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oland et son ami sont à la recherche d'un emploi. Qu'il soit, si possible, bien rémunéré et pas trop contraignant serait indéniablement un plus. Pour ce faire, ils n'hésitent pas à frapper à toutes les portes y compris à celle du commissariat de quartier qui leur est grande ouverte... A l'issue d'un entretien d'embauche express et surtout bâclé, les deux acolytes sont admis à revêtir la panoplie bleue qu'est l'uniforme du fonctionnaire de police. Aussitôt promu Gardien de la Paix sans passer par la scolarité, la case départ essentielle à une formation de qualité, ce binôme fantasque et inexpérimenté se retrouve parachuté au milieu des nombreux et divers faits de la vie courante que sont les vols, agressions, et autres délits plus ou moins graves. Pourtant habité par la meilleure des volontés, ce duo parait bien trop naïf, voire stupide, pour résoudre les différentes enquêtes qui se présentent à eux. Boulettes en pagaille, bavures en veux-tu en voilà, et (Il)légitime défense sont au programme.
Faire rire autour et dans la maison « poulaga » est un exercice finalement peu fréquent, parce qu'assez complexe à réaliser. Il nécessite un équilibre parfait entre un certain ancrage dans la réalité, de la cohérence et de la retenue. Forts de cette ligne de conduite, les auteurs se sont employés à essayer de produire un album humoristique en tournant en dérision deux personnages complètement dépassés par les événements et surtout très limités dans leurs analyses des situations rencontrées. Mais malgré un dessin de circonstance assez caricatural et relativement proche du style « simpson » cher à Axel Gonzalbo, Pluttark (« Naguere les étoiles » - « Ingmar ») peine à véhiculer l'humour que son scénariste, Jorge Bernstein (« L'école du gag »), à tenté d'y mettre. En vain. Si certaines scènes peuvent prêter à sourire, la plupart des planches déçoivent, et au final, les pages se tournent difficilement, malgré un élégant saupoudrage de couleurs attractives.
Cet one-shot manque de vrai fun et de joseph - terme qui désigne un flic du corps urbain - potentiellement crédibles. La suprématie en matière d'aventures clownesques du quotidien policier continue d'appartenir à Cox et Cauvin via leur retraité agent 212. Repos, rompez les rangs !
C'est vrai que c'est très fun d'être un flic en France de nos jours d'où le titre. C'est une vocation qui inspire beaucoup de jeunes appelés à défendre l'ordre et la loi.
Pour autant, cette bd humoristique va les moquer très gentiment car ils sont perçus comme vraiment peu intelligents. Ils vous collent des amendes pour excès de vitesse sur des routes autrefois limitées à 90 km/heure alors qu'un braquage se passe juste sous leur nez. Ou pire encore : que la police commette elle-même des exactions contraire à la loi (jamais de bavure en présence de témoin). Bref, c'est ce type de gags qui démontre qu'il y a un problème au fond. La solution résiderait dans un meilleur apprentissage du métier.
A noter que le chanteur Francis Cabrel n'appréciera sans doute pas cette bd. Je ne savais pas que ses chansons étaient à l'écoute une réelle torture.
J'ai bien aimé cette bd humoristique pour une fois, même si c'est une bd dite catégorielle. Je trouve que les différents gags sonnent assez vrai. C'est sans doute lamentable mais cela reflète la réalité. Bon, tout n'est peut-être pas perdu.