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lage de Vilassar, Barcelone, juillet 1974. Un cadavre au visage méconnaissable flotte entre deux eaux. Ramon, le patron du salon Queta engage Pepe Carvalho afin de mettre un nom sur ce corps anonyme. Pourquoi ? Ce ne sont pas ses affaires. Une avance en poche et armé du seul indice disponible – un tatouage -, le limier commence son enquête en activant son « réseau », soit Bromure, son vieux copain de cabane et Charo, sa muse et professionnelle de la nuit. Ce n’est pas tout ça, si l’affaire s’annonce compliquée, c’est surtout l’heure du repas, à table !
Série de romans policiers « hardboiled » classiques, Les Enquêtes de Pepe Carvalho de Manuel Vázquez Montalbán ont pour cadre l’Espagne, de la fin des années Franco à aujourd’hui. Outre un passé fait de militantisme communiste puis d’une pige à la CIA, Pepe est également un fin gastronome et ses récits sont régulièrement ponctués d’agapes et d’autres pauses réconfortantes. Il est dans ce sens plus proche de ses collègues italiens les commissaires Brunetti ou Montalbano que des américains Sam Spade ou Philip Marlowe.
Qui dit polar, dit avant tout portrait d’une époque et d’une société, c’est évidemment le cas ici, même si l’adaptation Hernán Migoya peine parfois à retranscrire toutes les nuances développées originellement par Vázquez Montalbán. Ceci dit, la narration se montre carrée et efficace. Les nombreuses et judicieuses ellipses rythment parfaitement le scénario. Le héros remonte des pistes, recoupe ses informations et finit par recoller les pièces de ce puzzle humain. Pour arriver à ses fins, il croise une impressionnante galerie de personnages secondaires forts et très réalistes. Au final, à part pour quelques dialogues et monologues envahissants, cette version BD du Tatouage s’avère solide et prenante.
Aux pinceaux, Bartolomé Seguí rend une copie riche et dense. Des Ramblas au Quartier Rouge d’Amsterdam, tout est question d’ambiance et d’atmosphère. Celles-ci sont pleinement rendues en dépit de couleurs un peu sombres. De plus, malgré le découpage serré, il arrive à s’en sortir grâce à un art affûté du cadrage. Les points de vue sont extrêmes, mais pointent toujours dans la bonne direction.
En résumé, le passage de l’écrit à la bande dessinée est réussi pour Tatouage et Pepe Carvalho.
Grosse décéption. Dessin limite, couleurs pas terribles, mais surtout adaptation désastreuse. L'atmosphère des romans de Montalban est totalement absente, on navigue ici entre l'enquète et l'obsession du héros pour la bonne bouffe (bien présente dans les romans, mais pas à ce point !), lequel se retrouve en hollande connu de bien du monde sans qu'on sache pourquoi, bref, même pas eu envie de lire le tome 2 pour voir si ça s'améliorait.
Rien à voir avec l'adaptaion très réussie de Manchette, pourtant pas un de mes auteurs de polar préféré, par Cabanès.
Je n'avais aucun a priori négatif en commençant ma lecture. Cependant, celle-ci s'est très vite révélée assez pénible. Je n'ai pas aimé le graphisme ainsi que les personnages, puis le récit assez flou ce qui est parfois normal pour un polar. Le fait que notre héros soit un ex-marxiste n'a rien à y voir.
De la bd dit truculente pour certains lecteurs amateurs de ce classique du roman policier. Pour moi, c'est totalement dépassé par l'époque. Je n'y arrive pas même avec toute la plus bonne volonté du monde. Dois-je vraiment me forcer ?
Plus proche de Montalbano, effectivement puisque ce dernier est ainsi nommé en hommage à Manuel Vazquez Montalban , l'auteur de la série Pépé Carvalho. Cet intellectuel engagé (clin d'oeil, son portrait en bas à gauche de la couv) , disparu en 2004, inventa ce personnage pour faire passer ses idées et critiques de la société des années 70 à 2000. Les enquêtes ne sont que des prétextes et cet esprit se retrouve dans cette adaptation à l'ironie et aux digressions cyniques fugaces et savoureuses. L'ambiance du post franquisme est réussie , ce 1° tome aussi . J'espère que la série est en cours ...
Un genre de Nestor Burma à la sauce catalane. L'adaptation du roman de Montalbán est plus ou moins réussie. On se perd un peu dans ce scénario brouillon. Par contre, j'apprécie les nombreuses scènes mettant en vedette la gastronomie espagnole. Appétissant!
Adaptation ratée : s'il faut avoir lu le roman pour comprendre, pas la peine de faire une BD.
Dessin grossier, couleurs qui ne mettent pas en valeur...
A éviter
Je risque de répéter l'avis du précèdent lecteur. Si l'idée d'un roman policier adapté en BD pouvait être alléchant, on est très vite déçu par les longueurs, et parfois perdu par les détails sans trop en rapport avec l'enquête. Les auteurs n'ont pas su faire le choix entre le roman et l'adaptation BD. Les couleurs et les dessins à mon goût un peu trop fadasse, n'aident pas à la lecture de cette histoire.
L'idée de découvrir une histoire policière dans la Catalogne des années 70 était excitante. Hélas, passées les dix premières pages qui sont les meilleures de l'album, l'histoire se complique et perd le lecteur. Plus embêtant, le personnage central laisse indifférent. Pepe aime bien manger, ce qui est sympathique, mais il n'hésite pas à mettre des torgnoles pour avoir des réponses à ses questions, y compris à sa compagne qui fait la tapin. Pas très élégant le monsieur ! Le dessin n'est pas agréable non plus, à cause de couleurs entre deux teintes, souvent grisâtres ou maronnasses. Les dialogues souffrent d'avoir été traduits sans doute, du coup certaines répliques ou réflexions des personnages sont d'une banalité déconcertante.