Éternel romantique, le Joker souhaite offrir un bijou hors de prix à Harley Quinn. Il sollicite la collaboration de Bruce Wayne en mettant un peu de pression : ou bien il lui achète le collier évalué à 50 millions ou bien le psychopathe tuera une fillette présumée être le fruit d’une rencontre du richissime play-boy avec une serveuse. Et c’est sans compter sur la plus féline des criminelles qui brouille les cartes en convoitant le même caillou. Mais cette petite est-elle vraiment celle du richissime fêtard ? Si les tests ADN disent que oui, le doute subsiste cependant. Son héritière ou pas, le chevalier noir est déterminé à la sauver.
Le récit est joliment mené et les rebondissements se succèdent. Bref, cet album se lit tout seul. Mais au final, les 150 pages composant le diptyque tournent un peu à vide. Marini demeure un vrai professionnel, il connaît les mécanismes et il sait raconter une histoire, il y a cependant quelque chose de convenu dans l’adversité opposant Batman et le bandit au sourire terrifiant, de même que dans la relation trouble que le héros entretient avec Catwoman. La rivalité entre l’otage et la femme-enfant n’est pas inintéressante. La gamine a du caractère, elle tient tête à son ravisseur qui semble admirer son entêtement. Il y a dans cela quelque chose ressemblant à une mise en danger pour celle qui a gagné le cœur du vilain en jouant à la potiche.
Si le scénario laisse sur sa faim, le dessin se révèle exceptionnel. Les planches sont savamment découpées, les cases s’empilent et se bousculent, les changements de point de vue se multiplient, les scènes d’action sont spectaculaires et les gros plans saisissants. Les décors de bas-fonds, teintés de gothisme et nappés de couleurs foncées (souvent dans des teintes de marron), accentuent la noirceur d’une fable déjà dramatique. La distribution est également impeccable. L’homme en noir dégage sa légendaire assurance, le clown se montre plus fou que jamais, la muse du sociopathe endosse bien ses habits enfantins et la femme-chat porte admirablement le cuir.
L’auteur des Aigles de Rome ne réinvente pas les aventures de super-héros, mais il s’en approprie tous les codes pour proposer aux amateurs un agréable moment. Cela dit, le lecteur aurait apprécié que l’artiste injecte un peu de plus d’esprit franco-belge dans cette entreprise.
Super Graphisme. Des dessins punchy et violents (à la manière de Christopher Nolan). Le deuxième tome est plus accrocheur que le premier. A peine le récit prend de l'ampleur que c'est déjà finit. Dommage, cela aurait mérité quelques tomes de plus.
Avec un ou deux tomes en plus et un scénario un peu plus consistant cela aurait pu entrer dans le panthéon de la saga !
JLa suite du 1er tome qui avec ce dernier n’aurait, selon moi, dû former qu’un seul album. Mais là n’est pas le propos...
L’histoire se poursuit sans surprise et Batman va rechercher sans relâche cette petite fille, si importante à ses yeux. Le cœur de l’intrigue, hélas, n’est pas trop en lien avec les basiques de Batman. Mais sortir des sentiers battus, surtout lorsque l’on adapte Batman en BD, ne peut pas être mauvais, selon moi.
Côté graphique, on retrouve vraiment la patte de Marini, avec cependant moins d’effet « Whaou » que dans le tome précédent. Le trait, paraît moins travaillé dans certains détails aussi.
Au global, je confirme mon ressenti du premier tome, ça n’est pas du grand Batman mais l’exercice est honorable.
Une suite dans la plus pure continuité du 1er tome. On ne s’ennuie pas une seconde et certaines scènes sont très cinématographiques. Le final n’est pas une surprise, tant Marini a distillé d’indices (parfois sans subtilité) depuis le début. Mais, globalement, une impression toujours positive.
Après un excellent premier tome, il faut bien admettre que cette suite et conclusion est un cran en dessous. Au niveau du dessin c'est toujours aussi beau et l'histoire est toujours aussi intéressante, avec une magnifique conclusion. Cependant on ne retrouve pas la dimension cinématographique du premier opus, on est dans quelque chose de plus commun.
Quoi qu'il en soit dans l'ensemble ça reste agréable à lire et ça forme une oeuvre vraiment intéressante avec le premier tome.
passez votre chemin. album élégant mais creux. Dessin c'est du Marini, toujours agréable, Scénario vide et le petit truc de conclusion est digne d'un travail d'écolier. ceux qui ne connaissent pas les comic's de Batman apprécieront sans doute, les autres , bof bof.
Je rejoins les opinions assez réservées à propos de ce nouvel opus de Batman, signé Marini.
Pour les dessins, j'ai un avis plutôt mitigé. C'est vrai qu'il y a de belles planches et que l'usage de tons bruns pollués rend bien. Les images montrant Gotham sont réussies. Mais le traitement des personnages (notamment Bruce Wayne) est franchement fade et lisse. En outre, on a l'impression que certaines cases ont été bâclées ! Peut-être pour tenir les délais de parution imposés par Dargaud / DC ? Une mention spéciale aussi pour Croc, que je trouve raté dans les grandes largeurs. Dans tous les cas, en termes graphiques, on est loin de Killing Joke, d'Arkham Asylum ou encore du Joker de Lee Bermejo...
Quant au scénario, alors là, ça se gâte sérieusement... C'est assez insipide. Voire mauvais : Bruce Wayne aurait eu une fille de 9 ans avec une serveuse junkie, dans un bar miteux, mais en fait, c'est le Joker qui pourrait être le père... oO :-/ Espérons qu'on s'arrêtera là... Gros point noir aussi dans le traitement du caractère et de la personnalité des protagonistes : c'est comme si tout ce qui était subversif en eux avait été gommé pour "plaire" au plus grand nombre, au courant "main stream" du consommateur (pardon, du lecteur) de base. Le tout est servi (ou plutôt noyé) sous des scènes de baston trop longues, mal calibrées, sans intérêt. Il y a certes quelques trouvailles sympathiques (comme la moto de Catwoman) mais ça ne sauve pas l'ensemble.
Un mauvais point pour l'écrivain à propos de son style : il en manque cruellement. Le problème, c'est qu'avoir du style est une condition sine qua non quand on veut écrire. Bref, je rejoins ici l'avis précédent d'Erroll.
Conclusion : il y a comme une désagréable odeur industrielle, comme un relent d'argent facile à se faire, qui flotte autour de ce diptyque. Et comme l'exprimait fort justement Oscar Wilde : "l'industrie est à la racine de tout ce qui est laid". J'ajouterais aussi : tant va la cruche ('le consommateur') à l'eau, qu'à la fin elle se brise ('il se lasse') !
Note finale pour cette BD que quelques planches et dessins sauvent in extremis du naufrage : 5/10.
Mwouais ! Je suis du même avis que Erroll et d'autres pour les avis négatifs... Enfin pas pour tout mais quasi !
De fait, si, pour moi Marini s'est complètement approprié Batman," scénaristiquement" parlant, on est loin du compte !
Les positifs : le dessin. Là j'ai certains désaccords. Je trouve que point de vue dessin c'est parfait (quasi).
D'autant plus qu'il a opté pour ,les bruns au lieu des noirs et gris habituels. Là, je trouve que c'est un coup de génie ! Tout en pouvant rendre une impression d'oppression. Graphiquement, il s'est vraiment approprié Batman.
Scénario : là, je serai moins positif ! De fait, c'est un peu "vide", et de fait la fin est hyper markétino-fric- pensée !!
Been of course qu'il risque d'y avoir une suite !! Le coup des séries TV en BD !!
$$$$$ = MARINI : c'est connu !!!
Pour une fois je vais faire court : j'espère simplement que si, si il y a une suite, il fera appel à un scénariste digne de ce nom, un Américain ou un Britannique de préférence... L'esprit Batman est made in USA et parfois, pour d'autres séries US, aussi britisch !
Je garde cet espoir...
Et si l'un des plus grands héros de comics américains était adapté au format de BD européen par un italien ? C'est le défi que relève brillamment Marini (« Le Scorpion », « Les Aigles de Rome » etc.) à la fois au dessin et au scénario.
Sombre, mature, violent et sans fioritures (sauf concernant le Joker qui est plus dingue et « fun » que jamais), c'est un vrai polar que nous livre Marini.
Batman enquête sur l'enlèvement d'un enfant qui pourrait être sa fille, corde sensible sur laquelle va jouer le Joker.
La patte artistique de Marini est d'ailleurs un vrai plus car elle donne un charme indéniable à cette enquête de Batman, ce qui change de l'habituel style à l'américaine manquant souvent de personnalité. Espérons qu'après ce premier test des plus concluants, DC Comics donnera à nouveau sa chance aux dessinateurs européens pour des nouvelles aventures de Batman ou d'un autre personnage emblématique de la « mythologie américaine ».
Sur le premier volume sorti paru il y a peu j'avais été quelque peu mitigé, un peu agacé par la com' gargantuesque de Dargaud sur l’événement et par le caractère introductif du volume. Après la lecture de ce second tome qui clôt très joliment l'histoire, des confirmations et une information. Niveau fabrication, hormis une chouette couverture et une élégante maquette, on a le minimum syndical; un carnet comme sur le tome 1 n'aurait pas été un luxe.
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Je reconnais que je me suis trompé! L’impression mitigée sur le premier volume était bien due au découpage et confirme que l'éditeur aurait été inspiré de ne publier le volume qu'une fois clôture (surtout que la parution des deux tomes est très rapprochée). L'affaire est donc réglée puisque plus personne n'aura a attendre entre deux albums et je gage que Dargaud sortira à noël une intégrale joliment augmentée.
Cet album est, me semble-t’il, encore plus axé sur le Joker que le premier et donne lieu à un humour noir très réussi, notamment dans la relation entre le clown, la gamine et Harley. C'est bien là l'innovation de ce titre qui introduit une lignée à un Bruce Wayne habituellement considéré comme incapable d'enfanter et d'avoir une vie relationnelle. Même si c'est par accident, on nous montre néanmoins le passé du jeune Bruce (ainsi que celui du Joker... ce qui est assez rare dans l'ensemble de l'édition Batman...) et ce qui aurait pu lui désigner une autre vie. Les scènes intimistes sont nombreuses et permettent de développer une psychologie complexe à un joker finalement pas si monstrueux que cela. Si la violence et le caractère adulte de "Dark prince charming" sont présents, Marini ne suit cependant pas les traces du tandem Snyder/Capullo (l'une des plus impressionnante variation mais aussi très noire). Comme je l'avais noté sur le premier volume, la filiation visuelle avec la trilogie de Christopher Nolan est cependant dommage (outre que je n'ai pas accroché avec cette esthétique réaliste) car elle perd l'originalité que l'on aurait attendu de l'artiste italien, qui semble néanmoins avoir pris un énorme pied à s'immiscer dans le monde du Detective. Néanmoins quel plaisir de voir un Gotham redevenu gothique et l'ombre de la chauve souris fondre sur les truands!
Ce second tome donne lieu à quelques séquences remarquables, comme ce récital au piano du Joker dans une usine désaffectée montrant la bêtise de sa jolie copine, une citation de "singing in the rain" ou ce tordant face à face entre un Joker grimé en drag-queen et un Bruce Wayne bourru au possible. Comme souvent dans les histoires de Batman c'est donc encore une fois le Joker le clou du spectacle. L'auteur jour d'ailleurs très subtilement sur un quiproquo attendu concernant le titre: le Sombre prince charmant n'est pas forcément celui que l'on crois, notamment via une ultime pirouette vraiment réussie.
Niveau action, Marini sort la grosse artillerie et maîtrise toujours aussi superbement son cadrage, son découpage, son rythme. Il parvient ainsi sur son double album à rendre aussi intéressantes les scènes de dialogues entre personnages, les panoramas nocturnes, les clowneries du Joker et les séquences testosteronées. DPC2.jpgJe pointerais juste une petite déception sur Catwoman, toujours aussi garce mais un peu délaissée. Il est vrai que sur une telle pagination il est compliqué de donner toute leur place à tous les personnage du panthéon batmanien et Marini semble avoir jeté son dévolu plutôt sur Harley Quinn (... logique vu que le focus va plus sur le Joker que sur le héros!).
Cette aventure à Gotham d'Enrico Marini lui aura permis de se faire plaisir autant qu'à nous et de proposer aux novices en matière de super-héros une introduction franco-belge qui pourrait être le sas idéal pour pénétrer le monde des comics. Parvenant à respecter les codes de l'univers Batman sans trahir sa technique, Marini réussit haut la main la transposition. A se demander s'il est capable de rater quelque chose...
A lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2018/06/11/batman-the-dark-prince-charming-2
Suite et fin... C'est assez affligeant en fait... Et vraiment dommage d'avoir autant bâclé ce qui aurait mérité d'être un bel évènement dans le monde de la bande dessinée...
Alors ils se sont gargarisés à coup de déclarations dithyrambiques de Jim Lee (cf. début du 1er album), vautrés dans le caractère exceptionnel de cette première collaboration de DC Comics avec un auteur européen pour Batman, pour au final accoucher de ça ! Honnêtement, j'y vois véritablement une forme de manque de respect pour le lectorat.
Bon, rentrons dans le vif du sujet : si graphiquement, l'album ne manque définitivement pas d'attraits, il pâtit d'un cruel manque de profondeur scénaristique. C'est très, très, très mal écrit. Les innombrables répliques nanaresques ("Vous voilà Papa à présent. La fête est finie fiston, bienvenue dans le monde réel."), poussives ("N'oublie pas que chauve-souris rime avec souris" ou le truc avec les syndromes de Stockholm et de Lima), ou à l'humour simultanément pompeux et douteux (Beethoven = bite au vent, Rachmaninoff = boeuf stroganoff...) ont ce mérite d'être raccord avec une histoire qui n'offre à aucun moment les gages de solidité qu'on est en droit d'attendre d'elle. Les ressorts narratifs sont tellement faibles qu'ils parviennent presque à ternir la classe naturelle du personnage de Batman. Mais ça rejoint ce que je disais aussi pour le premier tome : on peine à croire que Marini a véritablement respecté le personnage qu'il a eu le privilège de se voir confier.
La cohérence du tout est elle aussi incroyablement bancale. Séparément, on trouve pas mal de scènes assez sympas, d'autant qu'elles sont, encore une fois, vraiment bien brossées. Agglomérées, ça donne un truc assez informe. C'est sans doute du aussi à la brièveté du format... Et en même temps, ils s'accordent le luxe de nombreuses planches facultatives. Tout le passage sur la colère de Batman qui veut retrouver le Joker, à cheval sur les deux albums, est très cool, mais au final, il n'apporte strictement rien au propos. Pire ! Il faut attendre que le Joker donne rendez-vous à Batman pour qu'enfin il le retrouve... Parfois, des grosses ficelles tirées pour être aussitôt abandonnées (ça valait vraiment la peine de les tirer du coup ?). Et un retournement final aussi grotesque et attendu qu'il aurait pu être puissant et surprenant...
Bref, ça partait d'une vraie bonne idée et il y avait quelque chose à travailler, mais Marini est passé totalement à côté du filon. Vraiment, sur ce coup-là, il aurait du se trouver un auteur. Tout est prétexte à de jolis dessins, c'est tout. D'ailleurs, belle opé financière avec la galerie 9e art qui a revendu pas mal d'originaux à l'occasion... Et bravo à DC Comics pour ce joli coup de fric. J'attends impatiemment la sortie du tirage limité et de la version intégrale avec son double collector ! J'avoue que je me suis rarement senti autant pris pour un ***.
Très peu d’intérêt pour la fin de ce dyptique. L’histoire est ultra basique et même si les dessins sont relativement bons (je pense que l’auteur a fait bien mieux dans le temps, moins brouillon), ça s’oublie tout de suite.
Beaucoup de bruit pour pas grand chose, en somme.