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ec Submerman, les éditions Glénat continuent la publication des œuvres de Georges Pichard. Principalement connu pour ses albums érotiques, le dessinateur avait aussi illustré des scénarios jeunesse de Jacques Lob dans le journal Pilote. Entre 1967 et 1969, deux grands récits aquatiques sentant bon tant l’Odyssée du Commandant Cousteau que le Yellow Submarine des Beatles avaient vu le jour. Amours, coquillages et crustacés, les temps étaient en train de changer au tournant des sixties.
En bon observateur de son époque, Lob avait vraiment su capter l’esprit du moment. Les voyages de la Calypso passionnaient les foules et la pensée hippy devenait à la mode, ses fables parlent d’explorations sous-marines et d’un étrange « homo aquaticus » qui préfère l’harmonie et la contemplation à la trépidante et matérialiste vie terrestre. Comme il faut bien raconter une histoire, il y aura également quelques méchants pas très futés à combattre et une poignée de compagnons sympathiques pour faire bonne figure. Simples, voire simplistes, les intrigues ne sont finalement là que pour proposer une vision décalée et exotique du quotidien. Grâce à des dialogues finement écrits et un découpage sans fausse note, le résultat est techniquement impeccable.
Graphiquement, Pichard était encore au début de sa carrière. Aux planches charbonneuses et gourmandes à venir, il avait préféré une approche plus légère dans la lignée de certains artistes de Mad Magazine. Dessins au trait faussement naïf et caricatural, des naïades déjà troublantes et une mise en page assurée, ces aventures dans les abysses se lisent avec facilité malgré la patine des années.
Intéressant témoignage d’une BD adolescente qui était sur le point de s’émanciper, Submerman a bien pris quelques rides sur le fond et la manière, mais a néanmoins gardé une bonne part de sa pertinence.
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