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n septembre 1620, le château de Fuchsburg, dans le Palatinat, voit affluer des dizaines de réfugiés fuyant les armées catholiques. Après avoir sauvé une jeune fille d’un viol, un homme à l’air étrange s’y présente, porteur d’une missive. Issak est un Japonais engagé comme mercenaire auprès des Hollandais. Alors que ses camarades ont déserté, il a poursuivi sa route pour s’acquitter d’une dette et d’une vengeance. L’arrivée concomitante des troupes espagnoles du redoutable général Spinola sonne le brans-le-bas de combat. La forteresse tiendra-t-elle longtemps face au spécialiste des sièges ?
Marcher dans les pas d’un samouraï venu en découdre dans l’Allemagne du XVIIème siècle, telle est l’invitation de Shinji Makari, s’appuyant sur la représentation d’un de ces guerriers sur une vieille carte européenne pour imaginer son récit. Outre relever ce fait méconnu, l’auteur plante son décor en pleine Guerre de Trente Ans et ne manque pas d’y faire apparaître quelques figures d’importance de l’époque – Spinola donc, le Comte Palatin Frédéric V, ainsi que l’héritier de la couronne d’Espagne. Pour autant, il les utilise à sa manière, sans forcément respecter la réalité historique (à moins que cela ne serve ses desseins), et il ne s’attarde guère sur les tenants et aboutissants d’un conflit complexe, préférant faire la part belle aux talents de son Japonais providentiel et à l’action. Menée tambour battant, celle-ci est intense et maintenue à un haut niveau tout au long de ce premier tome, essentiellement axé sur la défense de la citadelle assiégée. Quelques bribes d’informations concernant le héros et sa quête viennent titiller la curiosité du lecteur lors des brefs instants de répit et sont principalement dus aux interrogations du seul élément féminin présent, la jolie Zetta.
Au dessin, Double-S (Jusqu’à ce que la mort nous sépare) livre un travail soigné, caractérisé par un trait assez réaliste, expressif et des visages bien typés, voire un peu trop pour certains. Ses cadrages sont variés, son découpage aussi net que propre. Le mangaka s’attache à restituer avec précision les armes et les combats, tout en leur conservant une lisibilité appréciable. Il offre quelques doubles pages réussies et la forêt de piques de la soldatesque espagnole avançant en rangs serrés se révèle impressionnante.
Avec son guerrier nippon des plus intrigants et ses scènes de bataille restituées avec habileté, Issak démarre plutôt bien. L’intérêt du public éveillé et un nouvel ennemi se présentant à l’horizon, espérons que le prochain tome saura apporter quelque réponses aux questions qui demeurent en suspens.
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