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ette fois, c'est sûr, le sud de Londres devient le théâtre d'une guerre des clans sans limites. Le quartier de Elephant & Castle est le centre de cet affrontement ; Art Stocker et ses 40 voleurs d'un côté, les 40 éléphants de feue Queen Kate de l'autre, la police et l'inspecteur Sacks pour compter les points. Difficile de prédire quel gang sortira victorieux, surtout que la « taupe » n'a toujours pas été démasquée...
Ce deuxième album de 40 éléphants signe le retour aux affaires de Florrie et sa clique sous la plume et l'imagination de Virginie Augustin et Kid Toussaint. Sans être aussi noire que Le peuple de l'abîme (J. London, 1903) ou Dans la dèche de Paris à Londres (G. Orwell, 1933), la capitale anglaise dépeinte par le scénariste lors du tome d'ouverture offrait la vision d'une ville frappée par la criminalité et des habitants subsistant grâce à leur débrouillardise. Ici, le temps de l'insouciance semble oublié et laisse la place à une lutte de territoire sans merci où le danger est partout. Plus violente et plus sanglante, la trame imaginée par le scénariste d'Holly Ann et Magic 7 ne fait pas dans le glamour. Ça tire, ça tue, ça complote, ça trahit, ça arnaque, ça se venge avec un rythme et une tension savamment orchestrés au petit air, british, de batailles de Five Points.
Bien aidé par le trait réaliste et nerveux de Virginie Augustin, dont l'évolution de style, depuis Monsieur Desire ?, ne cesse de s'affirmer, et la colorisation toujours à propos d'Hubert, l'auteur alterne les séquences en maintenant un suspense constant. Décapitée, l'organisation féminine a vu certains leader émerger et s'affirmer, prétexte parfait pour développer plusieurs personnages aux caractères et ambitions opposés : Florrie, bien sûr, mais aussi Alice, Iris, Ada ou Gertie sont toutes des héroïnes en puissance. Cette distribution pléthorique n'est pourtant pas un frein à la fluidité. Le rôle de chacune venant s'agencer facilement avec ceux de ses complices afin de faire progresser rapidement la partition globale. Le résultat est abouti, chaque fil de l'intrigue noué avec Florrie, doigts de fée est ainsi démêlé et aucune question posée, éludée : un plaisir !
Maggie, passe-muraille conclut avec talent un polar original, aux protagonistes attachantes. Et même si la série pourrait en rester là, il serait bien dommage de ne pas avoir une nouvelle aventure dans ce Londres de l'entre-deux-guerres, tant les auteurs parviennent à divertir et embarquer le lecteur dans les pas de cette bande atypique.
Lire la chronique du tome 1.
Avis tomes 1 et 2
Un gang de femmes sévit dans Londres en ce début de XXème siècle. Florrie à la recherche de son neveu kidnappé va l'infiltrer et aider la police, parfois à contre cœur, à son démantèlement.
Le scénario tient en haleine lors des deux premiers albums avec en fond une lutte entre un gang d’hommes, les quarante voleurs, et celui des femmes, les quarante éléphants.
Ce que l’on peut regretter, c’est la fluctuation graphique et comme il est dit dans l’avis d’ALICECOOPER le trait manque parfois de précision. Cela n’occulte pas totalement la qualité de l’ensemble mais on a l’amère impression d’un travail à la va vite. Et c’est très dommage !
Malgré un titre qui peut faire songer à une histoire de pachydermes, ce deuxième tome est la suite d'une série policière qui met en scène un gang qui sévit dans le Londres des années 20 et ayant pour particularité d’être uniquement composé de femmes.
Il faut dire que depuis le départ de leurs maris pour la guerre, ces suffragettes n'ont trouvé que la rapine pour subvenir à leurs besoins et elles sont douées les bougresses au point de former une véritable organisation criminelle que l'on nommera les 40 éléphants !
La police londonienne aura du fil à retordre surtout qu'une autre association de malfaiteurs, cette fois-ci uniquement composée d'hommes, voudra s'emparer des territoires contrôlés par les 40 éléphants, ce qui donnera lieu à une terrible guerre de gangs.
L'inspecteur Sacks tentera de s'y opposer en infiltrant parmi les rangs des 40 éléphants une jeune fille du nom de Florrie.
Elle acceptera cette collaboration dans l'espoir de retrouver son neveu disparu.
Mais tout va s’accélérer avec de nombreux meurtres et autres règlements de compte.
Et au milieu de cette guerre des clans une jeune voleuse que l'on appelle Maggie passe muraille tirera son épingle du jeu en créant un mini gang composé de jeunes enfants.
L'avenir des 40 éléphants est incertain et les espoirs de Florrie s'envolent ...
L'alchimie entre le scénario et le dessin fonctionne très bien et j'ai aimé l'originalité de cette série qui rompt avec les codes traditionnels de l’hégémonie masculine.
Les intrigues et les dénouements sont bien amenés et l'attention du lecteur est sans cesse maintenue.
Les dessins sont fins, les personnages expressifs à souhait et les ambiances couleurs sont différentes selon les personnages, ce qui contribue à rendre les scènes plus vivantes.
J'aurais juste aimé un peu plus de détails pour les décors mais c'est chipoter au regard de la qualité générale des 2 tomes.
D'autres albums devraient suivre avec à chaque fois un personnage différent mis en lumière.
On a déjà eu Florrie et Maggie, qui sera le prochain ? vivement une suite à cette excellente série !
Tout mes avis sur (https://www.lebdtarien.com/)
Le titre, le dessin, le scénario, la ribambelle de personnages... tout est très original dans cette bande dessinée, la décoration et les costumes Charleston, les anciennes voitures, la vieille ville, très réussis. Le trait, toutefois, manque bien souvent de précision mais il a tout le reste qui rattrape bien ce seul petit défaut pour moi. Ce qui me plaît également ce sont les changements subits des nuances de couleurs. C'est une BD agréable qu'on lit d'une traite.
Contrairement à ce que je lis par d'autres critiques l'histoire est bien étalée sur 2 tomes. Le deuxième vient mettre la cerise sur le gâteau.
Je ne regrette aucunement mon achat. Je trouve cette BD très honorable. Et je confirme à lire absolument ainsi que le deuxième volet.