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Il était une fois un peintre, anéanti par la perte de son épouse, Héléna. Souhaitant faire son deuil loin des hommes, il se retire dans une maison bordée d'une forêt drue, près d'une plage déserte. Hormis les animaux, les seuls à briser sa solitude de temps à autre sont son vieil ami Victor et la jolie Rosalie, un modèle gourmand de vie. Un jour, alors qu'il s'était endormi dans sa barque, une sirène surgit... Sauf que cette histoire se distingue de la vision féerique d'Andersen. Le premier contact de William avec les monstres marins s'avère brutal. Davantage proie qu'objet de désir, il ne s'en sort que grâce à l'intervention de l'une de ces étranges créatures, apparemment en butte à l'hostilité de ses sœurs. Une relation ambiguë s'instaure alors, et des liens complexes se tissent, formant un voile le séparant de plus en plus du monde tangible.

Après plusieurs adaptations littéraires (Le Horla, Les derniers jours de Stephan Zweig ), Guillaume Sorel revient aux ambiances fantastiques de sa série-phare Algernoon Woodcock. Il exhume les origines du mythe, associant l'être mi-femme mi-poisson à une séductrice fourbe et cruelle, portrait qui s'était quelque peu estompée au profit du profil imposé par le conteur danois en 1836 et ses déclinaisons disneyennes. Tel un explorateur des fêlures de l'âme et des tourments du cœur, l'auteur aborde de manière originale et subtile les thèmes qui lui sont chers : la perte de l'autre, la douleur de l'absence conduisant à l'aliénation et ses fantômes. S'y ajoute la marginalité, la différence ayant toujours été objet, sinon de rejet, d'incompréhension. L'intrusion de la dimension fantasmagorique fait prendre un cap qui évite toute lourdeur et sensiblerie maladroite. En écho à la force primitive de l'enchanteresse à écailles, Dame Nature est omniprésente, sous forme aquatique, végétale et animale.

Le trait délicat de l'artiste exprime à merveille la fragilité du personnage et la sensibilité du sujet. Paradoxalement, il ajoute une puissance et une densité au récit qui happent le lecteur. Les couleurs directes sont impeccables, les aquarelles impressionnistes dégagent une belle mélancolie, additionnée d'une pointe d'ambiance gothique. Les scènes de sous-bois où bruissent les jacinthes bleues ne sont pas sans rappeler l'affiche remarquable du film de Jane Campion "Bright star.

Guillaume Sorel est bien un poète de l'image avec, pour preuve Bluebells woods, qui ne pouvait être dessiné par aucun autre : une charge émotionnelle mesurée, ceinte de surnaturel, superbement matérialisée sur le papier.

Par L. Moeneclaey
Moyenne des chroniqueurs
7.3

Informations sur l'album

Bluebells Wood

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Note: 4.2/5 (42 votes)

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L'avis des visiteurs

    Erik67 Le 25/08/2020 à 19:18:03

    Je n'ai pas peur de le dire mais Guillaume Sorel est réellement un auteur extraordinaire qui produit ici un chef d'oeuvre. Il a ce quelque chose en plus par rapport à bien d'autres qui nous servent de la daube à longueur de parution. Non seulement, il maîtrise son art graphique et pictural avec ses planches magnifiques mais scénaristiquement, cela en devient presque fascinant.

    Il introduit une dimension supplémentaire en apportant une âme à ce qu'il réalise. Que dire également de cette ambiance presque lovecraftienne ? Quand on referme l'ouvrage, on est encore sous le choc de la révélation concernant William, ce peintre vivant en ermite.

    C'est sans doute la meilleure histoire de sirènes de ces derniers temps avec une inspiration à la Andersen. J'ai beaucoup aimé la dualité entre la forêt et la mer avec une petite crique assez extraordinaire où il fait bon vivre. On est entraîné part la magie des lieux où se mêlent rêve et réalité.

    Bref, on ne peut que tomber amoureux de cette sirène. Attention cependant à ne pas succomber à son chant de l'amour. Lecteur conquis, je suis.

    kurdy1207 Le 10/06/2019 à 18:41:05

    Un peintre en mal d’imaginaire vit mal sa séparation d’avec Héléna. Il traîne son mal être dans une maison en bord de plage, mais tout cela est-il réel.

    Des événements étranges surviennent et le plus curieux d’entre eux sera une rencontre avec des sirènes, en pleine mer, qui l’agresseront. Pourtant l’une d’entre elles lui portera secours et le sauvera. De cette rencontre va naître une idylle des plus folles.

    Cette histoire est comme un long poème et chercher ce que l’auteur a voulu nous faire ressentir est comme expliquer l’inexplicable. C’est beau, tout simplement. Et je pense que chacun ressent différemment les émotions transmises à travers ces merveilleuses planches.

    Que recherche le peintre William John ? Une chose inaccessible ? Un amour irréel ? La folie s’est-elle emparée de lui ? Est-il encore de ce monde ? L’ami, Victor, tente bien de le convaincre qu’il gaspille sa vie à la poursuite de cette chimère. L’amour est le mal qui le consume petit à petit.

    Cet album s’apparente à une ode de l’amour impossible qui torture et fracture l’esprit. Je me suis laissé porter par ce conte entre beauté et cruauté. Un superbe instant, magique.

    TigerHeart62 Le 05/08/2018 à 09:36:07

    C'est très beau. Ça vous ensorcelle. Ca vous rend heureux et ça vous désespère. Bref c'est indispensable !

    Shaddam4 Le 16/05/2018 à 16:04:22

    Glénat a servi un très bel objet à un auteur que l'éditeur affectionne: grand format style broché (les pages sont bien collées mais comportent un liseré tissu décoratif à l'intérieur de la couverture). Le papier est épais, mettant en valeur les planches. L'album comporte une préface du scénariste Pierre Dubois (auteur de Sykes et grand connaisseur du Petit peuple), une post-face de l'auteur expliquant la genèse de cet ouvrage et rien de moins qu'un cahier graphique de 21 pages. Le grand luxe pour seulement 19€. Comme quoi il n'y a pas toujours besoin multiplier les formats "commerciaux" quand un éditeur tient à mettre en valeur une œuvre...

    Un artiste peintre vit retiré sur une crique en contrebas du Bluebells Wood, le bois des jacinthes baignant dans une étrange atmosphère mystique. Vivant difficilement un deuil il ne parvient pas à créer, malgré le soutien de son ami qui vient régulièrement lui rendre visite. Cette vie entre harmonie avec la nature et regrets de son amour passé bascule le jour où il découvre la présence de sirènes...

    Comme je l'avais expliqué sur le très beau Horla, j'ai une petite faiblesse pour Sorel, extraordinaire coloriste et artiste inspiré et intéressant, malgré quelques défauts techniques récurrents dans ses albums. Dès le début de cet ouvrage le préfacier nous rappelle que lorsqu'on ouvre un album de Sorel on ne quitte jamais vraiment Lovecraft et le fantastique. Or, comme la post-face nous le confirmera, Bluebells Wood n'est pas véritablement un album fantastique, ou plutôt un album romantique dans une ambiance fantastique. En effet l'auteur explique que c'est un véritable lieu qui l'a lancé dans cet album, une crique de Guernesey très proche de ce qu'il a dessiné et qui lui a inspiré une rencontre entre un homme et des sirènes, dont les planches du cahier graphique témoignent. Le problème de cette genèse c'est qu'il a dû greffer une histoire sur des visions et que comme souvent chez les illustrateurs, la greffe entre images et histoire est un peu compliquée. Alors oui, Bluebells Wood est imprégné d'une ambiance comme seul Sorel sait les poser, une inquiétude permanente inhérente au genre fantastique qui reste l'essence du travail de cet illustrateur. Mais la narration reste compliquée, notamment du fait d'une gestion du temps très floue (la sirène est là, puis plus là, combien de temps s'est-il passé?), peut-être recherchée si l'on regarde la chute de l'album, mais qui ne facilite pas l'immersion. De même, certaines scènes sont difficiles à expliquer (la séquence d'introduction) et à raccrocher au reste de l'intrigue et l'histoire se clôture de façon un peu obscure. J'ai eu l'impression que plusieurs envies graphiques (les sirènes, le Mythe de Cthulhu, les jacinthes, la mer) et thématiques (l'artiste, le deuil, la folie, l'isolement) pas forcément cohérentes avaient abouti à un album dont la colonne vertébrale est compliquée à définir.

    Alors bien sur il y a l'histoire d'amour avec la sirène qui occupe deux tiers de l'album en juxtaposition avec les problèmes créatifs du narrateur. Cette histoire permet à Guillaume Sorel de nombreuses cases de nu qui sont parfois très belles mais qui souvent buttent sur les problèmes anatomiques récurrents de cet auteur (disons le clairement, ce n'est pas le meilleur dessinateur de corps féminin du monde de la BD) et qui deviennent donc plutôt secondaires sur le côté visuel. Sorel sait très bien dessiner des expressions, des angoisses et des ambiances, moins les corps. Les séquences pleinement fantastiques sont puissantes et auraient peut-être nécessité de trancher dans ce sens. Ou alors les séquences naturalistes, contemplatives (les plus belles car permettant cette confrontation de couleurs vives, le bleu des jacinthes, le vert de l'herbe, le rouge des renards et écureuils) qui auraient orienté l'album sur l'inspiration artistique...

    Le cahier graphique illustre donc ces hésitations qui empêchent Bluebells Wood d'être un grand album en confirmant une faute originelle: une illustration de sirènes n'est pas un album de BD. Sorel a peut-être confondu les deux. C'est dommage car il ne fait pas de doute de son investissement sur ce projet qui reste un magnifique objet et par sa fabrication et par ses dessins. Une petite déception qui confirme l'importance d'un scénario et la difficulté des dessinateurs à traduire en intrigue leurs visions et envies artistiques.

    A lire sur le blog:
    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2018/05/09/bluebell-woods

    TEDDY BULL Le 11/05/2018 à 16:50:24

    Quelles belles aquarelles! Mais qu'est-ce qu'on s'y ennuie! Ne serait-ce qu'une succession de planches à vendre, avec la complicité d'un galeriste parisien-parisianiste bien connu ?

    la9emebulle Le 25/04/2018 à 22:07:30

    Voici un auteur qui m'emmène dans ses univers à chaque fois, il m'emmène grâce à son dessin et ses aquarelles à couper le souffle, pour cet album je me suis laissé emporter, mais pas assez transporter, je suis séduit mais pas assé ! Un univers à la Lovecraft.