A
près avoir tout créé, Dieu pensait pouvoir souffler un peu et se la couler douce. Que nenni, ça demande de l’entretien ces petites planètes. Prenez la Terre, par exemple. Toujours quelque chose à faire. Ne lui parlez non plus pas de l’Homme – quelle tanche cet Adam -, ça discute, ça râle, ça prie. Pfff, ça vaut bien la peine d’être omnipotent.
Phénomène sur la toile brésilienne (et francophone), le blog Un samedi quelconque permet à Carlos Ruas de discuter et s’amuser des croyances, du Christianisme en particulier. Depuis près de dix ans, l’auteur narre les mésaventures de Dieu sous la forme de strips amusants comme tout. Réflexions plus ou moins profondes, discussions anachroniques avec des penseurs et d’autres déités ou simplement de courtes saynètes purement humoristiques (les impossibles problèmes de couple entre Adam et Ève), tout est bon pour rigoler et faire grincer les dents des plus intolérants. Dans le même temps, ces planches sont réalisées avec bonhomie et aucune méchanceté gratuite.
Un graphisme minimaliste emballe ces mini-traités de théologie déconnants. Le dessinateur manie avec une certaine aisance les codes du genre et, surtout, la mécanique qui veut que la chute du gag tombe en trois cases. Par contre, comme il est quasi impossible de taper juste à chaque fois, le résultat est parfois un peu inégal, sans que ça soit vraiment rédhibitoire tant le recueil regorge de bonnes idées et autres saillies astucieusement pensées.
Évangile à la parole faussement légère, Dieu derrière les caméras remplace parfaitement n’importe quel missel poussiéreux. Hallelujah, Jésus et de retour et il est brésilien.
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