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SA, première moitié du XXe siècle. Albert, un jeune noir, a dû se construire un caractère solide pour trouver sa place dans la société. Celle-ci n’est peut-être pas brillante, mais il ne la doit qu’à lui-même et attention à celui qui voudrait se mettre dans son chemin. Bon, il a un petit avantage « technique » qu’il préfère naturellement garder secret. En face de lui, outre la misère et le racisme, il croise également quelques personnages particulièrement redoutables, comme le sinistre Linas. D’ailleurs, ce dernier aimerait bien en savoir plus sur les capacités extraordinaires de celui que la presse a surnommé Le Gecko…
Étrange album mêlant peinture sociale et histoire de super-héros, Le Gecko bondit de gauche à droite sans vraiment savoir sur quel pied retomber. Toujours est-il que Courty et Loïc Godart ont méticuleusement révisé leurs classiques et proposent un scénario ambitieux qui reprend tous les passages obligatoires du genre. De l’enfance malheureuse au trauma adolescent déclencheur de vocation, en passant par une stature et une moralité inoxydable, tout y est, « super-very-méchant » y compris. Si ce fond est parfaitement en place, le déroulement des évènements est plus problématique. En effet, les différentes parties du récit s’enchaînent difficilement, certaines ellipses se montrant carrément plus acrobatiques que le valeureux monte-en-l’air. Heureusement, les intrigues restent globalement compréhensibles, malgré cette approche narrative accidentée. Très, voire trop, désireux de vouloir bien faire les scénaristes finissent par étouffer leur propos en multipliant péripéties et autres fausses pistes.
Aux pinceaux, Tristan Josse, qui signe sa première œuvre, s’en tire avec les honneurs. On lui sera évidemment gré des quelques influences qui pointent ici ou là au fil des planches. Le découpage, un peu sage par moments, s’avère cependant efficace. Le dessinateur se démarque par un sens du mouvement déjà très affûté. Les nombreuses scènes de bagarre et de poursuite en sont la meilleure démonstration. De plus, n’hésitant pas à aller piocher dans les façons de faire du manga, l’artiste arrive à insuffler un supplément de dynamisme et d'énergie à sa réalisation et cela sans la dénaturer.
Généreux, mais confus et se perdant parfois dans des circonvolutions inutiles, Le Gecko reste néanmoins une curiosité sise à cheval entre franco-belge et comics intéressante à découvrir.
Une aventure de super-héros un peu différente des autres de par son concept entre le comics et la bd européenne. Pour autant, même si j'ai bien aimé, je remarque qu'il manque quelque chose qui aurait donné ce petit plus.
En effet, il y a sans doute un peu de confusion dans la mise en scène où les enchaînements ne paraissent pas assez fluide.
Le début de ce récit est parfaitement réussi avec l'enfance malheureuse du héros en proie au racisme ambiant des Etats-Unis. Par la suite, les choses vont un peu se compliquer...
J'ai apprécié le graphisme très lisible avec des couleurs généreuses. C'est une première pour le dessinateur qui ne s'en tire pas trop mal.
Bon à savoir: Le gécko est un lézard grimpeur qui se déplace avec agilité sur toutes les surfaces même verticales et lisses. Attention car les morsures de ce lézard sont très douloureuses à l'image de notre super-héros.
Voilà une histoire bondissante avec des « super héros » très originaux. Pour passer un bon moment avec un scénario qui tient la route et des dessins plutôt réussis (mélange subtil de franco-belge, comics et manga), rien de tel que ce Gecko. Un pur moment de détente sur 96 pages que l’on ne voit pas défiler. Un seul regret, il n’y aura pas de deuxième tome et c’est vraiment regrettable car il y avait un petit filon à exploiter. Je ne peux que conseiller cet album rafraîchissant.
Ce one shot fera date dans les albums de supers héros! Écriture efficace et dessin fluide, vivement le prochain...