A
près quelques larcins et autres erreurs, Isaac et son compagnon Jacques n’ont d’autre choix que de s’éloigner de la capitale pour se faire oublier un moment. Seulement les charmes de la campagne ne parviennent pas à en faire oublier d’autres, ceux des femmes qui, elles, demeurent dans la Ville des lumières. Pendant ce temps, Alice, qui vogue vers les tropiques en compagnie de son époux, doit repousser les avances d’un capitaine des plus entreprenants.
« Comment voulez-vous travailler avec des types qui ont des testicules à la place du cerveau ? » Cette réplique d’un comparse portugais du duo Isaac-Jacques résume bien la teneur de cet album vif, alerte mais aussi un peu en « roue libre ». Les personnages, grimés à l’occasion, multiplient les allées et venues, les disparitions et les réapparitions, se croisent et s’éloignent tandis qu’on suit en parallèle ce qui se passe à Paris et sur l’océan. Le tout fourmille comme au siècle d’or de la comédie de mœurs, teintée évidemment de bagarres et de courses poursuites. Les affres de la création auxquelles sont en proie le peintre sont très peu évoquées cette fois. Les relations sont ici au cœur de l’histoire, quitte à pencher ostensiblement vers le libertinage. Il n’y a pas véritablement de début et de fin dans ce qui est un épisode de la série. Le feuilleton continue après la dernière page évidemment.
Et n’en déplaise aux réfractaires, cette liberté prise par l’auteur de donner l’impression d’aller là où les personnages ont choisi d’aller fait immanquablement penser au style d’un complice du sieur Blain. Un de ceux qui parlent crûment des plaisirs et des faiblesses de la chair (on en vient à penser que le deuxième tome de Socrate le demi-chien a laissé des traces pour l’écriture de Jacques). Un de ceux qui n’hésite pas à multiplier les interactions entre les personnages et à leur lâcher la bride au profit d’un récit touffu qui trouve sa richesse sur la durée, loin du carcan des 44 planches. Ici, on profite même d’une touche philosophique lorsqu’on tente de nous suggérer que « l’amour rend beau ».
Drôle d’impression laissée par ce tome 5 donc, qui ne décevra néanmoins pas les amateurs du trait de Christophe Blain, maintes fois copié, ou des couleurs toujours justes de Walter (associé à Yuka pour l’occasion). Comment Isaac et Alice se sortiront-il du guêpier dans lequel ils se sont fourrés ? Pour notre plus grand plaisir, la fresque n’est pas achevée.
D'accord avec les avis qui disent que les deux premiers albums sont de loin les meilleurs... et ensuite, Christophe Blain se perd et la série perd quant à elle sa magie. Il n'y a plus d'histoire. C'est divertissant, mais ça ne mène plus nulle part. Et bien évidemment, 16 ans plus tard, la série n'a jamais été bouclée. Ce qui me fait penser qu'on ne verra probablement jamais la fin de Gus non plus. Dommage. Blain peut être un excellent auteur, mais il ne semble pas savoir quand s'arrêter -- ou plutôt, il sait comment laisser tomber des séries déjà entamées dans l'oubli, mais il ne sait pas mettre un point final à ses histoires.
Avis pour les 5 tomes:
après deux excellents premiers tomes, la série s'enlise et perd toute sa magie. Il n'y a plus vraiment de scénario et on assiste aux tribulations voire aux gesticulations des personnages perdus dans leur histoire.
Les dessins sont constant et on aime... ou pas.
Pas indispensable, j'ai préféré, et de loin, la série Gus du même auteur.
6/10
Dans la lignée de l’opus précédent, cet album narre les aventures d’Isaac et de Jacques à Paris, loin des océans déchaînés, des îles tropicales paradisiaques et des terres glacées inconnues. On a de plus en plus l’impression que les aventures d’ISAAC LE PIRATE deviennent les aventures « d’Isaac le voleur », et c’est un peu dommage. Le scénario est toujours bon bien sûr, mais la série a changé totalement d‘ambiance. Une ambiance moins poétique et qui incite moins au rêve.
bonne histoire, intrigue passionnante, dessin sortant de l'ordinaire, vivement le tome 6... si les créateurs le veulent bien.
Les avis enthousiastes que j'avais pu lire sur BDGest m'ont fait emprunté cette série à la bibliothèque de ma bonne ville.
J'avoue être en complet déphasage avec ce que j'ai lu, aussi bien sur les critique que sur le livre.
Cette série se propose de mélanger, l'aventure, l'humour, la comédie dramatique et avec un peu de sexe par dessus le marché. Sur chacun de ces points le premier pékin venu peut citer 100 séries 100 fois meilleures.
J'avoue ne pas comprendre donc cet engoument.
Une bonne suite au quatrième tome. Les personnages sont attachants et l'intrigue bien ficelée mais que la mer manque ;)
On a l'impression que Blain essait de relancer des nouvelles pistes dans sa série. Du coup ce tome apparait presque comme une mise en bouche des prochain et comme une transition. Blain s'attache visiblement de plus en plus aux personnages secondaires et l'histoire est de moins en moins centré sur le héros, isaac. Globalement, ça reste donc très interressant même si on a plus vraiment la fraicheur de la découverte des 1er tomes.
Le tome 4 m'avait laissé une impression étrange ! Les tropiques, le rhum et la flibuste laissaient la place à un Paris aux allures d'Antipolis...Et les Caraïbes me manquaient presque. "Et il est où Isaac <g>le pirate</g>>, hein ?!!". Bon, j'avais bien aimé quand même...
Je craignais donc un peu ce tome 5 ! Homme de peu de foi que j'ai été ;o) J'ai baucoup aimé "Jacques". Qui a dit qu'on s'habituait jamais à Paris ? Pas Jacques en tout cas. Ce grand singe s'avère effectivment aussi à l'aise sur un mât que sur une façade de la capitale. "C'est pas l'homme qui prend Paris, c'est Paris qui prend l'homme, la femme et la bite d'amarrage". Bon trève de jeux de mots douteux, j'ai trouvé ce tome 5 de Isaac excellentet je tenais à le dire lol