1191. C’est la troisième Croisade. La France et l’Angleterre attendent le retour de leurs rois, Philippe Auguste et Richard Cœur de Lion, partis combattre Saladin. Rien ne paraît pouvoir menacer l’Occident chrétien. Pourtant, l’inimaginable se produit : une immense armée de mayas, d’aztèques, et d’autres guerriers, entreprend une invasion sanglante de la chrétienté désarmée. Le Nouveau Monde a osé envahir l’Ancien…
Huit années ont passé. Ceux que tous appellent les Atlantes dominent l’Europe. Tout ne peut pas être perdu. Robin de Luxley, dit Robin des Bois, en est persuadé. Hélas, en mission secrète pour la rébellion, il est capturé par le gouverneur atlante de la France…
Devenue spécialiste du détournement de l’Histoire avec un grand H, Valérie Mangin s’est essayée à un exercice assez courant en littérature mais beaucoup moins en BD, à savoir l’uchronie ou la reconstruction de l’Histoire après avoir changé certains évènements. Le choc assez original et inattendu entre les cultures chrétiennes moyenâgeuses et les cultures indo-américaines est extrêmement bien développé mais contre toute attente, ce choc est surtout représenté via un huis-clos entre Luxley et le gouverneur Inca Vucub-Noh. Malgré un récit bien articulé et maîtrisé autours des manipulations de ce gouverneur, l'arrière-fond uchronique(invasion et occupation de l’Europe, résistance des chrétiens, etc) aurait sans doute mérité une meilleure exploitation. Car manquant cruellement de souffle épique, l'intrigue s'apparente à une histoire d’aventure somme toute très classique. C’est assez dommage vu le potentiel de l’histoire de base.
Côté graphique, le dessin se rapproche plus des canons en vigueur au sein des BD historiques, à savoir une rigueur et un réalisme assez poussés (un peu à la manière d’un Mitton sur Vae victis ou d’un Miville-Deschênes sur Millénaires). Malgré quelques imprécisions, le jeune Ruizgé s’en sort plutôt bien. Ici, aussi, on peut regretter une sous-exploitation du mélange détonnant entre Moyen-Âge chrétien et société inca. Un tel univers aurait mérité des décors un peu plus grandioses.
Après Le Fléau des Dieux et Le Dernier Troyen, Mangin mérite donc à nouveau une palme spéciale pour l’originalité de ses scénarios. Cependant, alors que ses dernières séries, en empruntant beaucoup au space-opéra, exploitaient au maximum, tant scénaristiquement que graphiquement, le background fantastique de l’histoire, Luxeley se caractérise par une sobriété assez surprenante. Les prochains tomes devront y remédier afin de hisser cette série au niveau de ses prédécesseurs.
Le potentiel en tout cas y est.
J’ai l’impression d’être un inconditionnel du travail qu’effectue Valérie Mangin depuis que j’ai découvert « Le Fléau des Dieux ». C’est vrai qu’elle est excellente et qu’elle possède un talent rare de scénariste. Elle arrive à imaginer des histoires uchroniques très intéressantes. C’est certainement la meilleure à ce jour dans ce genre plébiscité actuellement. J’avais également beaucoup apprécié « Le dernier Troyen ». Cela a été un véritable plaisir de la retrouver.
Néanmoins, tout n’est pas parfait dans ce dispositif mis en place par l’auteur. Il y a quelques fois des failles en raison des choix opérés qui ne sont pas toujours les meilleurs. Moi également, je rejoins le concert de lamentations concernant cette excellente première couverture du 1er tome qui a disparu pour laisser la place à une beaucoup moins convaincante eu égard au titre de l’album.
J’avais peur également au début quand j’ai vu apparaître les personnages de Robin des bois, du Prince Jean et du Shérif de Nottingham mêlés au milieu d’une invasion de guerriers Mayas (décidément : il y a des Mayas partout en ce moment !). Je me suis dit que cela n'allait pas le faire tant ces personnages sont ancrés dans la mémoire collective. Il faut alors se débarrasser de tout ce qu’on connait pour laisser place à l’imaginaire d’une autre voie choisie pour raconter leurs destins.
Par contre, le fait qu’il y ait un véritable combat psychologique entre Luxley et le gouverneur inca à savoir l’Apu de Paris qui semble s’éterniser ne m’a pas dérangé au contraire. Il est vrai que le second tome prend une direction totalement différente et cela fait progresser l’histoire tout en la renouvelant. Je regrette par contre qu’on n’ait pas assisté à cette invasion des troupes de la coalition maya-inca-aztèques. C’est expédié en deux trois mouvements là où le lecteur aurait apprécié connaitre les détails.
Le 4ème tome nous emmène dans le monde de Saladin en extrême-orient. Le dernier tome va nous plonger au coeur de l'empire aztèque. La fin de ce périple est particulièrement réussi avec des effets et des trouvailles particulièrement audacieuses.
Oui, tout n’est pas parfait mais cela demeure franchement excellent ! L’originalité est de mise et on passe un agréable moment de lecture. Je conseille également l’achat car le travail opéré par le dessinateur est tout à fait honnête. C’est bien d’avoir dans sa collection quelque chose à la fois de différent mais de grande qualité.
Un premier tome qui a le mérite de surprendre. Dans la famille uchronique c'est plutôt original. Perso, j'ai bien marché malgré le côté inconcevable de la chose. Rien à signaler au niveau du dessin, c'est plutôt efficace. Bref, ça se laisse bien lire et donne envie de connaître la suite...
Après le Fléau des Dieux, Valérie M. refait l'histoire de Robin des Bois à sa sauce.
C'est toujours une curiosité de lire une histoire "et si...".
Le dessin est assez classique et colle bien à l'histoire, même la pointe de mysticisme ne nuit pas à celui là.
L'histoire se suit très bien, même qu'au bout d'un moment on est un peu déçu par la résignation aussi facile par le héros qui au final n'en est pas une et la curiosité est là, de savoir comment il a pu duper son bourreau et nous par la même occasion.
En gros, on a envie de lire la suite car il nous a bien eu^^
J'ai bien aimée le fait qu l'ancien monde envahissent le nouveau. Le scénario de
Mangin est parfait et le dessin Ruizge est pas trop mal. Plutôt sympathique le fait
que robin des bois soit le héros. Ils auraient au tant pu inventer un personnage
ou choisir un autre héros, mais ils n''ont fait que choisir robin des bois. Vivement
les prochain tomes!!!!
L'idée de départ était sympathique. Une uchronie avec un renversement de l'histoire où les indiens d'Amérique envahissent la vieille Europe. On comprend le choc culturel que ces peuples ont pu subir. Mais bon, que vient faire robin des bois dans tout ça ? On est encore dans l'éternel "élu" seul capable de sauver tous le monde ce qui n'est pas vraiment original. J'aurais bien vu une histoire un peu plus épique et marquée par plus d'envergure. Puis, la fin parait expédiée d'une manière bien facile. Un peu dommage.