une critique peu amène. Chronologique, la narration s’attarde sur les faits historiques, les remet en perspective et offre sur eux le regard d’une femme peu commune. Les épisodes les plus marquants sont scrupuleusement revisités, tandis que les figures importantes revivent et se trouvent elles aussi plutôt fidèlement restituées dans leurs rôles respectifs.

Le propos est porté par le dessin d’Isa Python, dont le trait doux se marie agréablement avec la mise en couleurs de Scarlett, pour un rendu tout en délicatesse. Les cadrages sont variés, les décors bien réalisés, l’expressivité des visages retient l’attention et la plupart des protagonistes s’avèrent reconnaissables au premier coup d’œil. Enfin, à l’instar des saisons qui défilent, la chute graduelle de la famille royale se matérialise visuellement dans les toilettes et coiffures qui changent, se simplifient, suivant les aléas auxquels la reine est confrontée.

Le couperet tombé, l'impression dégagée par ce deuxième tome des Mémoires de Marie-Antoinette demeure. Celle d'une lecture plaisante, instructive et d'un album d'aussi bonne facture que le premier.

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