D
ylan est mal dans sa peau. Sa vie ne lui offrant aucune perspective attrayante, il décide d’y mettre fin. Mais, là aussi, il ne se montre pas plus doué qu’à l’ordinaire et se rate. Pas encore remis de ses émotions, il reçoit la visite d’un démon qui lui apprend que sa survie a un prix : il doit assassiner un salaud tous les mois ou la mort viendra le cueillir. Finalement, Dylan veut vivre, mais dieu que le premier pas est difficile ! De plus, une fois la première ordure éliminée, il faut parvenir à cacher ce secret à ses proches et leur mentir continuellement, ce qui s’avère extrêmement pesant.
Nouvelle production du trio qui a œuvré sur l’excellent Fondu au noir, Kill or be killed se rapproche plus d’une autre création de la même équipe, Fatale, du fait de l’introduction d’un élément fantastique. Avec son gros deus (en l’occurrence, plutôt Daemon) ex machina comme postulat de départ, cette œuvre procure un sentiment partagé. D’un côté, il y a la maîtrise narrative bien connue de ces auteurs et leur efficacité dans le domaine du thriller et du polar noir. Avec des personnages torturés et intrigants, une mise en scène propre à faire naître la tension et plus globalement un bon travail sur les ambiances, il n’est pas difficile de se laisser happer. De l’autre côté, abstraction faite du prétexte initial, c’est une histoire de "loser" bien classique qui se dévoile avec ces traditionnelles références au poids du passé ou encore le débat sur la justification (ou non) de l’auto-justice. Il manque un petit quelque chose de surprenant pour ôter cette sensation de voir Brubaker "dérouler tranquillement", en jouant une partition parfaitement éprouvée.
Bon, avouons quand même qu’il y plus désagréable comme resucée. Le scénariste a prouvé qu’il fallait parfois être patient et le laisser installer son contexte pour mieux se faire surprendre par la suite. La série ayant l’air de se construire sur la durée (le chapitre 19 est annoncé en mai chez Image Comics), ces solides bases ont largement le temps d’être exploitées.
Rare sont les comics où je mets 4 étoiles. Il faut vraiment que cela me plaise. Je suis tombé sous le charme malsain de cette oeuvre assez introspective qui met en avant un jeune homme mal dans sa peau qui bascule dans l'horreur du métier de tueur. Il croit faire un pacte avec le diable suite à une tentative de suicide avortée. Est-ce seulement la réalité ? La fin de ce premier tome sera assez glaçante.
Oui, je mets 4 étoiles quand une oeuvre le mérite. Je n'ai pas eu besoin de me forcer pour le lire. J'ai éprouvé du plaisir à la lecture car c'est très bien réalisé dans un genre polar sombre. Il y a toute une immersion qui se fait et qui est progressive. Bref, il y a une intelligence dans la mise en oeuvre de ce scénario.
En conclusion, une vraie tuerie.
Kill or be killed est la dernière série du duo formé de longue date par Ed Brubaker et Sean Phillips. Si le thème change – un chouilla seulement, on reste tout de même dans le thriller voire le polar urbain –, le style de narration, le type de personnages rencontrés et le dessin sont inchangés pour le plus grand plaisir du lecteur (Kill or be killed 2016, #1-4).
Dylan est un jeune ordinaire, mal dans sa peau, éternel étudiant, un peu paumé qui navigue entre ennui et déprime. Alors qu’il réchappe de justesse de sa dernière tentative de suicide, sa vie bascule lorsqu’un démon lui apparait dans sa chambre et lui ordonne de tuer pour continuer à vivre (les lecteurs habitués auront reconnu à ce moment-là la petite dose fantastico-horrifique de Fatale). C’est ici que Dylan va apprendre bien malgré lui à tuer, à justifier abondamment ses meurtres... et, petit à petit, à y prendre goût.
Comme souvent dans les titres du duo Brubaker / Phillips, les récitatifs sont très présents. Outre la possibilité de jouer avec le lecteur, ils permettent de préciser les pensées du principal protagoniste qui, bien que peu bavard, se montre à l’inverse particulièrement introspectif (à l’image d’un personnage comme Daredevil par exemple). Le parcours de Dylan est très intéressant, le cheminement qui l’amène à commettre son premier meurtre également et le personnage en lui-même est intriguant de réalisme. C’est là peut-être le seul bémol que je vois (qui n’enlève cependant rien à la qualité de la série) : les idées politiques de Dylan, bien qu’exprimées de manière confuse, rejoignent celles de Brubaker et l’on se demande parfois si le personnage est juste cynique ou si les auteurs partagent, au travers de celui-ci, les justifications qu’il donne à ses actes.
Quant au dessin de Phillips, il est désormais bien plus fin et précis qu’il ne l’était sur ses premiers travaux. L’absence de trait autour des cases rend très propre, de même que les larges marges blanches sur certaines des planches. Bref, c’est en tout point un véritable plaisir que de parcourir ce livre.
Cette nouvelle série est prometteuse. Notre héros est perdu entre tous les choix qui se présentent à lui, ce qui le fait sombrer dans un monde démoniaque, psychopathe et dangereux.
Le scénario est très bien construit avec plusieurs petites temporalités dans l'intrigue principale. L'histoire nous est comptée à la première personne par le héros lui-même avec peu de dialogues, ce qui la rend plus authentique et plus personnelle.
L'ensemble se déroulant en hiver, cela donne de très belles scènes enneigées et des dessins encore plus poignants.
Ce premier tome très riche, laisse un bon présage pour la suite.
Le lecteur se laisse prendre dans ce thriller mi-psychologique, mi-démoniaque. Ou alors, seulement psychopathe ? A vous de voir.
Scénario bien ficelé qui ouvre pas mal de possibilités. Le 1er tome met bien l'histoire en place. On se demande juste si les tomes suivant vont réussir à tenir la cadence et le rythme de créativité !
Le dessin est à propos, avec une belle coloration. Bref, on y est vraiment dans la peau du looser Dylan !
** quelques incohérences dans la traduction avec des mots mal choisis **
Un ouvrage moderne qui fait mouche.