Les Kids de Joe Matt est une autobiographie parue aux éditions du Seuil. Nous assistons à un week-end du petit Joe qui ne vit que pour collectionner des comics, notamment ceux qui cotent, et tout ce qui a attrait aux super héros de papiers. Il est d'ailleurs prêt à tout pour acquérir le Saint Graal du spéculateur : Action Comics N°1 en excellent état si possible. Il n'a donc aucun scrupule à anarquer le plus grand monde, même s'il doit vivre caché...
À la fin de la lecture, on ne saurait dire si l'on a apprécié celle-ci ou non. On ne retient pas grand chose de ce récit autobiographique, à part le fait que Joe Matt était un horrible garnement à qui l'on ficherait des baffes rien qu'en le croisant. Cupide, menteur, avare, anarqueur, et tant d'autres adjectifs péjoratifs existent pour qualifier sa personnalité et ses actes de lâcheté. On peut au moins reconnaître à l'auteur une certaine franchise, même si elle est certainement exagérée pour l'occasion. Tout au long des 116 planches, on (re)découvre tous les vices des spéculateurs et collectionneurs de bds en tout genre. Pour illustrer cette période peu gratifiante de sa vie, l'auteur va droit au but avec un dessin en noir & blanc efficace. Là encore, l'apparence caricaturale des différents personnages accentue le dégoût que l'on éprouve à leur égard. Alors, certes, certains moments sont drôles et le coté poule mouillée de Joe Matt est amusant, mais cela ne fait pas tout...
Les Kids est avant tout destiné aux amateurs de Joe Matt, bien que l'intérêt d'un tel ouvrage soit quasi-inexistant ! Pour conclure, je rajouterais uniquement les premiers mots de l'album : "À sa mère... Elle a fait ce qu'elle a pu."
Par Léga
Quand il était petit, Joe Matt était loin d'être un gamin adorable. Déjà avare comme pas deux, déjà obsédé par l'hygiène... Et surtout déjà immonde avec le monde entier. Sa passion des comics, et sa manière de gérer sa collection lui mettent à dos l'ensemble de ses relatiions, allant jusqu'à lui amener des menaces de mort... Ca fait beaucoup pour un petit garçon de son âge !
Les Kids n'est pas le meilleur album de Joe Matt, il faut le dire d'entrée de jeu. Probablement parce que la veulerie chez un enfant gêne plus que chez un adulte. Cependant, on y retrouve l'humour dévastateur du héros de Strip tease, et son autodérisien si irrésistible. Les personnages autour de lui restent attachants, telle sa mère débordée ou son père gentiment looser. On pense à l'enfance d'un Craig Thompson méchant, en fait : la religion omniprésente, la famille pesante... Mais le tout tourné en dérision. Le trait de Joe Matt, quant à lui, garde sa brutalité et son côté caricatural, pour le plus grand plaisir de ses fans.
Un album sympathique, tout sauf charmant et mignon, qui ravira les amateurs d'humour noir et de bêtise crasse
Une fois n'est pas coutume, j'ai plutôt apprécié ce comics autobiographique de Joe Matt, un auteur que je découvre pour la première fois. On suit les pérégrinations de deux morveux qu'on pourrait baffer à chaque page. Cependant, c'est quelques fois cela, l'adolescence !
Il y a quelque chose de vraiment réaliste dans les pensées et les raisonnements. On peut devenir totalement matérialiste et ne penser qu'à l'argent au point de devenir totalement radin. Heureusement que mon fils ne me réclame pas de l'argent à chaque fois qu'il doit rendre un service ou effectuer une tâche. Pour autant, j'ai trouvé les situations plutôt marrantes même si c'est parfois cynique. Cela s'enchaîne dans un ensemble très agréable à la lecture.
J'ai apprécié que l'auteur nous montre ce qu'il était durant son enfance sans aucune complaisance. Ce n'est pas forcément un portrait très flatteur mais il y a la sincérité et l'authenticité qui font honneur. Il arrive véritablement à nous captiver de tous ces petits riens de la vie quotidienne.
Le thème central se situe sur la naissance d'une relation amicale qui succède à une autre. On découvrira à la fin pourquoi la précédente n'a pas duré. C'est comme si l'auteur voulait expier une faute commise dans son enfance. Cela s'inscrit d'ailleurs dans une oeuvre beaucoup plus vaste de cet auteur que les fans savent égocentrique, fainéant, obsessionnel et méchant. Cela m'a donné envie d'enchaîner car c'est plutôt intrigant.