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ntre vulgarisation écologique de haut vol et attaques acerbes en direction des politiques, Alessandro Pignocchi continue son chemin de croix dans le but de réveiller les consciences. Second tome du Petit traité d’écologie sauvage, La cosmologie du futur reprend des articles publiés précédemment sur Puntish, le blog de l’auteur.
Oui, l’heure est grave et l’humanité est en train d’achever les ultimes parcelles de nature. Une frénésie finale consumériste et la biosphère ne sera plus qu’un lointain souvenir à découvrir derrière les grilles d'une réserve coincée entre deux zones contaminées. Pire encore, l’Homme se retrouvera seul face à lui-même, orphelin des liens, des richesses que son environnement et lui avaient entretenus et partagés durant les trente mille dernières années.
Propos graves entrecoupés de saynètes ornithologiques amusantes, rappels sans grand intérêt des dernières élections, citations savantes de penseurs - avec, toujours au premier rang Phillipe Descola – et une sincérité contagieuse, Pignocchi ne ménage pas ses efforts. Le résultat est remarquable d’intelligence, mais souffre des défauts habituels de ce type de recueil. Certaines actualités ont perdu une partie de leur pertinence, tandis que le changement de sens de lecture et de mise en page rend également caduque certains effets narratifs. Et, peut-être le plus important, l’aspect dialogue avec le lecteur (via les commentaires) est évidemment totalement absent.
Les enjeux méthodiquement présentés au sein de cette cosmologie sont indubitablement cruciaux et urgents. Dommage, comme dans le cas des excellents Saison Brune et DOL de Phillipe Squarzoni que la manière et une certaine aridité dans le style rendent la lecture un peu ardue, spécialement pour les non-spécialistes du domaine.
L'auteur Alessandro Pignocchi est un ancien chercheur en sciences cognitives et de philosophie. Il s'essaye à la BD d'humour sur un mode totalement décalé mettant en scène des hommes politiques dans des situations cocasses pour parler d'anthropologie de la jungle amazonienne. Certes, voir Macron et Trump à la pêche avec un trident vaut son coup d’œil.
J'avoue ne pas avoir aimé ce petit cocktail assez déluré qui commence d'ailleurs par un dialogue entre mésanges punk. N'est pas Fabcaro qui veut, je dirais. Cela n'a pas pris en ce qui me concerne mais je doute fort que cela plaise au plus grand nombre. J'étais pourtant assez enthousiaste en commençant cette lecture mais j'ai très vite été déçu. Parfois, on tente des expériences en sortant des sentiers battus mais ce n'est pas toujours gagnant.
Au niveau graphisme, c'est un peu comme des images figés répétitives avec différents dialogues. Là, je dois dire que c'est un long discours ennuyeux sur un mode écologique qui ne fait pas mouche. Sans doute ais-je été décontenancé par ce mélange de genres. Cette cosmologie du futur n'est pas pour moi. Bref, sourire non garanti...
Excellent !
Le décalage du regard anthropologique est jubilatoire, les dessins à l'aquarelle sont magnifiques, et le propos politique, sous des apparences grotesques, donne véritablement à penser (tout comme celui de Marcel Proust, dans le dernier chapitre).
Une lecture non seulement jouissive, avec un style de répétition graphique des cases qui fait penser à Fabcaro....
...mais également intelligente et instruite qui se clôt avec des pages de textes très intéressantes où l'auteur, chercheur et philosophe, montre l'ancrage de sa pensée dans les travaux anthropologiques de Ph Descola et Pierre Clastres.
Peut-être le meilleur des 3 albums actuellement publiés du Petit traité d'écologie sauvage.
Une lecture indispensable et chavirante en ces temps de discours bien-pensants sur l'écologie
Un album dans la lignée de ceux, "sans queue ni tête", d'un Fabcaro où le burlesque côtoie... le burlesque ! Certes en un peu moins drôle, quoi que le reportage de l'anthropologue Jivaro sur l'habitant de Bois-le-Roi vaut plus qu'un détour et en bien plus jolie au niveau des dessins (ce qui ne gâche rien).
Par contre le coup de la "répétition numérique" des cases... Ça passe une fois (ça prête presque à sourire puisque c'est assumé et revendiqué), mais à chaque album ça ferait foutage de G...!!!
Be careful avec ça senor Pignocchi !
Album surprenant et très plaisant au final, à découvrir !
PS : Petit rajout après lecture de l'épilogue qui, en véritable contre pied du ton prit par l'album, nous invite à réfléchir sur le sens même que l'on donne (ou devrait donner) au mot "cosmologie". Probablement plus de fond, qu'il n' y parait au premier abord, avec cet album !