M
elissa, une jeune New-yorkaise, est négligée par son époux. Elle se rend souvent au musée pour observer une toile de Goya, Vénus et le satyre. Là, elle sera abordée par Orlando. Ce dernier appartient à une secte dont les racines remontent à la Rome antique. Pour les adeptes de ce culte, nommé la discipline, la sexualité se révèle un moyen, un véhicule qui les amène d’une étape à l’autre. Particulièrement violent, le rituel met en scène des créatures mi-homme mi-bête et se termine généralement dans un flot de sang. Celle qui trouvait sa vie monotone voulait de l’action ? La voilà bien servie.
Il faut reconnaître que Peter Milligan a de l’imagination. En fait, il en a sans doute trop. Ou du moins il peine à la canaliser. Le lecteur a d’ailleurs du mal à adhérer à un récit éparpillé à l’excès : complot millénariste, sadomasochisme, horreur, tensions familiales et conjugales, il y a de tout dans cette histoire. Pour y croire, il aimerait sentir que le temps s’écoule, que l’idée fait doucement son chemin dans l’esprit de la protagoniste, que la conversion est parfois ralentie par le doute et les remords, mais il n’en est rien, elle fonce tête baissée ; tout va vite, très vite, trop vite.
Le dessin de Léandro Fernandez répond aux attentes. Les ruelles de New York sont effrayantes, les monstres terrifiants et les séducteurs séduisants. L’héroïne est intéressante, avec ses lunettes et sa poitrine modeste elle a plus ou moins la tête de l’emploi. Cela dit, l’illustrateur n’hésite pas à la dénuder et à la présenter sous tous les angles. Enfin, un découpage dynamique et des cadrages variés donnent à l’ensemble beaucoup de dynamisme.
Il y a de bonnes idées dans cet album ; peut-être le scénariste était-il trop à l'étroit dans ce format de cent vingt-quatre pages.
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